chapitre 6

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Mike

L'odeur du sang envahissait mes narines, suscitant un profond dégoût dans tout mon être et intensifiant la douleur causée par mes blessures. Mes yeux devaient être incontestablement enflés, marqués par des œdèmes dus aux ecchymoses sur mon visage, des bleus particulièrement repoussants. Mes jambes ne me répondaient plus, mes muscles étaient lourds et impuissants, redoutant la perte de ma capacité à marcher. Des coupures profondes et des marques violettes marquaient mes bras, les rendant faible. Le reste de mon corps était tout aussi souillé, mais je refusais d'examiner les dégâts, craignant de découvrir une nouvelle réalité effrayante. Le son incessant des gouttes d'eau frappant le sol, menaçait de troubler ma raison. L'obscurité persistait encore dans la cellule, aucune lueur ne pénétrait à l'intérieur, intensifiant le commencement de ma folie. L'absence totale d'informations persistait quant à la durée de mon enfermement et à ma localisation actuelle.

Aucune visite n'avait eu lieu depuis quelques jours, ou peut-être quelques heures. La crainte de mourir de faim m'envahissait, mais je m'efforçais de me rassurer en me considérant comme un combattant.

Mon nez ignorait les odeurs immondes qui imprégnaient mes vêtements sales, le sang et l'urine. L'impatience de sortir pour prendre une douche grandissait, tout comme l'anticipation de redécouvrir l'invention des toilettes, un luxe que je n'avais pas la chance de pouvoir utiliser. Mes cheveux était dans un état lamentable, entremêlée de traces de sang séché.

Mes lèvres me démangeaient et étaient irritées, probablement à cause de la blessure qui m'avait été infligée. Je rêvais d'être soigné, de calmer les blessures sur mon corps, vibrant comme un cœur en explosion dans ma tête. Mes mains tremblaient, mais je négligeais cela, elles me faisaient atrocement mal, mais je refusais de le reconnaître. Je refusais de succomber à de minuscules détails alors que mon corps était au bord de l'effondrement.

Je devais être fort, non seulement pour moi-même, mais surtout pour eux.

Je devais lutter pour conserver l'espoir de sortir d'ici vivant un jour, et maintenir ma force intérieure.

Le manque de nourriture avait d'importantes conséquences sur mon corps, me rendant excessivement fragile et vulnérable.

Un fast-food me manquait, et à ma sortie, je me promettais de m'en délecter. Avant cela, il fallait d'abord trouver un moyen de sortir vivant de ce lieu inconnu. Sans la force ni le moral nécessaires pour élaborer un plan, je peinais à réfléchir correctement, mon corps troublé par les événements.

Le son d'un verrou qui s'ouvrait, captivait mon attention alors que mes yeux, jusque-là rivés sur le sol, se tournaient immédiatement vers la porte en fer. Celle-ci s'ouvrait lentement, permettant à la lumière de pénétrer à l'intérieur pour la sixième fois depuis mon arrivée ici.

Silencieusement, une silhouette entrait dans mon nouveau lieu de vie, avançant avec précaution jusqu'à moi. Cette fois-ci, ce n'étaient pas les visages familiers des hommes précédents, c'était un tout autre individu qui était là, un homme de mon âge. Il n'avait pas les vêtements habituels comme les autres hommes, il était habillé d'un jogging gris et d'un sweat Nike, les bouts de ses cheveux blonds dépassaient. Ses yeux bleus et ses taches de rousseur ressortaient davantage sous sa capuche. Cet individu avait une aura de mystère et semblait énigmatique.

Debout, face à moi, il me fixait avec tristesse, semblant authentique et non feint. De sa poche de jogging, il extirpait une arme blanche, faisant glisser la lame dangereusement dans ma direction. Instinctivement, je tentais de me reculer, mais ma chaise et les serflex me bloquaient.

- Je ne te ferais aucun mal, je veux juste t'aider.

Sa voix me surprenait, paraissant rassurante avec de bonnes intentions, une rareté dans ce genre d'endroit.

L'écho de nos cœurs brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant