Prologue

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Ses pieds frappèrent le sol sablé dans un rythme synchronisé, notant temporairement son mince trajet. Ses cheveux ainsi que ses vêtements bougeaient au rythme du vent frais, effréné.
Le soleil, brillait de mille feu, illuminant l'eau qui n'hésitait pas à montrer ses éclats bleutés.

Il s'arrêta un instant, ses pieds devenus rouges à cause de la chaleur agréable du sable. Une douce et petite vague vint frapper ses pieds, leur apportant la dose de fraîcher dont elles avaient besoin.

Le vent soufflait sur son visage, comme une douce caresse, chose dont il en a été longtemps privé.

Il se sentait libre, et heureux. Et ça, lui suffisait totalement. Un sourire joyeux pris place sur ses lèvres, un sourire si rayonnant que même le soleil aurait pu en être jaloux.

"Eh, qu'est-ce qu'il fiche ?

Je sais pas... Partons avant que nous soyons témoins d'un suicide !"

Soudain, le paysage se fit recouvrir d'une grossière tache noire, comme-ci quelqu'un l'avait lancée avec rage.

Toute la photo se fit recouvrir par cette masse grosse et imposante, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.

Le soleil, la mer ainsi que le sable ayant  disparus.

Il ouvrit les yeux, et redécouvra avec dégoût le véritable décor, la ville.
Il entendit les voix des passants s'éloigner de plus en plus.

Son regard terne se perda parmi les plus grands bâtiments, parsemés de lumière.
Chaque lumière représentait une vie...un foyer, une famille. Tandis qu'une autre beaucoup plus terne au loin, pouvait représenter une famille pauvre, brisée ou démuni.

Ses yeux se décrochèrent directement, dégouté par la dernière possibilité.

Le ciel, était complètement noir. Pas d'étoiles, ni même la moindre lumières.
C'était comme-ci elles avaient décidé de se taire et de se faire silencieuse en son hommage. Un fébrile sourire pris place sur ses lèvres, avant de disparaitre aussitôt.

Il voulait bouger.

Être sur cette plage, marcher, courir ou rire.
Mais son corps rouillé de lui permettait pas de faire un telle chose.

Mais c'est pourtant plus que décidé qu'il décida de partir.

Il poussa prudemment son corps vers l'arrière afin de se relever de la rampe.

En atterrissant sur ses pieds, un éclair de douleur frappa tout son corps dans les moindres recoins. Un brutal rappel de sa condition physique et de tout ce qu'il a subi.

- Aïe...

Il vit sa main, fermement accrochée à la rembarde, tremblée comme une feuille.
Il allait de nouveau se perdre dans ses pensées lorsqu'une moto passa à toute vitesse, son moteur lui faisant un boucan désagréable.

Et il se rappela où il se trouvait. Sur  l'autoroute.

Il décida malgré tout de reprendre sa marche, dans le trottoir qui leur était destiné.

Chaque pauvre petit pas qu'il effectuait lui envoyait des décharges douloureuse et insoutenable.

Chaque petit pas qu'il faisait lui donnait envie de gémir de douleur, de s'écrouler au sol et de ne plus se relever.

Chaque pas qu'il faisait ne laissait aucune trace, contrairement au sable.
Personne ne saura qu'il était passé par ici, personne ne saura toute la difficulté que ces maigres pas lui auront fait subir.

Il sentait son coeur battre à tout rompre, prêt à exploser. Sa tête cogna et il vit flou un instant.

Il décida de s'asseoir, abandonnant sa pauvre course qui n'allait le mener nulle part.

Les voitures filaient à toutes allure, ne le laissant pas voir qui était à la conduite, et puis, c'est pas comme si il voulait le savoir.

Sa respiration se fit haletante presque étouffante. Aucun brin d'air ne voulait entrer dans son corps.
Il sentit en noeud à la gorge ainsi qu'une pression, mais trop épuisé pour s'étouffer à tousser, il décida de laisser couler.
Malgré la noirceur du lieu, il parvint à voir une tâche carmin s'écraser sur le sol.

Sa vue se brouilla par de multiples tâches noirs qui lui encombraient la vue.

Il voulut résister un moment, n'était-ce pas injuste ? Mourir ainsi, seul et malade à bout de force.

Mais, dans un dernier élan de folie, il entendit les poids de ses regrets lui murmurer dans les oreilles.

Les voix étaient calleuses et rugueuses. Rien n'avoir avec les vraies voix de ceux qu'il avait connus.

Mais par la fatigue et la tristesse, il abandonna.
Son dernier souffle étouffé parvint à se faufiler dans les airs, soulagé par l'une des presque voix qu'il avait entendu.

" Toi aussi, tu as le droit au repos éternel .."

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