Chapitre 8

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_ Écoutez Monsieur, je suis ici pour le travail rien de plus.

_ Dites-moi que vous n'avez rien ressenti et je n'insisterai plus.

_ Je n'ai rien ressenti.

Dis-je d'un trait.

Il a souri faiblement avant de me répondre.

_ Vous n'osez même pas soutenir mon regard, ça prouve tout simplement que je vous plaît aussi.

Dit-il avec fierté.

J'ai ouvert grand les yeux quand il m'a dit cela.

_ C'est faux, ne vous méprenez pas !

Après avoir dit cela, je me suis retournée en précipitation dans ma chambre. Dès que la porte s'est refermée, je me suis écroulée au sol en me tenant la tête .

_ Qu'est-ce que j'ai fait?

Je n'aurais pas dû, je savais au fond de moi que cela n'aurait pas dû se produire. J'étais là pour le travail, uniquement ça. Je devais tout faire pour me recentrer afin de ne plus me laisser distraire par mon patron.

J'ai gardé cette pensée à l'esprit en me levant pour me changer avant de rejoindre mon lit plutard.

...

Jonathan.

Il l'avait regardé s'en aller sans faire un geste pour la retenir car il voulait lui donner le temps de souffler un peu. Ce qu'il venait de faire avec elle était osé il le savait mais une part de lui était curieuse de goutter le goût de ses lèvres charnues et pulpeuses.

Il n'avait pas cessé de penser à leur baiser et même lorsqu'il était censé se reposer, cette pensée avait persisté dans son esprit. C'était quelque chose d'extraordinaire car depuis le décès de son épouse, il n'avait plus eu envie d'avoir une intimité quelconque avec une femme. Tout cela s'était brisé comme un jeu, dès l'instant où il l'avait vu franchir le seuil de son bureau dans sa robe mauve.

Il se souvenait encore parfaitement de son habillement ce jour. La preuve qu'elle avait marqué son esprit au point de laisser son empreinte.

Aux aurores, il a dû se ressaisir et a forcé le sommeil pour ne pas avoir les cernes à son réveil. Le matin quand il a sursauté de son lit, il était huit heures et quart. C'était la première fois qu'il dormait autant, il a dû s'apprêter en vitesse. En  quittant sa chambre, il n'a pas eu le temps de prendre son petit-déjeuner et s'est rendu à l'entreprise directement.

À son arrivée quelques minutes après, il s'est mis au travail et a mis de côté sa vie privée. Il avait plusieurs choses à gérer en matinée et dès qu'il a pu se libérer, il s'est rendu dans un restaurant pour déjeuner avec son ami. Celui-ci est arrivé avec un peu de retard et Jonathan ne s'est pas abstenu de lui faire un reproche.

_ Pourquoi tu as mis si long?

_ J'ai eu un cas d'urgence.

Mike était gastroentérologue pédiatre, malgré ses airs de Don Juan, il était un brillant médecin et exerçait dans une clinique privée fondée par son père il y'a de nombreuses années de cela.

_ D'accord, tu es excusé pour cette fois mais..

Il l'a interrompu.

_ Je ne suis pas ta femme s'il-te-plaît, cesse les menaces et chantages car ça ne marchera pas avec moi !

_ Hum

Jonathan n'a plus rien dit, il a préféré passer la commande de leur repas.

_ Tu choisis déjà à ma place?

_ Je connais tes goûts Monsieur !

Il a sourcillé et l'a dévisagé avant de prendre la parole.

_ Je pense qu'on doit cesser de se fréquenter, c'est grave ça ! On risque de penser que nous sommes un couple de gay !

_ Ne dis pas de bêtises ! Même dans les blagues je ne veux même pas imaginer qu'une telle chose puisse se produire entre nous.

_ Tu n'aimerais pas être ma poupée ?!

Dit-il en prenant une voix féminine.

_ Crétin ! Cesse tes conneries tu veux bien ?!

Son attitude l'embarrassait .

_ Okay, c'est bon. Je me calme maintenant !

_ Merci bien.

Il a semblé soulagé du coup.

Lorsqu'on est venu avec leurs repas, ils se sont mis à le déguster en échangeant dans la bonne humeur.

_ Tu as finalement fait comment avec ta chaudasse ?!

Dit-il avec une pointe de cynisme.

_ La ferme, c'est une femme respectable pas les petites bimbos avec qui tu trimballes constamment.

_ Oh laaaa !!! Attention. Tu risques d'être épris d'elle et ce n'est pas bon signe. Crois-moi sur parole car je parle par expérience.

_ Tu as raison sur ce coup, vu le nombre d'infirmières que tu as laissé passer dans tes filets. Espèce de garçon facile !!!

Mike a ri de bon coeur face à la moquerie non déguisée de son ami.

_ Tu ne vas jamais cesser de me surprendre. Je suis un homme d'action, pas besoin des mots pour séduire .

_ Tu te sers de ton porte feuille et ta position sociale. Quel cliché !

Dit-il sur un ton ironique.

_ Faut bien que ça me serve à quelque chose ou bien ?!

_ Ouais c'est ça ! De toutes les façons, j'ai fait comme tu as dit...

_ Et? Elle s'est jetée dans tes bras en te suppliant de la culbuter ?!

Jonathan lui a lancé un regard foudroyant dès qu'il a dit cela.

_ Je t'ai dit qu'elle n'est pas comme ça !

_ C'est qu'elle est sûrement lesbienne, tout s'explique.

_ Pardon ?!

_ Si tu l'as embrassé et elle ne s'est pas laissée faire ça signifie tout simplement qu'elle est attirée par les femmes et dans ce cas, il est préférable de laisser tomber.

_ Tu es sérieux là ? C'est la seule hypothèse qui te passe à l'esprit ?

_ Que veux-tu que je te dise d'autre ? Tu fais partie de la crème de la crème. Si j'étais une femme je n'allais pas hésiter à te sauter dessus !

_ Tu dois rencontrer un psy !

Il était choqué par les propos de son ami.

_ J'ai dit la vérité mec, une femme qui est normalement constituée ne peut te résister. Si elle l'a fait c'est qu'elle est...

_ Elle n'est pas intéressée par moi ou veut se faire désirer.

_ Hum

Jonathan a préféré cette option à l'idée grotesque qu'avait émi son ami quelques instants plus tôt.

_ Je pense que c'est le cas, elle veut que je la séduise.

_ Dans ce cas  elle sera servie, mets lui le paquet et tu verras que d'ici quelques jours elle va chanter ton nom.

Ils ont éclaté de rire.

Jonathan suspectait déjà son ami d'être un bon petit fou et son attitude n'a fait que confirmer ses doutes.

La nounou de ma fille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant