Noir.
Tout est noir.
C'est un noir intense, mais pas totalement non plus.
C'est le même noir qu'une nuit sans étoiles et où la lune se cache.
Ce noir n'est pas un noir de jais, c'est plutôt un noir d'encre ou encore d'aile de corbeau.
Ce noir me rappelle le vide. Celui dans lequel on tombe mais on ne peut s'en sortir. Celui qu'on ressent plus qu'on ne le voit. Celui que je ressens au fond de moi.
Au plus profond de moi.
Je me sens comme noyée au fond de cette noirceur mais je ne suffoque pas, je supporte comme j'ai toujours supporté. Cette noirceur passe, s'efface et repasse autour de moi. Je me sens bien. Non je me sens mieux. Ma respiration se calme. Mon corps se détend.
Je le vois m'apporter une tasse de thé, un thé aux herbes mais je ne sais plus lesquelles exactement, je me souviens juste que c'est sa mère qui nous en avait rapportées du Venezuela quand elle y vivait avec son second époux. Enfin bon, je le vois devant moi me tendant cette tasse fumante. Nos regards se croisent et se recroisent. Il sourit. Je souris. Nous sourions. C'est à ce moment-là que je me demande comment j'ai fait pour vivre sans lui. Tout est parfait, ce moment est parfait, il est parfait.
Soudain ma respiration s'accélère. Mon rythme cardiaque aussi. Une douleur lancinante au niveau de mon ventre apparait, j'ai mal, j'ai si mal. Pitié que ça s'arrête. Je n'arrive plus à parler, les seuls sons qui m'échappe son des hurlements de douleur. J'essaie de me lever, il m'aide en me tenant par les épaules, je m'écroule face à la douleur. Je pleure, j'hurle, c'est pour moi les seuls moyens d'extériorisé. Ma vue se brouille de plus en plus.
Puis plus rien.

YOU ARE READING
Noir Obscur
Non-FictionFace à l'effondrement de sa vie, Marion, 23 ans, tente de la reconstruire mais tant qu'elle n'affrontera pas son passé celui-ci reviendra la hanter. Les barrières érigées qui enfermaient sa noirceur tomberont, sa noirceur prendra plus de place, devi...