III

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Rien dans la vie n'est à craindre, tout doit être compris. C'est maintenant le moment de comprendre davantage, afin de craindre moins

Marie Curie


















Finalement il sort pour manger, sa mère avait déjà fini de préparer le petit déjeuner, c'était un plat très apprécié du matin haïtien, le 'mayi moulin ak zaboka', du maïs moulu avec de l'avocat, il n'était pas particulièrement fan de ce symbole national mais il ne disait rien de peur d'une stupide trahison patriotique illusoire, vu que tant de personne l'aimait, ce n'était pas un dégout juste qu'il ne sera jamais impatient de le manger. Sa mère avait déjà manger il ne restait que lui et Boulika couché devant la porte en attente du premier contact entre cuillère et assiette pour se lever pour la chasse.
(-Ou pran tout tanw m'pansew pa ta prale jodian)
-Tu as pris ta vie pour sortir, je pensais que tu t'étais rendormi. Dit sa mère avec le regard perdu dans le journal du jour, assise sur le fauteuil de l'autre cote de la pièce
(-Mla)
-Je suis là !! Dit-il sourire aux lèvres.
(-ohm!!! Sa pa mal non)
-Ohm !!! Un article intéressant, levant le journal a moitié comme pour se justifier, esquissant un petit sourire.
D'un regard et un hochement de tête sarcastiques, Edouard dit :
(-Jounal yo toujou pa mal pou ou)
-Parle-moi de la dernière fois que tu as lu un article qui n'était pas intéressant ??
D'un petit geste des yeux, elle lui fit signe sur son petit déjeuner et dit :
(-Sispann siveye granmoun degajew pou nou ale, ou paka anreta premye jou an ni mwne tou)
-Arrête de me surveiller et mange, on va être en retard, surtout toi le premier jour et ce ne sera pas beau pour nous deux crois moi !
Elle était la gérante d'une petite boutique de boisson gazeuse, ça leur permettait de tenir en additionnant la mince pension que leur envoyait Jack Rasèque le père d'Ed. Ça commençait à aller mal depuis quelque temps, elle frôle même la faillite avec la baisse des ventes, plus de personne avait le même business et elle devait en plus payer le loyer annuel de la boutique sans compter les frais de maintenance et des employés mais elle ne laissait rein paraître pour ne pas inquiéter Ed. Donc elle aussi devait partir tôt mais fera un détour, comme par coutume chaque premier jour de classe, pour déposer son petit bébé à l'école. Pendant qu'il mangeait elle le fixa d'un air pensif, Edouard s'en aperçu et dit :
(-Manmie!!! Saw genyen anko?)
-Manmie !!!!!! Qu'est-ce que t'as encore ? Se posant des millions de questions.
(-Msonje avanyè la map mennenw lekol premye fwa, tou piti, ou tonbe kriye epi kounya map mennenw nan twazyèm, ou paka tann pouw kitem; alon lavi dròl papa nan twa zan la wap fini, jou kouri vre mesye.)
-Non, non rien, juste que je me disais qu'hier encore je t'emmenais a ton tout premier jour de classe si petit, si fragile et si mignon aussi - ne pouvant retenir un petit sourire alarmé - tu pleurais a l'idée de me quitter, et maintenant je t'emmène en troisième, j'imagine que t'as déjà trop hâte de me quitter, l'ironie alarmante de la vie, plus que trois ans et ce sera la fin, parfois on a l'impression que le temps passe en un clin d'œil.
(-Wi jou kouri, m'jus vle wè ti mesye yo.)
- Ouais le temps nous survole parfois et j'ai juste hâte de revoir les copains ce n'est pas contre toi.
En souriant elle dit :
(-M'konn koman nou ye nan laj sa, nap kouri pou paran men mwen renmenw kanmem ti engra.)
-Ah je sais ce que vous ressentez à cet âge, ne penses pas être le premier à vouloir se débarrasser de ses parents mais je t'aime tout de même petit ingrat. - Ils ne pouvait s'empêcher de rire et Ed dit :
(-Mrennmenw tou manmie, wap toujou gen plas ou...)
-Moi aussi je t'aime et encore une fois tu auras toujours ta place... -Il répétait souvent ca a sa mère mais il ne finissait jamais sa phrase.
(-Se sa mpap okipew.)
-Cause toujours petit malin !!! - répliqua la mère en continuant sa lecture.
Petit moment de silence ou chacun retourne dans ses pensées en attendant que l'autre ouvre un autre sujet. Il demande :
(-Ou pale a papam.)
-T'as parler avec papa récemment ?
Soudain elle se crispe, elle ne supportait pas l'idée qu'il soit aussi intéressé par un homme qui l'as trompé elle et l'a abandonné lui, a la naissance, est parti fonder sa nouvelle famille et qui ne s'intéresse presque jamais à lui. Maintenant qui par je ne sais quel miracle, après treize ans d'existence, voudrait faire partie de la vie économique d'Ed, bien qu'il aurait voulu avoir plus, un peu d'affection par exemple de sa part ou même être présent mais ils se voyaient que rarement, et par occasion Ed l'appelait avec l'espoir qu'il va décrocher cette fois ce qu'il ne faisait pas quatre-vingt-dix pourcent du temps mais incompréhensiblement ca suffisait pour obtenir le pardon de son fils, car pour lui c'était mieux que rien, mais il en faudrait bien plus pour obtenir celui de la mère.
(-Non, ou konnen papaw pa reponn moun telefòn.)
-Non, -disait-elle d'un ton sec, au bord des nerfs- tu sais très bien que ton père ne répond pas vraiment au téléphone, enfin pas à nous.
(-Manmie ou konnen li pa gn tan.)
-Non manmie, tu sais qu'il n'a pas le temps pour ça- d'un ton plaintif.
Il cherchait toujours à le défendre pendant que sa mère cherchait toujours a le critiquer, je sais pas vraiment pourquoi mais Ed pensait que lorsqu'une femme donne son amour, et qu'on finit par la trahir il serait bien possible de se faire pardonner mais il faut être prêt à en baver, car elle doivent être sûr qu'on ressente la même douleur qu'elle, avant de redonner une nouvelle chance et comme on le dit bien l'enfer n'est rien face à la femme qu'on a trahit. Ed pensait qu'ils allaient finir par être de nouveau ensemble, le rêve de tout enfant de la séparation. Il se disait qu'elle n'était pas encore sûr de l'avoir fait assez souffrir mais que ça ira un jour. Mais Ed faisait encore un de ces rêveries d'enfant ni maman ni papa ours n'avaient l'intention de se remettre ensemble car maman ne pourrait pardonner le mensonge de papa et papa avait déjà sa famille, son business, il veut juste subvenir au besoin du gamin oubliant ou ignorant tout bonnement qu'un enfant n'a pas seulement besoin d'argent et d'une mère mais l'effort combiner de deux êtres qui ont décidé d'amener sur terre une nouvelle vie pour la guider, la protéger dans son voyage du mieux qu'il soit possible d'y arriver, jusqu'au jour où ce sera leur tour de prendre soin des personnes qui ont toujours été la peu importe les circonstances et dans ce processus un ensemble de qualités nécessaires dans la formation du caractère, d'une personnalité stable sont données par le père et la stabilité du foyer mais peut-on blâmer un homme qui est l'image de sa société ? Une société qui n'a jamais compris l'importance de l'éducation biparental, 90% des enfant haïtiens sont élevé par leur mère et un pseudo père absent ou juste semi présent. Et malheureusement Ed ne faisait pas partie de ce petit nombre d'enfants chanceux, ce qui n'est pas le cas de son meilleur ami Theo par contre, une condition qui l'a toujours rendu jaloux mais l'a toujours rempli de joie de savoir que son ami vivait son rêve de gamin et qu'un jour ce sera a son tour de faire vivre ce rêve a ses propres morveux 
(-Li preske lè wi, degajew caporal siw vle ale.)
-Il est déjà 6h30, il faut se presser si tu veux faire partie du voyage caporal, aimait-elle dire, ridiculement avec un sourire pour briser les réflexions du moment. 
Ils allaient quitter la maison, ils vivaient ensemble depuis quinze ans déjà, ils se supportaient l'un l'autre, c'était une symbiose parfaite. Mais cette complicité harmonieuse a commencé a changer depuis quelque année, a cause de  je ne sais quel mystère entourant l'âge pubère qui pousse les adolescents vers cette sombre solitude de loup, d'expérience rebelle du premier amour mieux encore des premières obsessions sexuelles, la masturbation, la pornographie, les drogues, l'idéalisation des amis tout ca dans l'espoir de se retrouver dans ce labyrinthe hormonal obligatoire pour chacun de nous. Ce moment crucial, cette transition entre l'enfance a l'adolescence, beaucoup de facteurs peuvent intervenir, comme les frequentations un peu plus âgées, avec un peu plus d'experience qui sont souvent l'objet d'admiration de ces nouveau venus. Beaucoup pourrait les considerer comme une mauvaise influence, et quand je dis beaucoup je parle des chers parents qui les voient comme des esprits malsains profitant de ce moment de faiblesse pour plonger les victimes dans le gouffre de la perdition; qui sait pourquoi ils font ca, sans doute par jalousie de cet âme si pure comparée a la leur, souillée, vide, et  perdue, mais en réalité c'est juste une pensée qui sort souvent de parent blessé par le nouveau regime qui contrôle tout de leur creation, sous leurs yeux sans qu'il puisse y remédier peu importe l'effort. Ils oublient par contre que ces mauvaises graines d'amis sont aussi perdus et qu'ils sont une partie importante voir même indispensable dans cette période du développement, ce qui sans doute a été le cas pour nos chers accusateurs; mais des qu'on devient parent on se dit qu'on  l'as toujours été, en oubliant qu'on a été dans cette meme position fragile et qu'on est tous des victimes; mais dans ce prisme hormonal, il y a aussi certain victime qui savent qu'ils sont des victimes et en profite du moment pour s'adonner a des actes de délinquance pour après, comme un fou conscient de sa folie, accuse l'âge transitoire et bien sur il n'est jamais trop tard pour se rattraper jusqu'a ce qu'il soit trop tard. Il y a aussi ceux qui sont vraiment perdus, ne trouvant aucune aide, ou explication convaincante pour leur condition transitoire, et se perdent vraiment par innocence. Mais a chaque lutte il y a des survivants, il y a ceux qui survivent a cette période de trouble par le biais d'une conscience morale solide provenant sans doute de l'équilibre parental, ou d'un rappelle a l'ordre par la force d'un bienfaiteur, n'oublions surtout pas ceux qui ont eu la chance d'hérité de cette innocence mature pour  s'y retrouver seul, sans aide externe directe. Mais bon, comme c'est dit au par avant beaucoup de facteurs peuvent influencer le résultat de ce chemin et sont encore l'objet d'étude de plusieurs branche de la science. La vraie question serait de savoir ou se trouve notre petit Ed dans ce mixte, comme beaucoup le pense, il se rendait compte des changements et avait une vague idée de sa situations il pensait qu'il avait le control en rigolant des stupidités que cette période pouvait engendrer chez ses pairs, c'est vrai qu'il avait une maturité supérieur a beaucoup d'entre eux, mais de la a penser qu'il pouvait échapper a des forces qui ont gouverné le comportement humain depuis sa creation dans le but précis de la preservation de l'espèce, c'était la preuve d'une naïveté justement digne de cette age; car échapper a l'adolescence est un paradoxe intimement lié a notre humanité, voir meme notre survie.
Ils étaient sur la route a présent, sa mère essayait de discuter, mettre de l'ambiance mais Edouard n'écoutait pas. Trop de pensées bourdonnaient dans sa tête, les mêmes pensées ou rêves du matin repassaient en boucle dans son esprit, se questionnant sur les nouveaux, les échoués, les admis, les nouveaux, les échoués, les admis encore et encore. Puis il se mit a penser a l'apparence  des élèves, leur chemise a manche courte qui serait d'un blanc éclatant presque aveuglant au soleil, le pantalon long kaki multipoche d'un beige si humble et si simple il s'est toujours étonné du style de cet uniforme, blanc et beige!! Quel drôle de combinaison avec une  classe pas comme les autres, se disait Edouard. Il pensait aux nouveaux visages qu'il remarquera sans doute la présence au cours de la premiere semaine et de ceux des anciens dont l'absence se fera aussi remarquée dans cette période. Il pensait au jeu du premier regard, un jeu que lui et Theo avaient inventé, après le premier coup d'oeil jeté sur un élève, émettre tout sorte de jugement ayant surtout rapport avec des predictions sur la capacité intellectuelle. Bien qu'ils ne s'entendaient jamais sur un meme jugement, ce qui entrainait d'ailleurs a chaque nouvelle année d'énorme discussion sur l'arrogance ou le manque d'estime des predictions, mais ils aimaient y jouer et s'ils étaient tout le temps d'accord, ou serait l'âme du jeu? Puis il se mit a penser a Theo, avait-il changé, muri, grandi, se demandait-il. Il pensait au premier regard qui desaffirmera toutes les suppositions faites, il lui dira surement :
"hé tu m'as dépassé en film, pour une fois? "
         il était un vrai passionné de cinéma. Il demandait ca a Theo mais savait que c'était pratiquement impossible de le dépasser en cinéma, car il visionnait des films chaque jour et passait des nuits blanches, chaque weekend, juste pour pouvoir élargir son vocabulaire cinématique. Il suivait sa passion se disait-il, même en excès et il le savait, mais se disait que c'était pas si mal car il continuait tout de même a être bon dans tout les domaines. Il pensait que la télé, le cinéma faisaient fonctionner notre âme d'enfant et a son tour notre âme d'enfant  conservait l'intelligence ou l'imagination; il ne faisait pas trop confiance a cette théorie mais compte tenu de sa situation c'était la seule qui tienne vraiment, bien qu'il pourrait y avoir d'autre facteur mais il pratiquait ces deux la et les utilisaient pour soutenir sa théorie. Ca lui apportaient plus que l'intelligence, d'après lui, ca le rendaient universelle pouvoir parler de tout sans jamais tout savoir, oui la mode, la science, le sport, la musique bien qu'il n'aimait pas trop les deux derniers mais les regardait pour rester l'encyclopédie qu'il était. Ce que Ed va réaliser bien plus tard, c'est que la télé, les films, les séries étaient son moyen d'échapper pendant un court instant a sa réalité pour pouvoir rêver et devenir pratiquement tout ce qu'il voulait, par les film il pouvait être un chevalier, un docteur, un magicien des possibilités infinies qui pouvaient le transporter, voir meme le transformer, le remplir d'une joie qui surpassait tout stimulus de ce environnent, lui permettant ainsi d'oublier et par la suite pouvoir faire face a des réalités qu'il était bien trop jeune pour comprendre.
"On va de nouveau gouverner cette année"
Il excellait dans tout les domaines donc l'école était un jeu d'enfant qu'il gouvernait avec Theo; les maths, la physique, la biologie tout leur venait si facilement. C'était leur façon de se demander s'ils allaient partager a nouveau la première place pendant toute cette année aussi. Mais pourquoi gouverner? drôle de mot pour une première place; Edouard était un rêveur, et il s'enterrait profondément dans son monde parallèle. Il rêvait d'une aventure extraordinaire pareil a ceux des films mais l'aventure ne frappait jamais a ses portes. Alors il décida de créer sa propre aventure en transformant tous ce qu'il voyait, entendait, touchait, sa vie en fiction, d'ou son expression gouverner. Et le plus étonnant c'était qu'il avait pas honte d'exposer ses propres règles, conceptions, son monde aux autres sans jamais se préoccuper des qu'en dira t-on. Il lui arrivait souvent de monter des petits scenarios dans sa tête et quand il était trop perdu, ces scenarios finissaient par sortir de lui sans s'en rendre compte, des petit gestes d'actions ,des paroles involontaire qui devenaient le contraire peu a peu. Ces comportement erratics, hors du commun ont finis par lui conférer le surnom de "comics fou", enfin bref  il se faisait accepter et on finissait par accepter le rêveur, le rieur, le sérieux, l'intello.
"T'as une copine maintenant?"  
Ils ne s'intéressaient pas trop aux filles, ou n'en trouvaient pas l'occasion, bien qu'ils avaient une assez belle gueule mais par je ne sais par quel manque de confiance ou autre, ils n'avaient jamais vraiment essayer. Mais la quinzaine, puceau-pubère en général les filles de leur âges s'intéressent aux gars de terminal, d'autre écoles; alors ils n'étaient ni dans le viseur ni ne visaient d'ailleurs. De ce fait ils s'enterraient profondément dans leur monde et se disaient ces phrases d'encouragement stupide comme du genre "Faut s'abstenir de certaine chose pour etre toujours le meilleur"
La fut la liste des quelques premières questions qu'il posera à Theo mais qui seront surement plus nombreux. Il se posait plein de question sur lui mais il pensait surtout a son interminable combat de convaincre Theo d'avoir plus d'estime, d'accorder plus d'attention au cinéma. Oui Ed n'arrivait jamais à comprendre si c'était une passion ou un passe-temps pour Theo, ils parlaient souvent de ça. Un après-midi, après les cours, assis sur le balcon, leur endroit préféré de l'ancien établissement abandonné de l'école, ou normalement il est interdit de monter mais Ed était en quelque sorte une tête rebelle, il faisait de son mieux pour briser les règles même par la plus insignifiante rébellion qui soit.  À commencer par sa manière d'écrire qui ne respectait aucune norme, critiquée par tous d'ailleurs, pour finir de temps en temps a une totale ignorance des principes, ça lui procurait un genre de sentiment de différence par rapport aux autres, aux tabous, a l'éthique, un ensemble de principe qui définissent notre monde, nos pensées et par la suite nos actions. Ed pensait qu'à la longue qu'on va finir par devenir des simples entonnoirs a travers lesquels les préceptes, les principes, la vie, le Tout ne feraient que passer, sans vraiment comprendre leur sens, on laissera tout couler juste parce qu'on les a trouvés en train de couler par peur de ce que le changement, le nouveau, la différence apporteraient. Ed voulait combattre cette réalité du mieux qu'il pouvait, il avait fini par prendre plaisir a écouter sans arrêt les reproches des autres, a les voir ne serait-ce qu'un tout petit peu énervés par leur manque de contrôle sur ces vaguelettes dont ils considéraient comme des anomalies car ils pensaient déjà connaitre toutes les normalités possible. En vérité Ed se moquait, enfin la plupart du temps, de ce que les autres pouvaient penser. Ce tempérament était tout le contraire de Theo, qui lui était le parfait exemple de celui qui suit et qu'il fallait suivre. Ed savait que Theo était l'équilibre parfait mais il faisait de son mieux pour ne pas être influencer par lui, de peur de finir comme lui, un pion qui finira par suivre le rêve collectif de la vie parfaite, en oublient que ce n'est qu'un rêve et que même s'il s'avère être réel, il ne le serait que pour une vie, une personne et qu'on aura beau lutter la nôtre ne sera jamais la même, elle sera peut être meilleur ou même pire mais toujours différente, alors pourquoi s'obstiner à chercher quelque chose qui ne sera jamais vraiment cette chose. Ed ne cherchait jamais a l'influencer non-plus, bien qu'ayant ses propres idéologies sur la vie, il ne voulait jamais impliquer Theo, s'il pouvait être heureux dans ces idées de réalité parfaite alors pourquoi les enlever et risquer de le perdre dans un monde en construction, a savoir le sien. Mais cette fois, il avait decide de le convaincre de venir avec lui des qu'il aurait trouver un moyen d'entrer, depuis ils avaient pris l'habitude de s'assoir la pour attendre les parents de Theo et ceux d'Ed, qui en vérité ne venaient jamais; il disait juste ca a Theo pour pouvoir attendre sont départ et partir après lui, sans doute dans ses idées de protection envers lui mais avec plus une portée psychologique, car Theo était plus apte a se défendre que lui et Ed en était conscient mais il le voyait avec cette naive innocence d'enfant. Il y a cette lueur qui existe chez une personne, vous savez qu'elle a déjà tout compris, démêlée toutes les vérités, toutes les illusions de l'enfance ont disparus mais en regardant Theo, vous vous dites qu'il a encore beaucoup a apprendre avant de pouvoir quitter cette bulle d'illusion parentale, certain la perse et arrivent a comprendre certaine chose d'autre y reste ce qui est une bonne chose mais comme on sait, une pièce a toujours son revers.  Donc il restait avec lui, pas que ca changerait grand-chose mais c'était tout de même un puzzle pour lui, et entre temps ils parlait de leur vie, rêve, préférence, entre autre. Cet après-midi ou le cinéma avait fini par montrer sa tête comme a chaque fois d'ailleurs.
(-Mgad Fringe yè swa.)
-J'ai regardé Fringe hier soir.
(-Mwen tou.)
-Ouais moi aussi.
(-Bagay met lespri yon moun nan on lòt moun lan telman bèl. Sa ta dwe posib byento.)
-La théorie de la transmission de notre esprit dans un autre corps était tellement cool. Je crois que ça pourrait être possible dans un future proche.
Theo le regardait et se mit a rire ironiquement et dit:
(-Ou fou kibò sa.)
-Tu délires, c'est impossible!
Et avec un sourire Ed replica
(-E konsa moun yo te konn di avan moun te konn vole a avyon.)
-Je suis sûr que la première personne qui a entendu l'idée de l'homme volant dans le ciel avait dit la meme chose.
(-Sa e pa menm bagay, ou toujou vle bagay fim tounen realite.)
-Non ce n'est pas la meme chose, toi t'espère toujours voir les réalités cinématographiques devenir réelles.
(-Bagay ki gen rapò a syans selman monche.)
-Non pas toutes juste celles de science-fiction.
(-E vre?? Ou pap tann Superman ebenh?
-T'attends pas la venue de superman?
Ils éclataient de rire et Ed répondit:
(-Map preparem pou on realite a moun amelyore, men se pa tann map tann yo se de bagay diferan.)
-Je suis juste prêt a accepter une réalités avec des super-humains, j'espère rien de tout ca. Il y a une différence entre espérer et se préparer au cas ou.
Ed espérait vraiment voir de grand progrès technologique, dont la plupart dériveraient bien sûr des films de science-fiction mais il n'espérait pas pour autant l'impossible. Theo ne se laissait jamais vraiment emporter par ce genre de reverie:
(-Fim se pou distraksyon, ou paka pral ap tann yo tounen realite.)
-Les films sont des fictions créées pour divertir et s'enrichir par la même occasion, pas des réalités futures dont on peut attendre quoi que ce soit.
(-Pou mwen fim se tankou realite yo kache anba fiksyon, fòk konn chèche pouw wèl.)
-  Pour moi, les films sont des reflets de la réalité cachées sous une couche de fiction, il faut juste savoir regarder entre les images pour démêler le vrai du faux.
(-Tout bagay toujou gon lòt sans pou ou.)
-Tout a toujours un autre sens pour toi
(-Sa sa ki bèl la wi, kesyone mond ou, transfomel poul ka pi bon.)
-Mais c'est la l'intérêt de la chose, s'interroger sur son monde, le transformer, pour avoir mieux.
(-Ou pi mal.)
-Ou pire.
Ils éclataient de rire. On aurait pu croire qu'ils ont des longueurs d'onde différentes et que ces deux flèches allant dans deux directions contraires ne pourraient jamais être ami mais c'est la qu'était la beauté de leur amitié; c'est comme si les deux flèches partant dans des directions opposées les maintenaient en mouvement, les propulsaient a aller plus loin que l'autre, elles seraient déjà tomber si elle partaient dans la même direction. Theo aimait Lionel Messi, Sasuke dans Naruto, Hulk dans Avengers mais Ed lui était plus Cristiano Ronaldo, Naruto, et Thor. Ils discutaient toujours sur ces trois personnalités. Ils n'étaient jamais d'accord sur une chose et se contredisaient tout le temps; Ed aimait convaincre des gens a rentrer dans son monde et il y arrivait a chaque fois, ceux qui ne faisait qu'accepter creusaient sans se rendre compte le trou de l'oublie.  Mais avec Theo tout ce qu'il disait était presque insensé, irréel. Cette contradiction le stimulait en quelque sorte a trouver plus. Et de ce fait ne pouvait se lasser de Theo, il était le seul qui avait cette difference difficile a expliquer mais tout en sachant que c'était rare. Des genres de diamant brute, même si dans sa tete son ami était vulnérable, qu'il était son altère ego timide, réservé, craintif un ensemble de qualité qui font de Theo un élève, un fils, un ami exemplaire même si Ed a toujours envié positivement sa vie, sa famille, sa personnalité mais tout ca s'inscrivait dans une logique trop linéaire et trop renfermer pour lui. Il avait l'impression que Théo ne s'amusait jamais vraiment, qu'il avait envie d'un tas de truc mais s'abstenait de peur de décevoir ou de garder une réputation, il savait que c'était la bonne route, la bonne personne mais rien ne dit que toutes les autres routes sont mauvaises. Par-dessus tout,  il avait la conviction que Theo ferait quelque chose de sa vie. Il l'imaginait même adulte et responsable et c'était la tout le problème, il y avait trop de prévisibilité chez lui, a toujours faire ce que les autres attendent de lui, et voilà comment une vie même réussie ne s'est jamais vraiment vécu. Donc se mettre dans la ligne effrayait Ed, il faisait tout pour faire ne serait ce qu'un peu les choses qu'il a vraiment décidé, hors de cette ligne droite; comme un insecte incapable de s'éloigner d'une lueur mortelle, il ne pouvait penser s'éloigner de Theo, c'était son némésis du futur parfait, sera-t'il transformée par la lumière? ou va t'il s'éloigner et vivre pleinement une vie d'éternelle obscurité.
Il sortait de ses pensées. Et se mis a regarder par la vitre un peu froide de la voiture, qui formait de temps a autre de la buée en provenance de sa respiration, cela laissait entrevoir une rue trouble, avec des bruits sourds mais il revient totalement a la réalité et se mis vraiment a regarder dehors se demandant ou allait tous ces visages inconnus, ces silhouettes ne cessant de bouger dans tous les sens, qui fluctuent tous vers un but aussi différent les un des autres mais plus proche qu'on ne le pense, car tout ce mouvement ne se faisait qu'a cause de l'argent, la recherche d'un bonheur dont ils ont presque perdu le sens. Ils étaient la, dehors chacun avec une histoire différentes, liées inconsciemment, se baignant dans une illusion collective transmise a travers les generations; on y rencontre différentes expressions la tristesse, la fatigue, le dédain et parfois celui que Ed préférait le plus, la joie, un soupçon de joie qui n'en était pas vraiment un car tenant compte de leur situation, Ed ne pouvait se résumer qu'a éprouver de la pitié, du désespoir ou du réconfort, il interprétait cette joie telle une allumette qui avec sa flamme éphémère illumine toute une pièce d'une noirceur oppressante qui finira éventuellement par l'embrasser jusqu'à l'étouffement, cette petite braise qui ne passera jamais sa descendance a travers les mèches d'une bougie mais finira simplement par l'extinction comme un souvenir déjà très lointain de sa gloire démunie de sens.

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