Chapitre 1

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7:45 : heure locale (New York)
13:45 : heure française
*18 ans auparavant*

Je laisse mon réveil sonner depuis cinq minutes. C'est la première fois depuis que j'habite ici que je n'ai pas envie de me lever. Pourtant je devrais être heureuse ! Je vais rencontrer mes modèles, mes idoles depuis que je suis petite : les Rangers de New York. En tant que photographe officiel de leur équipe pas qu'en simple groupie. Bon c'est décider je me lève ! Mais je commence à douter ... et si je parle mal anglais ? Et si ils ne coopèrent pas ? Si ils sont arrogants ? Si mes photos rendent mal ? Finalement je me rallonge et me mets en boule sous ma couette
Mais si j'arrive en retard le premier jour ? Ça fait absolument pas professionnel ! Alors je me lève comme une furie prends mes médicaments ma vitamine C et fait couler mon café . Je sors mes galettes de riz et une banane puis je file dans la salle de bain pour me doucher. A peine sortie de la douche je prends mon café et m'arrête un instant pour admirer la vue magique que j'ai depuis mon appartement. C'est totalement sublime ! J'habite en haut d'un gratte ciel à l'avant dernier étage, j'ai donc une vision qui surplombe tout New York. Pour une française qui a bouffé de l'american dream depuis qu'elle est ado je peux vous dire que la vue était un des points du pourquoi je loue cet appartement. Bon maintenant fini de rêver ! Direction le Madison Square Garden (patinoire officielle des rangers); juste avant de partir je regarde l'état de mon petit bébé : mon appareil photo. Bien que ça soit la centième fois depuis hier soir je re-re-re-regarde si tout est en ordre : la carte mémoire , la batterie et mes objectifs puis mon ordinateur portable avec lequel je ferais quelques modifications (même si sans me vanter je fais des one shot très régulièrement). Puis je fonce à la patinoire. J'habite entre le Quenns et l'Empire state building et je peux vous dire que même si ça fait un an que j'habite ici j'observe toujours le roi des gratte-ciel et je ne suis pas la seule ! J'aime l'ambiance qu'il y a ici, on accepte de regarder cette œuvre d'art et on ne la snobe pas comme dans d'autres villes (j'ai une pensée particulière pour les parisiens et la dame de fer:) non ici on traite les monuments comme ils se doivent ! C'est pareil avec Lady Liberty mais là n'est pas le sujet.
Je fonce dans les rues de Manhattan pour finalement arriver sur la 7ème avenue entre les 31 et 33 èmes rues autrement dit : à The Garden !
Lorsque j'entre dans la bâtisse je n'ai même pas besoin de présenter mon badge qu'on me demande
- Jennie Delville ?
- Tout à fait je suis ici pour...
-Je sais pourquoi vous êtes là suivez moi ils vous attendent. Vous avez vos patins j'espère ?
-Mes patins ? Euh comment dire ... on m'avait dit que je venais faire un shooting photo avec les rangers pas que j'allais patiner avec eux.
-Vous pensez que vous allez faire votre shooting hors de la glace ? Votre but est de montrer à quel point l'équipe des Rangers gagnera la coupe Stanley cette année
- Artemi Panarin est parti à la retraite je ne vois pas comment les Rangers vont gagner, elle a beau être mon équipe préférée cela me paraît délicat sans votre poulain.
-Rira bien qui rira le dernier mais contentez vous de faire votre travail, je ne pense pas que vous soyez en mesure de parler de hockey madame
Mais quel connard prétentieux ! Il croit quoi lui ? Je suis française et patineuse artistique (championne de France) et je suis la saison tous les ans !
Il me donne mes patins, je me chausse et décide d'aller faire un tour sur la glace.
Ah quel plaisir de se sentir glisser sur la glace quand personne ne l'a encore touchée ... je me lance et décide de faire une boucle (simple et facile pour se mettre dans le bain) ensuite je décide de faire quelques pirouettes sur moi-même puis un double lutz.
Lorsque je m'arrête je vois 22 têtes me fixer. Ces 22 têtes ont toutes le même maillot bleu que je reconnaîtrais entre mille, les lettres de l'équipe Rangers sont écrites en rouge en gros en diagonale.
Eux comme moi sont extrêmement mal à l'aise.
Je passe outre le fait que mes joues ont viré au rouge tomates et me dirige vers mes modèles.
Je ne sais absolument pas vers qui aller spécifiquement donc je parle pour celui qui m'écoutera.
- Bonjour à tous. Je m'appelle Jennie Delville et vous comme moi savons pourquoi nous sommes là. La saison de hockey débutera dans quelques semaines et je suis ici pour montrer au monde qui vous êtes et ce dont vous êtes capables.
Je m'arrête un instant quand un grand gaillard m'interrompt, il a les cheveux noir de jais avec des yeux aussi noir que ses cheveux avec la peau mate et il est bien bâti (tout comme les vingt et une autre têtes)(nan mais c'est normal se sont des hockeyeurs) *pourquoi j'essaye de me justifier? ALLEZ JENNIE REPRENDS TON SERIEUX* il me regarde puis me dit :
- Pourquoi c'est vous qui allez nous photographier? L'année dernière on avait Peter Maeker il était fantastique. Ça faisait sept ans qu'il bossait avec nous.
-J'en ai pas la moindre idée voyez ça avec ceux qui s'occupe de ça, en attendant messieurs en piste je vous pris !
-Vous allez nous montrer comment on fait des cabrioles ? Dit l'autre avec un sourire arrogant. Ici c'est du hockey pas les petites filles du patinage artistique...
-James ferme la on t'a pas demandé ton avis bordel! Tu vas finir sur le banc sinon...
Je me retourne vers la personne qui m'a défendu, grand, cheveux en bataille avec des yeux gris une peau blanche et son visage et parsemé de taches de rousseurs. Ce mec est juste sublime okay ? Mais je ne vais pas me laisser passer pour la petite créature sans défense qu'il pense que je suis. Je regarde ce James et je lui réponds :
- Je pourrais avec grand plaisir vous montrez quelques "cabrioles" mais voyez vous je pense que votre corps ne supporterai pas ce que j'ai fait tout à l'heure donc maintenant en piste et montrez moi comment vous jouez.
-Vous allez réussir à nous suivre ? Demande le mec sublime de tout à l'heure
-Ne vous en faites pas pour moi et de ma rapidité laissez moi allé préparer mon appareil photo.
Je les laisse s'échauffer et vais préparer mes affaires tout en repassant en boucle dans ma tête ce qu'il s'est produit juste avant ... je connais ce Peter Maeker et j'ai regardé les clichés qu'il avait fait. Il n'est pas spécialisé dans le mouvement et certaines de ces photos sont immondes et ça se voit à 1000km à la ronde qu'il à utilisé Photoshop. Je me dirige ensuite vers la glace. Ils sont tous très sérieux c'est impressionnant quand on se souvient de ce qui s'est passé il y a dix minutes. Je pose un pied et me mets sur le bord; tout en faisant des tours j'attends l'occasion rêvé pour les prendre en photo. Ils ne me remarquent pas et à un moment sans prévenir je fonce au centre et photographie un moment où il y a deux défenseurs (dont James) et un attaquant. L'action se fait si rapidement que la photo a pu foirer ou au contraire être une réussite total. C'est ce que j'aime (ou peu totalement détester) dans ce métier, les chances de réussite sont si minces mais avec le temps on progresse et c'est les chances d'échouer qui maigrissent, les one shot peuvent tout aussi bien se transformer en "one shit" mais c'est ce hasard qui me pousse à faire mieux. Lorsque je m'arrête je repère celui qui m'a défendu tout à l'heure. Il porte le numéro 11 et il s'appelle Jennings je fonce pour avoir une photo de lui car il va marquer un but c'est sur. Je me mets sur le côté et prends une série de photos en rafale. Je me déplace à toute vitesse puis finalement comme je l'avais prévu le palet rentre dans la cage sans problème. L'entraîneur siffle et hurle
-VENEZ LA MADAME DELVILLE VA CONTINUER SES PHOTOS.
Il nous surprend tous, tellement que j'en tombe sur les fesses. Jennings me regarde et me tend pour m'aider à me relever. Je l'a prends avec grand plaisir sauf que ... sans succès lui aussi juste à côté de moi. Il me regarde et se met à rire. Je le regarde et il me dit :
- Je crois que nous sommes aussi mal dégourdis l'un que l'autre, moi pas étonnant mais venant d'une patineuse artistique un peu plus.
Je le regarde et je me relève sans peine. Il me regarde avec de grands yeux pour finir par se relever et me dire
- un partout palet au centre.
Je me dépêche d'aller à côté de l'entraîneur et lui propose quelques idées qu'il accepte. Bien évidemment ces princesses ne sont jamais d'accord et me font remarquer que PETER MAEKER l'a déjà fait et bla-bla-bla... ils commencent sérieusement à me prendre la tête avec Peter Maeker je finis donc par lâcher :
-Vous avez l'air d'enfants capricieux je ne voyais pas les Rangers comme ça...
Tous choqués me regardent sans un mot. Ah enfin la paix merci ...
Mais quelques minutes seulement après Jennings se met face à moi, de son mètre quatre-vingt-dix (au moins) il observe mon petit crâne (pourquoi est-ce que j'ai arrêté de grandir à dix ans ?!) il me dit tout en se penchant pour être à ma taille (quel enfoiré de faire ça)
-je te propose une course Jennie, l'enfant capricieux contre la patineuse artistique qu'en penses-tu ?
-Tu me tutoies sans connaître mon nom ? Vous étiez comme ça avec Maeker? Dis je en ricanant
-Je te permet de m'appeler Johnny si tu veux. Tu acceptes de faire la course ?
Cette conversation se déroule sous les yeux amusés de l'équipe de hockey et de l'entraîneur qui sans un mot sont entrain de faire le pari de qui va gagner de nous deux je me tourne vers mon concurrent et dit tout sourire
-Avec joie Johnny.

JohnnyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant