Helluva Boss : Pourri jusqu'à l'âme ? [Crimson Knolastname]

Chapitre 1 : Quand tout bascule du jour au lendemain

-Monsieur, ça suffit, vous avez assez bu pour ce soir !

-La ferme, me fais pas chier avec tes conneries, j'en veux encore !

Crimson Knolastname claqua son sixième verre de vin sur sa table basse, les yeux vitreux et à moitié ouverts seulement derrière une paire de lunettes rondes, tellement il avait bu. Amaigri, de profondes cernes sous les yeux, les mains un peu tremblantes, il semblait au plus mal et cela pour une bonne raison, il était malade et ne supportait pas l'idée de se retrouver dans un tel état de dépendance et de faiblesse atroce, il ne pouvait même plus se déplacer sans une canne, pour lui servir d'appui, tant son corps souffrait du poids des années et de sa maladie, alors qu'il avait récemment souffler 61 bougies sur son dernier gâteau d'anniversaire.

Alessio, son fidèle garde du corps et ami proche depuis des années, se trouvait assis dans le fauteuil qui faisait face à celui de son patron, dans le grand salon de la maison, il était très inquiet pour lui. Depuis que les médecins avaient diagnostiqué un cancer chez Crimson, ce dernier avait sombré dans une phase de léthargie presque total, passant ses journées soit dans le fond de son lit, soit dans son salon à descendre toutes ses bouteilles d'alcool, devant la télévision ou alors en maudissant n'importe qui responsable de son état de santé des plus pitoyables.

-Il est 23h00 passé Monsieur, vous devriez vous coucher, cela vous ferez du bien ! Reprit Alessio.

Face à cette remarque de la part de son garde du corps, Crimson fit la moue et ne put s'empêcher d'éclater de rire, avant de se resservir un septième verre de vin, il sentait l'alcool à plein nez et les effets commençaient cruellement à se faire ressentir, étant donné qu'il avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et à tenir des propos cohérents.

-Et... en quoi ça va changer quelque chose ? HEIN ?!!! Que... que je dorme ou pas... vais crever façon !

Avant même qu'il ne puisse porter maladroitement le verre à ses lèvres, Alessio lui arracha le verre des mains et en but le contenu à sa place, avant de reposer ce dernier sur le meuble.

-Justement Monsieur, n'oubliez pas ce que vous ont dit les médecins et surtout votre psychologue, vous avez encore une chance de guérir si vous vous montrez un peu plus coopératif à leur traitement et si vous arrêtez complétement vos mauvais excès... notamment l'alcool !

Crimson leva les yeux au ciel de lassitude, avant de s'enfoncer un peu plus dans le fond de son fauteuil.

-Ma psychologue, pffff ! C'est parce qu'on m'a forcé à aller la voir cette poufiasse, sinon je n'y aurais jamais mis les pieds ! Les psys c'est pour les timbrés et moi c'est pas mon cas, je n'ai pas besoin de soins psychologiques !

-Ce n'est pas ce que pensent les médecins, reprit Alessio.

-Les médecins sont tous des branleurs bons à rien, qui feraient mieux de se passer la corde au cou, plutôt que d'emmerder les gens comme moi avec leurs conneries ! Je vais très bien, pas besoin de cette femme !

En réalité, lors de sa dernière visite à l'hôpital du Cercle de la Paresse, le docteur ayant pratiqué les soins réguliers sur Crimson lui avait suggéré (même si le terme exact serait plutôt « ordonné », voir même « menacé ») de consulter un psychologue, car il estimait que ce dernier souffrait gravement de troubles de l'esprit assez inquiétant. Sa façon de voir le monde, son comportement avec les autres, ses noirs pensées et ses envies de meurtres perpétuelles avaient grandement inquiété le personnel de l'hôpital de la Paresse, qui avaient même peur de Crimson, malgré son état de santé actuel. Pour le docteur qui se chargeait de son cas, Crimson Knolastname souffrait de graves problèmes mentaux qui – non seulement l'empêchait de combattre son cancer – nécessitaient d'être traité et éradiqué de manière plus qu'urgente... même si le principal concerné ne se laissait pas faire du tout, persuadé qu'il avait toujours raison et les autres toujours tort.