Central Park
Heure locale : 11:47
Heure française : 17:47- Non regarde moi je veux que ton plus profond regard ! /.../ Voilà comme ça maintenant regarde ailleurs mais toujours avec ce regard !
Ma séance photo a démarré ce matin à 8:00 et on arrive à la fin. Je crois que ce sont des modèles de Vogue (j'en vois tellement que je ne sais plus qui ils sont). Pour ce qui est des Rangers je les vois cette après-midi à 14:00. On doit répéter, je n'en ai aucune envie.
- Allez on s'arrête là merci Marina.
- Moi c'est Mary.
-Oups excuse moi Mary. Marina est la modèle que je vois demain. (#Mensonge)
- Pas de soucis Jennie je comprends moi aussi je confonds tout le temps les gens avec qui je travaille, j'en vois tellement !
- Je suis heureuse que tu me comprennes.
- Mais oui c'est un métier où il faut avoir une vie de malade/.../ *bip bip* je crois que ton téléphone sonne
- Ah oui merci. Excuse moi un instant.
Je regarde le nom qui s'affiche à l'écran : Maman.
Allez Jennie c'est juste ta maman d'amour qui veut prendre des nouvelles de sa fille rien de grave.
- Allô ?
- Bonjour maman.
- Jennifer chérie comme je suis contente de t'entendre. Comment te portes-tu ?
- Très bien je te remercie et toi ?
- Fort bien. Nous revenons de promenade avec les Dullie. Savais-tu que leur fils était devenu un bel homme ? Il entreprend de faire des études de médecine, n'est-ce pas fantastique ?
-Si maman. C'est... fabuleux.
Je soupire. Ma mère a la passion de vouloir me trouver un homme. Je pense que vu qu'elle a réussi à moitié son mariage avec mon père, elle ne veut que le meilleur pour moi. Mais qu'elle aille enquiquiner mon frère ! Sans rire son petit prince Jonathan Delville c'est réellement le petit prince de mes parents. Enfant studieux, aimable ,charmant rajoutez à ça une fantastique carrière dans le droit. Bref je suis le vilain petit canard de mes parents, je refuse de me laisser faire et sculpter à l'image de ma famille de zinzin si on peut le dire.
- Et toi quand reviens tu ?
- Je ne sais pas maman, pas tout de suite.
- As tu envisagé de reprendre les compétitions ?
- Pas tout de suite maman. Là je me consacre à ma carrière professionnelle.
- Tu ne me croiras pas mais tu as du talent ma fille. Il faut juste se battre un peu. Regarde ton frère, avant d'être un grand avocat, il était n'oublie pas, un grand champion de ski. Moi je suis une fantastique chanteuse d'opéra et ton père est un patron d'une grande entreprise. Tu as atterri dans une famille de personne qui ont réussi. Tu ne peux pas te permettre d'échouer.
-Maman je suis championne de France en patinage artistique.
- Oui mais ton frère a fait les J.O.
- Mon frère a raté les J.O tu veux dire.
Je l'entends soupirer. Oui c'est tout le temps comme ça quand elle m'appelle. Elle me parle d'un homme puis du patinage pour finir par se vanter que notre famille est exceptionnelle. C'est pour ça que je suis partie; pour ne plus avoir à voir ma mère et ma famille tout les jours.
-Maman je suis désolée mais j'ai un double appel (#Menteuse2) on se rappelle plus tard d'accord ?
- Très bien Jennifer je t'embrasse fort à très bientôt.
Et elle raccroche. Un soulagement m'envahît. Ma mère ne m'appelle pas souvent mais quand c'est le cas, il me faut plusieurs minutes avant d'être de nouveau moi. Je ne supporte pas qu'elle m'appelle par mon prénom, Jennifer ? C'est moche. J'aime d'autant plus Jennie car ça me fait penser à Forrest Gump.•••
Après avoir mangé mon repas chez moi, je me rends au Madison Square Garden avec mon équipement de patineuse. J'angoisse de plus en plus. Le début de la saison régulière commence dans un mois. JE SUIS TOUT SAUF PRÊTE !!! Une semaine est passée depuis mon café avec Johnny. Lorsque je retournais à The Garden, je ne prêtais pas plus que ça attention à lui. Me concentrant sur l'équipe en elle même et non sur chaque joueur à part. Nous avons convenu avec le coach Panarin qu'aujourd'hui j'allais m'entraîner avec l'équipe. Chacun a donné des idées plus ou moins intéressantes mais c'est moi qui aurai le dernier mot.
J'avance, présente mon badge à l'accueil et me réfugie dans les vestiaires. Une quinte de toux me prend et je commence à faire une crise d'angoisse. J'essaye de reprendre le contrôle de mes émotions mais c'est trop fort je n'y arrive pas. Au bout d'environ dix minutes à essayer de retrouver mes esprits, la porte s'ouvre. Merde je ne veux pas que quelqu'un me voit comme ça. Je lève la tête et remarque que la personne qui est entrée me regarde avec de grands yeux inquiets. Il s'agit de James qui est à moitié préparé. Lorsque que j'essaye d'articuler son prénom, il arrive vers moi , me prend la tête dans ses mains et me dit simplement "cales toi sur ma respiration d'accord ?" Et c'est ce que je fais. Je respire à son rythme et regarde ses yeux. Nom d'un chien j'ai dit qu'il était mignon ? Comme si il venait d'entendre mes paroles, il sourit. Et ce sourire... ouah je suis fan.
Les minutes s'écoulent lentement et ma respiration redevient normal. Je me lève et me dirige vers mon sac dans lequel se trouve des anxiolytiques. J'en avale un et me retourne vers mon héros du jour. Il est imposant avec ses deux mètres et ses quatre vingt dix kilos de muscle. Une armoire à glace en quelques sortes. J'ouvre la bouche pour le remercier mais il me devance :
- Ça t'arrive souvent de faire des crises d'angoisses ?
- Oui je suis sous anxiolytiques, mais d'aussi grosses, c'est assez rare.
- D'accord je vois. Si tu en as de nouveaux tu peux m'en parler, je suis sujet également au stress.
- On ne dirait pas quand on regarde, tu as l'air d'avoir tellement confiance en toi sur la glace.
- Je te remercie mais j'ai une pression de malade; et ça depuis la fac. Les recruteurs me collent au basques depuis ma deuxième année. Et en plus j'ai mon père qui veut absolument que je réussisse la où il a échoué.
- Bienvenue au club des parents qui mettent de la pression à leur enfant. J'ai une carte de fidélité.
Il rit et je finis par le rejoindre. Ça me fait beaucoup de bien que de me confier à quelqu'un et de voir que je ne suis pas seule dans ces moments et conditions.
-D'ailleurs qu'est-ce que tu fais là ? Le vestiaires de l'équipe est de l'autre côté.
- Et bien... je te cherchais pour être honnête.
- Interessant. Et quelle est la raison de tes recherches ?
- Je voulais m'excuser de mettre comporter comme un vrai enfoiré.
Je lâche un "oh" de surprise. C'est vrai qu'il avait dit que je n'étais qu'une bunny mais je trouve charmant le fait qu'il vienne s'excuser. Mais que t'arrives-t-il ma pauvre Jennie ? Pourquoi trouves-tu un homme charmant ? Ça suffit on se reprend !
- Et bien c'est très aimable de ta part de t'être excusé, j'en suis très touchée.
- Je voulais le faire mais c'est le capitaine qui m'a encouragé à le faire.
- Jennings ?
- Exact. Tu peux l'appeler Johnny c'est ce qu'on fait tous.
Un blanc s'installe entre nous. On se regarde. Je prie pour que ce moment dure une éternité. Son cou et ses joues rosissent progressivement. Je jurerai que c'est la même chose pour moi. Mais d'un coup la porte s'ouvre, Noah (frère jumeau de Liam) déboule en riant puis s'arrête net. Et lorsque qu'il se décide enfin à ouvrir la bouche (environ 4secondes après son arrivé) il lâche la phrase suivante :
- Ouhhh... l'ambiance est... chargée d'émotion ici. Avec un sourire en coin que je rêve de lui faire ravaler. Non seulement il débarque sans contexte mais en plus il se permet un commentaire ?! Je soupire de frustration et je dois admettre qu'il n'a pas tort. L'air est tendu ici (et jusqu'à lors ça m'allait bien). James se retourne vers lui et je remarque qu'il le foudroie aussi du regard. J'ai la certitude que nous sommes d'accord : Noah Libson = boulet de l'année ! James sort ensuite de la pièce en m'accordant un bref regard. Je ne sais pas à ce que je m'attendais, mais je suis déçue. Noah rouvre la bouche pour dire quelques choses d'autant sensé que sa première phrase lorsqu'il est arrivé dans le vestiaire.
- Mais c'est qu'il y a de l'amour au sein des rangers. Est-ce que cette saison sera aussi une saison amoureuse? Pour ça cher téléspectateurs, il faudra être bien attentif et nous suivre dans cette aventure.
Il se prend pour un présentateur radio et suit la parole aux gestes. Je le laisse la et décide d'aller m'échauffer sur la glace. Les joueurs sont déjà en place. Que j'ai l'air fine dans mon justaucorps quand ils ont tous leur maillot , crosse et casque. Je fais quelques tours de patinoire lorsqu'un palet arrive droit dans ma direction; je crie mais une main l'arrête. Je tourne la tête vers la personne qui l'a réceptionné. Il s'agit (encore une fois) de James. Il regarde droit devant lui et je remarque que c'est Liam qui l'a envoyé, mal à l'aise et confus il me hurle des excuses mais James le devance pour prendre ma défense.
-PUTAIN LIBSON TAS DE LA MERDE DANS LES YEUX ?!
-MARSHALL JE ME SUIS EXCUSÉ TAS PAS ENTENDU ?!
-JOUEUR D'ÉLITE MON CUL OUI ! BON QU'À FAIRE DES CONNERIES...
- TU L'AS INSULTÉ DONC MAINTENANT TU TE SENS REDEVABLE? JE CROIS QU'ELLE A UNE LANGUE ELLE PEUT PARLER D'ELLE MÊME.
-ÇA SUFFIT VOUS DEUX ! Crie d'une même voix le coach et le capitaine.
Johnny patine assez vite jusqu'à notre position. Il s'arrête et reprend là où il s'est arrêté deux minutes auparavant.
- Liam, James. Quel âge avez-vous bon sang ? James une erreur ça arrive de temps en temps mais Liam tu as manqué de précision. Puis honnêtement c'est con si vous nous envoyez à l'hôpital notre mascotte.
Les deux font la moue et baisse les yeux. Ça ne m'étonne pas qu'il ait réussi à les faire redescendre d'un cran. Il est quand même très imposant. Après un temps de pause il reprend :
-Maintenant vous vous avancez ,vous vous serrez la main en vous regardant dans les yeux et vous vous excusez mutuellement.
-Mais capitaine...
-Pas de mais Liam tu fais ce que je te dis de faire si tu veux pas que ton petit cul chauffe les bancs de touche.
C'est alors que la magie de ce super capitaine pacificateur s'active. James articule un "excuses moi" à peu près audible et Liam tire la langue quand il dit "Pardon" à James. La scène est trop craquante ! Après je pense honnêtement que la moyenne d'âge mental ici est de 7 ans et demi. Ma pauvre Jennie le pire c'est que tu aimes être là...
Un raclement de gorge se fait entendre, le coach veut démarrer notre session de hockey artistique.
Et c'est là que la pire idée ou la plus drôle idée voit le jour. Ils sont tous sérieux et montrent une vraie volonté à faire mes "cabrioles". Ils sont tous bien attentifs quand je leur montre les principaux types de sauts tout en s'échauffant bien. Alors bien évidemment lorsque leur tour arrive, c'est beaucoup moins convaincant (ce serait mentir si je ne disais pas qu'on dirait des agneaux dans leur premier jour qui essayent de marcher). Avec le coach, on a conclu qu'on allait faire un show classique avec de la musique pop. Par musique pop il entend une musique entraînante "à l'image des Rangers", parce que le cri d'encouragement des supporters «LET'S GO RANGERS !!!» n'irait pas. Nous cherchons donc une musique qui puisse être exploitée, ce n'est pas une mince affaire puisque le coach n'écoute que de la musique classique ou de la polka. Nous trouvons finalement (je trouve finalement) trois musiques qui correspondent à nos attentes :
- Empire State of Mind de JAY-Z et Alicia Keys
- New York de St Vincent.
- New York de Fat Joe, Ja Rule & Jadakiss
Proposition qui se voit refusée par le coach car : trop vulgaire. La deuxième est "trop molle" et la première "trop classique". Je le dévisage en me demandant si il est réellement sérieux... il l'est. Donc j'alterne par des musiques entraînantes (qui n'ont pas FORCÉMENT de rapport avec l'équipe) et encore, trois propositions :
- Training season de Dua Lipa
- Can't hold us de Ryan Lewis & Macklemore
- New York par Frank Sinatra
Là encore l'emm... le coach me répond que mes choix ne conviennent pas. Je crois que si on fait ça toute la journée, je vais songer à me taper la tête contre un mur avant ce soir.
Je lui suggère donc :
- Et si les joueurs votaient pour leur musique préférée ? Après tout ils seront derrière moi et auront autant une prestation que moi. Qu'en dites-vous ?
Je prie intérieurement pour qu'il accepte cette proposition car je n'ai pas envie de m'éterniser sur ça, on a des choses plus importantes à faire.
Il finit par dire :
-Pourquoi pas. Mais va voir Jennings pour lui en faire part.
Je me retourne vers la patinoire où chaque joueur met (minimum) toute son énergie dans les différentes acrobaties. Je patine entre eux et donne des conseils à certains d'entre eux. Je m'arrête pour regarder James faire. Il se débrouille bien, très bien même. Il s'arrête, me regarde , me sourit puis finit par dire :
- Quelques choses à redire ?
- Non tu te débrouilles bien ça se voit.
- Et oui, dans une autre vie j'étais un petit rat de l'opéra.
- Tu es à l'aise sur tes patins, c'est ce qui fait la différence.
- Tu fais du patinage en duo ?
- Ça m'ait arrivé mais avoir la bonne alchimie avec son partenaire est une chose rare que je peine à trouver. Je préfère donc faire cavalier seul.
- Je pense que notre alchimie pourrait fonctionner. Juste avant, ton signe Astro ?
- Je suis Bélier ascendant balance avec ma lune en lion. Et toi ?
- Je suis lion ascendant balance avec ma lune en sagittaire.
- Le courant pourrait passer effectivement.
- Tu veux essayer maintenant ?
- Il faut que j'aille voir Johnny d'abord mais pourquoi pas bien sûr.
Il me lance l'un de ces sourires qui pourrait faire faire une syncope à des adolescentes. Je rigole et m'avance vers Johnny, qui comparé à James, n'arrive absolument pas à sauter. Il a du mal à tourner sur lui même, je patine vers lui , prends ses mains (c'est plutôt lui qui me les prend car il manque de tomber) il me regarde, et je lui dit :
- Tu me fais confiance ?
- Absolument pas.
- C'est super, ne me quitte pas des yeux et quand je te dirai "go" tu sauteras en tournant sur toi même.
- Tu me tiendras la main ?
- Si ça t'apaise oui.
Nous nous élançons, main dans la main en se regardant droit dans les yeux. Petit à petit, il se détend doucement et prend de l'assurance sur ses patins comme si il était en match. Je ne sais pas si il a remarqué mais plus personne ne bouge, trop captivé par ce qu'il se passe sur la glace. Nous continuons comme ça quelques minutes puis lorsque je le sens prêt, je lui dit GO.
Je lâche une de nos mains et sautons côte à côte. L'action se passe au ralenti, je vois Johnny tourner sur lui même (sans avoir l'air d'un veau qui vient de naître) et , pour bien réussir nos sauts, je lui lâche la main. Il ne panique que quand nous sommes de nouveau sur la glace alors que je lui reprends sa main. Je sens dans son regard que je vais très certainement le payer, ce n'est pas un souci, une course de plus ne me fait pas bien peur.
Une longue minute se passe où nous nous regardons. Je remarque que sa respiration qui au début était forte et puissante là, se régule petit à petit. Lorsque ce moment en devient gênant, les autres membres de l'équipe nous applaudissent, sifflent et viennent nous voir. Ils félicitent bien évidemment leur capitaine et certains d'entre eux me disent qu'ils m'ont jugé trop vite et que j'ai beaucoup de potentiel. Lorsque c'est au tour de James, il vient me voir se penche pour me murmurer à l'oreille :
- Je veux être le prochain... tu m'appelles ?
Tout en parlant il me glisse un bout de papier dans mes mains, sûrement son numéro. Je sens que je rougis. Il repart saluer son capitaine lorsque le coach nous demande de nous reconcentrer j'accepte et suis tout le monde un grand sourire sur les lèvres.
Moi qui m'étais promis de ne pas tomber amoureuse. Je suis foutue.
![](https://img.wattpad.com/cover/358804259-288-k232103.jpg)
VOUS LISEZ
Johnny
عاطفية"Ah Johnny... si il n'était pas mort je ne serais pas ici avec ton père mais à New York avec lui à rigoler et aller patiner avec lui"