8 novembre 2022
Je contemple la feuille blanche devant moi. Pas une seule ligne d'écrite. Rien. Nada. Pas d'encre. La journée commence délicieusement bien.
Je soupire et bois une gorgée de mon thé froid. C'est une calamité. Si je n'arrive pas à écrire, c'est une catastrophe. Je n'ai plus que quelques jours avant de rendre ce devoir.
Je décide d'aller m'aérer l'esprit. De toute façon, il fait beau. On est encore au mois de novembre mais la météo est très clémente cette année avec nous. Une petite brise fraîche secoue mes cheveux mais je la savoure.
L'université est immense. Entourés des logements des étudiants, d'arbres, de jardins et de nombreux cafés, je l'adore. Je ne pourrais pas être ailleurs qu'ici. C'est ici ma place. C'est ici que je compte devenir journaliste.
Certes, je suis loin de ma famille. Mais je suis bien. Avec mes amis, mes cours. C'est ma dernière année ici et puis je vais rentrer dans la vie active. J'ai hâte. Beaucoup ont peur mais moi, je suis impatiente. Même si grandir m'a toujours fait peur. Mais ça, devenir vraiment indépendante et gagner sa vie, ça va tout changer.
Je m'installe sur le premier banc que je vois et observe le monde. Quelques étudiants travaillent dans la pelouse. Un groupe plus loin rigole de quelque chose qui a l'air hilarant. Un autre s'amuse à faire le jeu de la bouteille. Je les regarde tous se rouler une pelle en éclatant de rire.
Je ressors mon carnet et me mets à écrire. Écrire et encore écrire. Les mots s'entremêlent. Les phrases s'alignent et je suis contente car une demi-heure plus tard, mon texte est fini. Mon récit sur mes émotions sont finies. J'ai du écrire un de mes souvenirs les plus tristes. Ce n'est pas facile à expliquer, à extérioriser. J'espère que mon devoir sera à la hauteur des précédents. J'ai des notes excellentes depuis ma première année. J'aime que tout soit parfait.
Je retourne à ma petite chambre que je partage avec une fille qui s'enferme tout le temps avec son copain. C'est imbuvable. Et j'ai hâte de partir de la. Je ne vais pas pouvoir supporter ça plus longtemps. En arrivant devant la porte, j'ai un mauvais pressentiment. J'ouvre et passe la tête rapidement.
Devant la vision d'horreur, je détourne vite les yeux, lâche un cri et claque la porte. Je reste immobile un long moment avant de me ressaisir et d'ouvrir de nouveau le battant.
Il y a un mec dans mon lit. Torse nu. Qui me regarde en souriant. Nullement gêné. Ce n'est autre que Gabriel Evans. Le célèbre joueur de hockey de l'université. Le capitaine.
- Qu'est-ce que tu fous la ? je gronde en entrant dans la pièce.
Alors je ne sais pas dans quel monde parallèle je viens d'atterrir mais j'espère sincèrement que je dors. Que je rêve profondément. Et que je vais me réveiller d'ici peu de temps.
- Je venais faire un tour dans ta chambre. Découvrir qui tu étais, dit-il tranquillement, un bras derrière sa nuque.
Je crois que je vais péter un câble.
- Découvrir qui je suis, répété-je lentement, pas sure de comprendre.
- Ben oui. Tu es intelligente. Tu sais pourquoi.
Alors j'ai beau être intelligente comme il dit, mais je ne comprends pas. Je m'approche de mon lit et me promets de changer mes draps puis la serrure de la porte. Et de fuir de ce logement le plus vite possible. Je ne sais même pas comment il a pu entrer. Je ferme toujours à clé et à ce que je sache, il ne connait pas ma colocataire. Donc il a du forcer la porte ou subtiliser une clé chez la secrétaire des logements étudiants.
- Evans, tu commences déjà me saouler alors qu'on est qu'au mois de novembre. Si c'est pour saccager ma chambre, trouver mes devoirs et les déchirer, il vaut mieux oublier. Tes idées ne sont pas originales.
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Not loving yourself
RomanceBelle est en dernière année à la fac de New York. Quand elle se retrouve à devenir la fausse petite-copine de Gabriel Evans, un mec qu'elle n'apprécie pas, elle se dit que ça va être compliquer de jouer la comédie. En effet, ils n'ont rien en commu...