Ventre qui murmure,
Larmes et douleur cachées,
Un sourire émerge.Il est minuit treize, tout le quartier semble déjà endormi. Dans l'une des ruelles, des pas presque silencieux résonnent ; c'était Elyse. Elle marchait, la peur au ventre. Ce n'était pas l'obscurité de la nuit qui la faisait peur, ni la clarté fascinante du croissant de lune, ni les bruits des quelques insectes nocturnes ou les hurlements des oiseaux nocturnes, non, c'était tout autre chose.
Elle était angoissée, ne parvenant même plus à réfléchir. Après une trentaine de minutes de marche, la voilà devant chez elle. À l'intérieur, ses parents inquiets ne parviennent pas à trouver le sommeil.
– "Elle a dit qu'elle était en route, elle sera bientôt là, chéri." Essayant sans résultat de calmer son épouse Élodie, le père d'Elyse, Roger, dit : – "Laisse-moi lui parler, tu es trop énervée."Pendant qu'il décidait de comment ils allaient réagir, la poignée de la porte grince et tous deux se taisent. La voilà qui entre, très anxieuse. Pour elle, l'heure à laquelle elle venait de franchir le seuil de la porte, bien que c'était une première, était le cadet de ses soucis car elle avait encore quelque chose de plus grave à leur avouer.
– "Mais comment le leur dire ?" Une pensée qui lui a torturé le cerveau durant tout le trajet, sans réponse.– "Chérie, où étais-tu ?" lui demande son père. Elle ne sut quoi répondre et préféra se taire. Presque involontairement, elle se disposa à les entendre la sermonner sans réagir, mais à sa grande surprise :
– "Monte te coucher, demain, on aura une grande discussion à trois." Dit Roger. – "Quoi ?" Réagit Élodie, "tu la laisses s'en tirer comme ça ?" Continue-t-elle.
– "J'ai dit on en reparle demain, pour l'instant, tout le monde va au lit."Sans trop réfléchir, elle s'exécute et monte vite dans sa chambre et s'enferme. Sur son lit, elle est prise d'une grande panique. Il n'y avait pas que la réaction de ses parents qui l'inquiétait si jamais elle leur avouait ce qui s'était passé ces deux derniers jours où elle avait « disparu. » Il y avait aussi ce qu'elle avait fait qui l'inquiétait le plus. Soudain, elle pense à son avenir, à comment ça sera. Mais en même temps, elle se demande s'il ne vaudrait pas mieux choisir quelque chose de plus radical, qui à son avis, résoudrait tout, mais elle ne sait pas quoi faire, quoi penser et le fait d'y penser l'angoisse davantage.
Malgré les tourments de cette nuit passée à réfléchir, elle finit par s'endormir, ignorante de ce qu'il allait suivre et effrayée par le choix qu'elle devra faire. Dans ses réflexions, ses yeux finissent par se fermer et elle s'endort.
***
Le lendemain matin, le soleil n'est pas au rendez-vous, c'est sous une fine pluie que ses yeux s'ouvrent. Le ciel est complètement gris, pas un seul rayon jaune. Des gouttes viennent percuter la vitre de sa fenêtre, émettant un son qui lui procure un sentiment de nostalgie, comme presque à chaque fois qu'il pleut. Déjà qu'elle se réveille, le temps semble la plonger dans une ambiance propice aux remords et aux regrets.
Son cœur se serre, elle décide quand même de se lever du lit, mais elle a peur, d'ouvrir sa porte, peur de descendre, peur d'affronter ses parents. Que diront-ils ? Elle avait peur de les décevoir, mais avait-elle le choix ? Après être passée à la salle de bain, elle se résout d'y aller. Plus elle attend, moins il est possible de revenir en arrière. Alors, elle descend les marches doucement et entend ses parents qui étaient en train de discuter se taire soudain et sa mère qui dit à basse voix, "elle arrive !"
Ce n'était pas nécessaire de tout leur raconter dans les détails, ça n'aurait eu pour conséquence que d'aggraver la douleur et la déception qu'elle voyait dans les yeux de ses parents quand elle leur a montré le test. Sa mère se ressaisit et la commande de monter dans le véhicule.
– "On va voir le médecin." Dit-elle. "Tout de suite !" Ajoute-t-elle. Sans rien dire, Elyse s'exécute et le père les suit.
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Souvenirs flottants
Short StoryDans l'ombre du soir, Ton sourire brille, Tel un éclat de soleil.