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Huit heures dix-sept.
Arrivée. Je suis enfin arrivée. Je ne suis pas la seule à être en avance. On est cinq dans un amphi fait pour environ trois cents personnes. Quatre maintenant. Bref. Reprenons. Je suis arrivée en avance, de treize minutes exactement. Je préfère être là en avance cela montre mon intérêt, mon dévouement, mon engagement, ma dévotion dans cette discipline et accessoirement que je n'ai rien d'autre à faire...
Je m'avance vers ma place. Vers la place. La place parfaite. Elle se situe dans le coin gauche vers le fond de la pièce. Mais pas trop non plus. Cette place c'est celle collée au mur, près d'une fenêtre et d'un chauffage, parfaite pour toutes les saisons, les situations.
Il m'avait toujours dit que le choix d'une place était crucial. Ce choix nous reflète et nous permet de nous sentir bien. D'être plus à l'aise.
Bon passons. C'est ma place. Quel que soit l'amphi. Et personne n'est autorisé à la prendre. De toute façon, personne ne peut la prendre, j'arrive toujours avant la majorité des étudiants quel que soit le cours et comme on dit, premier arrivé premier servi.
Je me penche vers ma sacoche. Sors mon ordinateur. L'allume et j'ouvre une page vierge. Me voilà fin prête à écouter mon professeur pendant deux heures et demi et son cours sur « le droit des personnes ».
La salle commence à se remplir. Les gens s'installent par-ci par-là. Personne ne s'installe à côté de moi. En soit, cela m'arrange, je ne serai pas dérangée et j'arriverai à me concentrer.
Huit heures trente.
Le cours commence. J'ouvre grand mes oreilles. Craque mes doigts un à un. M'étire le cou, les bras, les mains et les doigts. Je me replace bien droite derrière mon ordinateur pour être plus à l'aise et m'éviter un mal de dos.
Onze heures.
Le cours se termine. Je me lève. Ramasse mes affaires et sors de l'amphi. Je reprends les cours seulement à quinze heures. J'ai le temps de retourner à mon appartement mais je préfère rester dehors à me promener et à découvrir de nouveaux endroits. Je m'achèterai un sandwich au passage. Pour l'instant, place à l'admiration de ces paysages. Je sors mon calepin de ma sacoche, que j'utilise pour mes croquis, et un crayon de bois taillé à son maximum. Je me mets en route vers le parc le plus proche que m'indique mon GPS.
Assise sur un banc. J'observe la nature vivre. Les feuilles bougent au rythme du vent avec leurs couleurs automnales, cela peint un tableau des plus beau. Les feuilles tombent, une à une, plus ou moins vite. Elles tombent comme si elles savaient que ce jour viendrai, qu'elles devraient descendre pour nourrir la terre. Comme si elles savaient qu'elles partaient pour laisser place à meilleures qu'elles. Comme si c'était le meilleur moyen, la meilleure façon de dire aurevoir. Quand une feuille descend, les autres la suivent. Chacune leur tour, elles partent, mais elles ne partent pas toutes de la même manière. Je trouve cela très beau. Magnifique même. Elles font toutes la même chose mais de manière si différente. C'est aussi une pure coopération entre elles, l'arbre et le vent. Afin qu'elles aient le meilleur des « enterrements ».
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Noir Obscur
Non-FictionFace à l'effondrement de sa vie, Marion, 23 ans, tente de la reconstruire mais tant qu'elle n'affrontera pas son passé celui-ci reviendra la hanter. Les barrières érigées qui enfermaient sa noirceur tomberont, sa noirceur prendra plus de place, devi...