Chapitre 3

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La tête lourde, comme ci je me réveillais d'un mauvais rêve, d'une paralysie nocturne qui aurait durée trop longtemps. J'émerge sur le sol froid et irrégulier d'une demeure sombre.

Un souffle froid vient caresser ma nuque, une sensation nouvelle. Comme ci une âme invisible laissait filer le bout de ses doigts sur ma peau.
Est ce que c'est ça que l'on appelle le vent ? Le souffle des dieux ?
Je me relève, le bois grinçant sous la pressions de mon poids, les pieds effleurant le sol a la manière d'un félin, pour me glisser vers cette porte entre ouverte.

La, comme si mes poumons c'était emplit d'air trop rapidement, je perds le fils des choses, une lumière aveuglante s'empare de mes yeux. Une douce chaleur s'étant le long de mon corps tel un rayon de miel royale. Je trépigne sous toutes ces sensations qui m'étaient étrangères, je prend conscience de chaque parties de mon corps, bénit par la douceur environnante.
Sous mes yeux, une étendue verte file à perte de vu, du sol jusqu'au cieux. La végétation domine, dansant gracieusement sous le souffle d'Eole. Ici le silence n'existe pas, chaque bruit ruisselle dans mes oreilles telle une pluie de printemps, annonçant la vie.

Les yeux fermés, j'accueille la douceur d'un monde que l'on m'avais juré trop vulgaire pour plaire.

« Tu prends ton pieds ? » Une chaire de poule parcoure ma peau, j'en avais fait abstraction. Lui, mon père, les limbes, je les avais tous oublié quelques secondes.

Il avance jusqu'a ma hauteur, enfonçant ses yeux dans les miens, comme un faucon sur sa proie. Imperturbable.
Je parcours malgré cette boule dans l'estomac, les traits de son visages, les marques noires sur sa peau, sur ses bras.

« Tu ne devrais pas faire ça. » il sourit lentement « ils y en a qui auraient perdu la vie pour moins. » il arracha le voile noir qui recouvrait toujours ma tête, celui dont j'avais oublié depuis longtemps l'existence, me sentant tout à coup à découvert, sortie de mon somnambulisme, nue et sans défense dans un environnement hostile. 

Ses ongles courraient le long de mon cou crispé « Se serait dommage que je te tue maintenant. » l'un s'enfonça lentement dans ma chaire, devinant qu'une trainé de sang faisait son chemin jusqu'à ma robe. « Sans en profiter un peu avant, ça ferait beaucoup de raffut la haut. Et puis... » une lueur éclaira son regard déviant « je tuerais ton imbécile de père aussi. Pas que ce ne soit pas dans mes plans bien au contraire, mais seulement, c'est un peu prématuré tu comprends ? ».

Il récupère de son doigt la coulé de sang qui a teinté ma chair à la couleur d'une grenade mure. Avant de le déposer sur sa langue.

Cette scène me paralyse de torpeur, d'horreur, d'ivresse je ne sais plus mettre de mot sur ce que je suis car mes os s'émiettent sous ma peau.

« Alors ne soit pas insouciante, d'accord ? » il caresse le haut de mon crâne dans un geste doucement consumé par l'animosité avant de mettre ses mains dans le creux de ses poches.

« Rentre maintenant. » son sourire avait disparu, nul ne restait que son ton froids et glaçant figeant mes pensées, mes gestes, pour ce qui semblait être une éternité.




« Et ne sort plus sans mon autorisation. » derrière moi la porte se ferma sèchement. Le bourdonnement de ma tête c'était arrêté et je n'entendais plus que les palpitations de mon coeur en pleine course, résonner dans mon crâne.
Une larme coula, puis une autre, coupable et silencieuse elles se frayaient un chemin jusqu'a mon menton ou elles se suicidaient dans les profondeurs.

Est ce que je devrais faire pareil ? Lui couper l'herbe sous le pieds ?
Je m'épargnerais surement de longues heures de tortures et une occasion de le faire chanceler de plaisir.

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