CHAPITRE 1

11 1 0
                                    

J'émerge, réveillée par une lueur pâle, révélant un terrain aride marqué par les vestiges métalliques des courses passées. Je suis assise dans le garage. Mon regard scrutateur absorbe l'étendue silencieuse, imprégnée de l'atmosphère électrique qui précède une nouvelle journée de compétition acharnée. Je me tiens, seule et déterminée, parmi les ombres des carcasses abandonnées. Le vent impitoyable fait virevolter la poussière, créant des tourbillons éphémères autour de moi. Mes yeux parcourent la ligne d'horizon. C'est là, dans ce désert inhospitalier, que mon chemin a croisé celui d'Adam. Pilote intrépide, sa silhouette domine toujours sa caisse, prêt à rugir sur la piste. Il incarne la domination, moi, la détermination à ne pas plier face à la fureur de ce monde, celui où on doit participer aux courses de l'effroi pour survivre. Ici, la compétition a évolué pour devenir bien plus qu'une simple démonstration de vitesse ; ce sont un mélange brutal de courses de voitures et de survie, où les participants rivalisent non seulement pour la gloire, mais surtout pour l'accès à des ressources vitales. Les participants courent pour gagner des récompenses telles que de la nourriture, de l'eau, des carburants rares, des pièces détachées, des médicaments, et d'autres objets indispensables à la vie d'un chacun. Les participants doivent non seulement être des pilotes aguerris, mais aussi avoir une équipe des mécaniciens ingénieux, la récompense est divisée au sein de l'équipe. Les véhicules sont modifiés avec des armes, des armures, des boosters, et d'autres gadgets pour augmenter leurs chances de survie dans l'arène mortelle. Les pistes des Courses de l'Effroi sont conçues pour être extrêmement dangereuses, elles comprennent des obstacles naturels tels que des terrains difficiles, des tempêtes de sable, des ravins profonds, mais aussi des pièges artificiels et des compétiteurs hostiles prêts à tout pour éliminer leurs rivaux. Dans cette compétition impitoyable, l'élimination des adversaires est souvent la clé du succès. Que ce soit en les éjectant de la piste, en les désarmant, ou en les poussant dans des pièges, tout est permis pour rester en tête. De temps en temps, des événements spéciaux sont intégrés dans les Courses de l'Effroi, ajoutant des twists inattendus. Il pourrait s'agir de tempêtes électromagnétiques perturbant les systèmes électroniques des véhicules, de zones de radiation à éviter, ou de rencontres avec des créatures mutantes. Les participants gagnent des points en fonction de leur performance dans les courses, de la quantité de ressources qu'ils collectent, et de la manière dont ils éliminent leurs adversaires. Ces points sont cruciaux pour accéder à des courses de plus haut niveau et à des récompenses plus importantes. C'est un monde où seuls les plus forts, les plus habiles et les plus déterminés peuvent espérer émerger victorieux. Moi, je suis mécanicienne, je fais partie de l'équipe de Noé qui, lui, court. Nous sommes soutenus et aidés par nos amis Chloé et Sasha. Une course de l'effroi se produit chaque semaine pour chaque niveau, il y en a sept. Depuis que nous participons, nous alternons entre le niveau quatre et cinq, mais la semaine passée Noé a remporté une course du cinquième, nous hissant donc au sixième. Remporter c'est gagner des ressources alimentaire pour l'année, mais ce qui nous intéresse c'est le niveau d'après, le dernier. La récompense est un ticket pour sortir hors du dôme, soit une porte qui s'ouvrirait vers la liberté. Nous souhaitons tous remporter le septième niveau, j'aimerais personnellement voir Noé finir premier pour rentrer chez moi en annonçant la bonne nouvelle à Côme. Mon frère est tout ce qu'il me reste de famille et c'est ma priorité de le sauver de cet enfer. Ce qui nous en empêche tous et toutes, c'est Adam. Il a toute une équipe financée par son père, le maire du dôme, une nouvelle voiture chaque semaine, et surtout il s'arrange toujours pour gagner le septième niveau, ce qui arrange fortement le maire qui empêche donc ses habitants de fuir tout en les tentant : père et fils créent le chaos volontairement, c'est révoltant. Nous n'avons jamais été réellement en compétition sur la piste, mais notre ennemi, celui à abattre. Je reste tout de même déterminée à défendre notre équipe, à prouver que la loyauté et l'amitié ont plus de valeur que l'argent et le pouvoir. Mon ressentiment envers Adam persiste, mais au-delà de cela, je suis prête à montrer que dans ce monde où la survie est une lutte constante, il y a des choses qui ne peuvent être achetées, et l'amitié en fait partie. Malheureusement, manger est une nécessité donc gagner en est une aussi, nous devons remporter le sixième niveau. Au sein d'un niveau, il y a plusieurs groupes : le premier de chaque groupe remporte le lot et monte au niveau suivant. L'unique exception est au dernier niveau, où si l'on perd on redescend directement au niveau six alors qu'aux précédents nous avons trois chances avant d'être descendu.

Le crépuscule descend doucement sur notre coin de l'univers tandis que Noé et moi sommes réunis autour d'un feu de camp rudimentaire. Les flammes dansent au gré du vent, éclairant nos visages fatigués par une journée de préparatifs et de réparations sur la voiture. Les murmures du désert s'entremêlent avec nos pensées alors que la course du samedi se profile à l'horizon. Noé, assis à mes côtés, attrape doucement ma main. Il sourit, ce sourire familier qui dissipe les ombres momentanément. « Maëlle, samedi va être notre jour. Je le sens. On va montrer à Adam qu'on n'a pas besoin d'une équipe financée par un père bourge pour réussir. » Je lui rends son sourire, appréciant le réconfort dans ses mots. « On a traversé tellement de courses ensemble, Noé. On est plus qu'une équipe, on est une famille. Et samedi, on va montrer à tous qu'une famille peut triompher même dans cet enfer. » La lueur d'un rire complice s'échappe de sa bouche. « C'est pour ça que je t'aime, Maëlle. Toujours prête à défendre les nôtres. » Je laisse échapper un petit rire à mon tour, empreint de gratitude. « Et toi, Noé, toujours prêt à foncer tête baissée, défiant tous les dangers. » Nous contemplons les étoiles qui pointent à l'horizon. "On va être dans un bon groupe pour la course de samedi, je le sens" annonce-t-il, son regard cherchant le mien. Mes sourcils se lèvent légèrement. « Vraiment ? C'est génial. Un bon groupe peut faire toute la différence. » Noé acquiesce, un éclat d'enthousiasme dans les yeux. Qui sait, il a peut-être raison, peut-être que samedi soir, on célébrera notre victoire au septième niveau. L'écho de cette possibilité résonne dans notre conversation, et pour un moment, le poids du monde semble s'alléger. Un silence réconfortant s'installe entre nous, brisé seulement par le murmure du désert et le crépitement du feu. Noé resserre sa prise sur ma main, une promesse silencieuse de ne jamais abandonner, peu importe les obstacles qui se dressent devant nous.

Roues du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant