Première Partie : Capture

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Une divine chaleur fit instantanément fondre la tension de mon visage sitôt que je flottai au travers du grand toit métallique du centre d'opération de la famille. Je m'assis contre la dure surface avec un profond soupir et glissa le regard sur les banlieues accolées aux grands, distants immeubles du centre-ville d'Amity Park. Les cieux étaient enflammés, éclaboussés de différentes teintes d'orange et d'or, l'éclatant soleil de fin d'après-midi projetait de longues ombres un peu partout, donnant au centre-ville une vaporeuse brillance. C'était une vue magnifique.

J'adorais passer mes soirées là-haut, regardant silencieusement le jour décliner dans la promesse d'un nouveau à venir. Kétaine, je sais - mais au moins ça me donnait un peu de temps pour réellement me relaxer d'une longue journée à tenter de jongler avec l'école, ma vie sociale et mon obligation de protéger la cité. Si ce n'était pas du fait que je prenais un sérieux risque en m'assoyant là-haut - en tant que fantôme - au sommet des quartiers généraux de mes obsédés de parents chasseurs de fantômes qui préfèrent tirer d'abord et poser les questions ensuite, je passerais probablement beaucoup plus de temps ici.

L'agréable température offrait une légère brise qui glissait contre mon visage et ébouriffait quelques mèches de mes cheveux d'un blanc pur. Je laissai un petit sourire flotter sur mes lèvres en répartie. Ici, c'était silencieux, paisible. La chaude lumière de l'astre solaire contrant le froid naturel de mon corps spectral faisait fondre chacune de mes préalables agitations, telle la neige un chaud jour de printemps.

Mon admiration de la vue - juste assis là, seul, avec le monde entier devant moi - fût abruptement interrompue par une soudaine sensation glacée - plus froide que ce à quoi j'étais déjà habitué sous forme fantôme - qui plongea au creux de mon essence, envoyant des frissons faisant tressaillir mon corps. Mon grognement d'ennui se condensa dans l'air devant moi. La fatalité avait juste choisi le parfait moment pour exhiber son affreux visage.

- On n'peut même pas demander une heure de paix de nos jours, pas vrai ? me grommelai-je à moi-même en me relevant d'un bond.

Affichant une expression brave sans donner à ma réticence une seconde pensée, je bondis dans l'air et pris mon essor au-dessus des toits du voisinage de FentonWork, fouillant précautionneusement les rues et les alentours des immeubles à la recherche du spectre ayant titillé mon sens intérieur du surnaturel.

Temps du héros.

Ils étaient trois. Les fantômes, il s'avéra, n'étaient rien de plus que d'à peine corporels blobs verts - de dérisoires masses d'ectoplasmes qui semblaient ne pouvoir faire pratiquement aucun dommage même s'ils essayaient. Tous trois s'étaient réunis dans une petite ruelle à quelques blocs de la maison. Dérivant dans l'air avec mauvaise humeur, je les observai quelques secondes avant de me précipiter dans l'action. Ils ne tentèrent même pas quoi que ce soit, mais je n'allais courir aucun risque.

- Hey, les affreux ! raillai-je en plongeant dans l'allée, les yeux étincelant de puissance, laissant l'énergie froide, surnaturelle de mon aura se matérialiser dans mes mains. Désolé de gâcher votre party, mais vous devez ficher le camp !

D'émeraudes étincelles de pouvoir crépitèrent et s'arquèrent autour de mes poignets, l'énergie pétillant légèrement contre mes nerfs, glissant un inconscient sourire sur mon visage. Je ne perdis pas un instant d'hésitation et projetai un assaut d'énergie de mes paumes qui les dispersa en un chœur d'effarouchés cris aigus. L'un d'eux se sépara de ses camarades pour se précipiter vers moi en représailles avec un petit grognement, ses deux petits yeux rouges brillants d'un éclat féroce. Ça aurait pu intimider un enfant de deux ans, mais c'était assez pathétique.

Rat de laboratoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant