Chapitre 4

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Je me réveille en sentant un regard fixé sur moi depuis un certain temps. Lorsque j'ouvre les yeux, je rencontre deux iris vertes. Je les reconnais car il y a des pointes d'orange à l'intérieur. Je me redresse complètement, une feuille collée à ma joue. Je la chasse d'une main et de l'autre, me recoiffe rapidement. Heureusement, avec mes cheveux courts, en deux/trois mouvements, ils se remettent initialement.

- Bonjour la belle au bois dormant. Comment ça va ? me fait la voix trop joyeuse du hockeyeur.

Comme réponse, je grogne en me frottant les yeux. Comme une crétine, je me suis endormie au journal. Mais il n'y a personne d'autre que nous deux. Encore heureux.

Gabriel est penché sur mon bureau, jonché de feuilles en boule. J'ai besoin de chocolat chaud, mon dieu. Mon cerveau est en vrac. Je veux consulter l'heure sur mon téléphone mais il est à plat.

- Il est déjà 8h15, si tu veux savoir. La prochaine fois, rentre chez toi. Ton lit sera plus confortable.

- Il est confortable mais ma coloc invite son mec quasiment tous les soirs, je lui explique en soupirant.

- Ah ouais, je vois.

- Non, je ne crois pas.

Sérieusement, le mec vit dans une maison avec ses amis qui sont aussi dans l'équipe de hockey. Il a sa propre chambre seul et il y avait deux toilettes. Donc, non, il ne sait pas ce que c'est. J'ai franchement hâte de trouver un autre logement. J'attends toujours un appel de la secrétaire des logements et je vais la voir au moins une fois par semaine. Il n'y a toujours rien. Je commence à devenir pessimiste.

Je me lève et ramasse mon sac à main sur le sol, enfile son veston avec le numéro 9 sans même m'en rendre compte. C'est marrant parce que c'est aussi mon chiffre porte-bonheur.

- Où vas-tu ?

Il me suit jusque dans le couloir qui commence à se remplir tout doucement d'élèves.

- Me chercher un chocolat chaud de toute urgence.

Je sors du bâtiment et traverse la pelouse, direction le Starbucks. Gabriel est toujours à côté de moi.

- Pas de café ? Me demande-t-il en me tenant la porte du café.

- Je déteste, lui avoué-je en allant au comptoir commander ma boisson. Tu veux quelque chose ?

- Un café noir, s'il te plait.

Alors que je sors ma carte pour payer, il me devance en donnant un billet de dix dollars. Je lui fais les gros yeux mais il s'en fiche. Il ignore les regards portés sur nous. Sa popularité me saute encore une fois aux yeux, même si je sais que je ne suis pas inconnue au bataillon.

- Tu n'avais pas besoin de payer pour moi. J'ai de l'argent.

- Je sais Belle, me répond-il, mais accepte quand même.

Je récupère mon bébé d'amour des mains du serveur et m'installe à une table libre près de la fenêtre. Je savoure le chocolat et le hume. Le meilleur, c'est ici. Avec plein de toppings dessus. Gabriel lui, me fixe attentivement comme si j'étais une boite surprise qui venait de s'ouvrir devant lui. Cet idiot boit son immonde café.

- Tu bois ça tous les jours ?

J'acquiesce en tapotant la table du bout des ongles.

- C'est pour ça que je suis enrobée et que je travaille. Ca me coute cher à la fin du mois.

Il hausse un sourcil et je le sens me regarder de haut en bas. Une pointe de gêne me fait rougir en me rendant compte de son geste.

- Tu n'es pas enrobée, m'affirme-t-il, sur de lui.

Not loving yourselfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant