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Et pour la 21ème fois, il me place un tee-shirt sur le visage avant de l'asperger d'eau. Tandis que l'autre me tient fermement la mâchoire pour que je ne ferme pas la bouche. J'ai l'impression de me noyer et de ne plus arriver à respirer. Enfin, je crois que c'est plus qu'une impression.

Dans l'armée ou même les forces de l'ordre, on appelle ça un simulacre de noyade, c'est enfaîte de la torture. Mais rien ne nous prépare à cela.

Après d'interminables minutes où j'ai bien crû m'évanouir ou même mourir, ils me retirent le tissu et font basculer la chaise pour que je retombe à plat.

"Où sont tes putains de camarades ?!"

Évidemment je ne répond pas.

"N'en n'a tu pas eu assez ?" il demande.

"Elle veut peut-être mourir."

"Elle va mourir. Non, je crois surtout qu'elle veut mon poing dans sa gueule." il dit avant que je ne sente sa main en contacte avec ma joue.

J'ai basculée et du sang a giclé. Je n'en pouvais plus, j'étais fatigué depuis qu'ils m'ont réveillé avec cette bassine d'eau. Alors sans pouvoir me retenir, des larmes ont commencés à couler le long de mon visage.

"Bah alors Brown ? On veut peut-être aller pleurer dans la jupe de sa mère ? Ah oui, c'est vrai. Elle est morte."

Je me débat avec rage. Il ne peut pas... il ne peut pas parler comme ça d'elle. Mais rien n'y fait, je suis cloué à cette chaise de merde et je ne peux pas l'étranger des mes propres mains.

"Je crois qu'il est temps de passer à la suite. Bouger la de la chaise !"

La suite ? Quelle putain de suite ?

On me frappe plusieurs fois dans les cotes, ce qui me fait tomber par terre. Les deux hommes profitent de cet instant de faiblesse pour me soulever et m'emmener dans une pièce plus grande.

J'en frappe un aux couilles avant de vouloir faire pareil à l'autre, mais il m'envoie son poing dans ma gueule plusieurs fois. Je suis déconcerté avec la tête qui tourne alors que je sens l'autre me foutre son pieds dans le ventre. Je suis définitivement dans la merde.

La tête en sang et les bleus apparaissant sur mon corps, on m'attache les pieds et les mains. Je me retrouve accroché au plafond de cet entrepôt en forme de X.

"Dis nous quelque chose, puisque tu n'a pas l'air d'avoir envie de parler de tes amis les meurtriers. C'était qui la belle demoiselle avec qui tu dormais hein ?" demande le chef.

"C'était hilarant à vous regarder."

"Surtout le cul de la rouquine."

"On aurait bien voulu la chopper avec toi pour lui faire... tu sais, des choses avec notre sexe." il dit en regardant à cet endroit.

"La ferme !" je cris.

"Ouhh, pas contente qu'on parle de sa copine."

"Black Widow va me venger." je dis enfin, enragé par leurs vulgarité sur Natasha.

"Oh mais c'est qu'elle parle en fin de compte. Garcia, frappe la au lacet."

On m'arrache les vêtements et quelques secondes plus tard je sens le caoutchouc chaud du lacet me frapper sur la peau.

"Elle va... hmm, tous vous tuer." je souffle difficilement.

"Arrogante et stupide que tu es."

Et je ne sais pas, ils ont continué. Je crois m'être endormi ou plutôt évanoui. J'étais dans les vapes dû aux frappes qu'ils me donnaient, ça faisait si mal. Et ils ont continué, peut-être pendant des heures avant de reprendre encore et encore. Toujours avec leurs sourires de malade mentale. Et je subissais, me tenant fermement aux chaînes pour me contracter et avoir moins mal. Jusqu'à ce que ce soit trop, trop dure pour moi. Mes muscles ont disparus et j'ai dû me laisser faire, pendu au plafond.

Mais un bruit sourd suivis d'une explosion de vitres m'a réveillé. J'ai légèrement ouvert les yeux comme je le pouvais, pour voir des hommes arriver en courant et se faire tuer un à un par une ombre féminine.

Natasha est là, elle est venue me sauver.

"Oh mon dieu, je suis désolé." je l'entend murmurer avant de commencer à me détacher.

J'aimerai lui répondre que ce n'est pas de sa faute et que je ne lui en veut pas, mais cela m'est totalement impossible. Je n'arrive pas à sortir un mot de ma bouche, seulement un misérable son.

"Ne parle pas, garde tes forces."

Quand elle enlève mes sangles aux deux poignets, je tombe littéralement d'un coup, ne tenant pas sur mes jambes qui sont trop faibles. Mais elle me rattrape doucement et me porte en essayant de me faire le moins mal possible. Encore une fois, j'aimerais lui dire que ça va, mais c'est faux, j'ai mal à tous mes membres. J'ai envie d'hurler pour échapper à la douleur, seulement je ne peux pas. Et j'ai mal, j'ai extrêmement mal. J'ai l'impression qu'on m'arrache de la peau entière avant de me planter un couteau dans la plaie ouverte.

"Regarde moi Alaïs." elle me dit mais j'ai du mal. "Allée, garde les yeux ouverts." elle me secoue un peu.

Je sens qu'elle marche avec moi dans ses bras, j'entend le bout du verre de la fenêtre qui se craque sous ses chaussures.

"Tu dois te battre, je peux pas... je peux pas... Je dois... te dire quelque chose d'important." je l'entend se perdre dans ses sanglots.

Alors je prend le peu de force qu'il me reste et fait un gigantesque effort pour poser simplement ma main sur la sienne qui me tient les jambes. Je veux seulement la rassurer, même si je ne sais pas si me battre suffira. Je vais peut-être dire ça car je suis au fond de mes capacités, mais je n'ai pas peur de mourir. Je crois que je suis prête. Ou du moins, la douleur est tellement insupportable que j'aimerai mourir.

Je sens que Natasha entrelace un de ses doigts au mien avant que je ne me relâche et me repose définitivement, fermant les yeux et retrouvant le néant.

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Nous savons maintenant qu'Alaïs BROWN a perdue sa mère, peut-être la raison de son retour en Floride 👀

Mais ses blessures sont profondes, alors est-ce que Natasha est arrivé à temps ou c'est déjà trop tard ?

À suivre...

SUCH A POSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant