Chapitre 4 : La fameuse soirée du vendredi

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 Je ne suis pas le genre de fille qui s'apprête, se coiffe ou se maquille dans la vie de tous les jours. J'ai toujours eu ce côté "je m'en foutiste", ce qui déplait fortement à mes parents. L'image de notre famille ne repose que sur les apparences, si elle vient à être salie de n'importe quelle manière, ils en mouraient littéralement. Mais cette soirée traditionnelle existe depuis que je suis né, c'est pour cela que je fournis très peu d'effort. Recevoir des personnes que je considère comme une seconde famille, qui m'ont vu naître et grandir ne s'attarde jamais sur ce genre de banalités, pour mon plus grand plaisir.

  C'est la seule soirée ou les vieux passent l'éponge sur mon comportement. Ils savent que face à la famille Brown les barrières des familiarités n'existent plus depuis des décennies. J'ai donc opté pour un long vieux T-Shirt délavé - de mon artiste préféré - qui m'arrive presque au genou accompagné d'un collant effilé. J'imagine déjà le regard de ma mère remplis de rage lorsqu'elle me verra. Second petit plaisir personnel. 

      - Bleu ! Les Brown sont là ! Dépêche toi de descendre ! 

  Quand on parle du loup. Je souffle face à mon miroir, essayant tant bien que mal d'attacher mes cheveux en queue de cheval. Elle me stresse à crier tout le temps pour tout et n'importe quoi. Saouler j'abandonne l'idée d'une coiffure présentable et quitte ma chambre. Je dévale les escaliers jusqu'à voir les Brown, se tenant à l'entrée me souriant en cœur. 

      - Ma puce, comment ça va depuis la semaine dernière ? 

  Monsieur Brown alias Stevens ( Stev pour les intimes ), m'ouvre ses bras accompagné d'un sourire sincère, je lui souris en retour en guise de réponse et accepte son étreinte avec joie et fait de même avec Alice, sa femme. Quand mon regard s'arrête sur Cameron, nous savons déjà tous les deux les débouchées que nous réserve cette soirée et nous sommes déjà pressé d'arriver au dessert, qui s'avère être la partie du repas que l'on préfère. 

  Je n'ai jamais réellement eu de première rencontre avec cette famille, ils ont toujours étaient présents, de mon premier souffle sur terre à ma dernière bougie d'anniversaire. C'est les seuls personnes extérieurs que j'ai approchés, connus et côtoyés, à vrai dire c'est plus qu'une deuxième famille pour moi et même s' ils n'habitent pas tout prêt, ils sont plus présents que mes parents. Dure vérité. Mais vraie. 

  On rejoint ensemble le grand salon, décoré d'une tapisserie verte foncé avec des motifs que je n'ai jamais su définir en 20 ans d'existence, des lustres aussi gros et brillant que le soleil, des plantes et des baie vitré - à n'en plus finir - décorant la pièce. Je roule des yeux rien qu'à la vue de ce salon grotesquement luxueux, tout ce spectacle ridicule me donne la nausée. On s'assoit à nos places habituelles autour d'une grande table décorée d'une nappe en soie rouge, des chandeliers disposés en longueur sur celle-ci, accompagnés de bouteilles de vin et de vaisselle hors de prix. Ridicule

  Il n'y a jamais eu de table à dresser, ni de vaisselle sortie lors de nos dîner en famille, la cause ? Chacun mange - ou ne mange pas - de son côté. Aux oubliettes les repas de famille que l'on voit dans tous les films ou les enfants sont contents de raconter ce qu'ils ont fait de leur journée, avec qui ils ont pu se crêper le chignon et pourquoi. Aux oubliettes l'espoir d'un tableau familial normal ou les parents s'occupent un minimum de leurs enfants. L'espoir ne nous fait pas vivre, il nous consume petit à petit, morceau d'âme par morceaux d'âme. Et ça, je n'ai pas mis longtemps à le comprendre. 

  Je sors de mes pensées par le bruit des verres à vins qui s'entrechoque légèrement, le tchin des familles, un rituel.

    - Bleu, tu ne tchines pas avec nous ?

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 01 ⏰

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