Chapitre 3

220 16 0
                                    

J'ai ouvert la porte et comme je m'y attendais, il s'agissait de mon bailleur qui était venu réclamer son argent.

_ Désolé Monsieur mais je ne l'ai pas pour l'instant.

_ Et vous pensez que je vais vivre comment? Si vous n'avez pas d'argent libérez ma maison. Je vous donne deux jours pour le faire.

_ S'il-vous-plaît Monsieur...

Il ne m'a pas laissé finir ma phrase et s'en est allé. Je me retrouvais dans l'impasse , sans boulot et n'ayant pas grand chose comme réserve. Il me fallait urgemment trouver un boulot. C'est ainsi que je me suis lavée et quelques minutes après, j'étais à la chasse. J'ai commencé par les restaurants pour voir s'il n'y avait pas une place de serveuse mais rien. Ils n'embauchaient pas à croire qu'il n'y avait plus d'espoir pour les jeunes dans ce pays.

En début d'après-midi, je me suis assise sur un banc à côté d'un kiosque de journal et j'ai attendu le prochain bus pour qu'il me ramène à la maison. Pendant que j'étais assise, je regardais autour de moi et j'ai vu un vieil homme qui essayait de traverser la route. Avec son âge cela n'était pas du tout évident, je me suis levée pour aller lui proposer mon aide et quand je suis revenue quelques minutes après, ma place était occupée.

J'ai dû me tenir debout devant le kiosque en attendant l'arrivée du bus.

_ Mademoiselle, placez vous bien ! Vous cachez ma marchandise.

_ Désolé Monsieur.

Il avait raison, je n'étais pas du tout bien positionné. J'ai décalé légèrement et je me suis positionnée en face de lui.

_ C'est Quatre cent francs!

_ Pardon?

_ Le journal, je vous ai vu le lire. Si vous voulez vous en procurer ça vous coûtera cette somme.

_ Hum, qu'est-ce que je ferais bien avec un journal ? C'est d'un travail dont j'ai besoin en ce moment.

Dis-je en soupirant.

_ Vous êtes jeune je vous comprends mais sachez qu'il y'a des offres d'emploi aussi dans les journaux. Vous ne perdez rien à jeter un coup d'oeil en l'achetant bien-sûr !

J'ai souri.

Il essayait de me vendre son article de manière astucieuse. Curieusement ça m'a amusé et j'ai acheté le journal avant d'apercevoir le bus venir au loin. Je suis allée me positionner directement et lorsqu'il s'est arrêté, j'ai payé mon ticket et j'ai pris place à l'intérieur.

Il y'avait plusieurs places vides et j'ai choisi un siège à côté du chauffeur. Après m'être assise, j'ai ouvert le journal et je me suis mise à parcourir les différentes informations. Il y'avait toutes sortes d'annonces et je les ai lu une à une en prenant le temps de les analyser afin de voir celle qui pouvait me convenir.

Lorsque je désespérais déjà, j'ai vu une annonce qui a attiré mon attention.

_ Recherche d'une nounou..

Dis-je à voix basse.

Il y'avait les informations concernant le boulot et un numéro de téléphone.  Sans hésiter, j'ai composé le numéro et j'ai lancé l'appel. À ce stade, je ne m'étais rien. Lorsque la connexion s'est établie, j'ai salué poliment et je me suis  présentée en donnant l'objet de mon appel.

_ Est-ce votre numéro ?

_ Oui Monsieur.

_ Très bien, je vous rappelle d'ici peu !

Dit-il avant de raccrocher.

Je me suis dit que c'était une manière polie de me rembarrer du coup je n'ai pas voulu me prendre la tête avec cela.

Quelques instants après, mon portable s'est mis à sonner et j'ai remarqué le numéro. Comme convenu, il m'avait fait signe et je me suis empressée de décrocher.

_ Allô ?

_ Vous êtes attendue ce soir à dix-huit heures pour un entretien. L'adresse est sur l'annonce, soyez ponctuelle s'il-vous-plaît !!!

_ D'accord Monsieur !

J'étais tellement enthousiaste que je pouvais crier en pleine rue sans tenir compte des personnes tout autour.

_ Il faut que ça marche, c'est une chance inestimable pour moi avec ce que je vis en ce moment.

Dis-je à voix basse.

Lorsque le bus ses arrêté à quelques mètres de mon domicile, je suis sortie vite fait pour m'apprêter. Il était quatre heures de l'après-midi si je ne me dépêchais pas, je risquais arriver en retard et ça c'était impensable surtout pour un entretien d'embauche.

J'ai pris une douche à nouveau et lorsque j'ai fini quelques minutes plutard, j'ai fouillé dans mes affaires une tenue qui pouvait aller. La maison se trouvait dans un très bon quartier , j'en ai déduit que le propriétaire devait sûrement être aisé du coup je ne pouvais pas me pointer là-bas avec mes tenues habituelles. Je n'étais pas du genre à investir sur l'habillement déjà que je n'avais pas les moyens pour du coup ma priorité était ma survie.

Après avoir retourné ma valise de fond en comble , j'ai pu trouver une robe que j'avais pu emporter lors de ma chute. Rie' que le fait d'y penser m'a fait afficher un sourire amère. La vie avait bien des manières de nous torturer mais elle valait la peine d'être vécue. J'ai pris la robe de couleur mauve et je l'ai mesuré. Ça m'a fait bizarre de la porter après toutes ces années.

Elle était étroite et légèrement moulante,  j'ai remonté la fermeture et par la suite j'ai porté une talon aiguille légèrement haute. Je n'avais pas l'habitude de marcher avec les talons mais c'était la seule paire de chaussures qui pouvait aller avec la tenue.

Juste après, je me suis placée devant le miroir et j'ai regardé mon reflet. Le résultat n'était pas mal mais avec les cheveux défaits, j'ai préféré attacher mes cheveux avec un foulard pour qu'ils paraissent plus présentables. Dès que j'ai fini de m'habiller, je suis partie directement. J'avais un long chemin à parcourir avant d'arriver à destination.

.....

À la Résidence Carlson.

Jonathan avait abrégé ses réunions pour pouvoir recevoir la dernière candidate.  Une demi heure après son arrivée à son domicile, on lui a fait comprendre qu'elle venait d'arriver. Il s'est rendu dans son bureau et a demandé à ce qu'on la fasse venir. Il était confortablement assis derrière son bureau lorsqu'il a vu une jeune femme entrer. Lorsque leurs regards se sont croisés, il a ressenti une sensation inexplicable au fond de lui.

La nounou de ma fille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant