Chapitre 17 : Lettre

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Chiara

La nuit tombe plus rapidement aujourd'hui. Au bout de quelque temps, j'arrive à destination me dirigeant d'abord dans ma maison du moins de ce qu'il reste... En descendant du véhicule, je tombe sur mes genoux, ma poitrine me faisait de nouveau mal tous les souvenirs à leurs côtés défilent dans ma tête comme un film. Voulant prendre mon téléphone dans ma poche de jean, j'ai la sensation d'un bout de papier, je décide alors de la sortir.

Oh...


« Chiara, 

Quand tu iras mieux je t'emmènerai là où tu désires, profites-en je le fais que très rarement mais comme on dit : quelque chose de rare pour une personne rare. Je l'avoue, je viens de l'inventer à l'instant, ce dicton nous sera intime dorénavant. Et ne t'inquiète pas en ce qui concerne Mattéo, je lui ai pardonné, mais je n'ai encore rien dis. Parce que le voir en action est très amusant. Conserve bien cette lettre puisque c'est la dernière fois que tu en auras une de ma part.

Shane. »


La pluie apparaît brutalement une fois la lettre lue, les gouttes d'eau glissaient parfaitement sur mon visage couvert de mes larmes chaudes.Cette lettre est comme un poignard qui se rajoute, ils me manquent terriblement. Je me sens vide même si cela ne fait que très peu de temps qu'ils font partie de ma vie, je ne m'étais jamais senti aussi bien avant de les connaître. Je finis par reprendre le volant roulant durant plusieurs heures, je n'ose pas voir l'état de ce qu'il reste de chez Shane. 

Inconsciemment, je suis retournée à Toscane, j'entre sans faire trop de bruit me dirigeant dans le minibar. C'est la première fois que je décide de boire pour noyer mon chagrin. Je ne me reconnais plus, je suis vivante de l'extérieur, mais morte de l'intérieur.

J'enchaîne plusieurs verres, sans le vouloir, je fais tomber la bouteille d'alcool complètement vide. En voulant récupérer les morceaux de verre, une idée traversa mon esprit... Je m'assois sur le sol relisant plusieurs fois la lettre que m'a écrite Shane tout en ayant dans mon autre main le morceau de verre pointu.

La lune l'éclairait comme pour me convaincre de le faire, pour me punir pour être entré dans leur vie à tous les deux causant ainsi leur mort. Je relâche rapidement l'éclat de verre de ma main quand j'entends des bruits de pas.

Titubant, je réussis à atteindre mon lit, l'alcool consommé m'assomme.

~

Les jours défilaient à tel point que je ne savais plus quel jour nous étions.

Mon appétit n'existe quasiment plus et dès que je mangeais le soir, je me dirigeais dans les toilettes pour me faire vomir. À part me bourrer de médicaments, je ne faisais plus rien. Mon père semble s'en avoir aperçu au bout d'un moment puisqu'il a décidé d'arrêter de me fournir ces boites.

- Prends ça jusqu'à nouvel ordre également tous les matins et ça ira bien mieux je te le promets. Dit-il

Je me fichais du résultat de ces nouveaux médicaments, je le fais automatiquement maintenant.

~

Les mois passèrent, les médicaments prescrits par mon père semblaient réellement fonctionner, je me sentais disons différente, mais pas dans le mauvais sens.

Cependant, par moments, j'ai eu des impressions que des objets ou des vêtements dans ma chambre disparaissaient, mais je ne savais jamais quoi exactement. Je croyais devenir cinglée alors je préférais ne plus y prêter attention.

~

Je me sens tellement mieux, du jour au lendemain, j'ai eu la sensation de renaître. Me réveillant de bonne humeur, je m'adresse à mon père, son visage semblait intrigué attendant ce que je vais lui dire.

- C'est quand qu'on rentre à la maison ?

- Bientôt, j'ai fait rebâtir notre maison durant nos vacances.

- Ce n'est pas que je n'aime pas nos vacances ensemble, mais ça commence à faire long, je trouve.

Il m'adresse un sourire comme s'il était satisfait puis s'en va lorsqu'on son téléphone sonne. 

Une routine

Sauf que là son appel se termine plus tôt que d'habitude

- Je t'ai trouvé un campus près de Lisbonne.

- Tu veux me placer avec des inconnus ?

- Il est temps de te refaire... De te créer une vie sociale plus large si tu souhaites un jour devenir mon héritière puis ce campus est très réputé. Tu y seras en sécurité, j'ai déjà tout vérifié.

Devenir son héritière

- D'accord, je suis partante ! C'est prévu pour l'année prochaine ?

- Tu pars demain.

- Je vais devoir rattraper mon retard alors. Disais-je avec hâte

- J'ai fait ramener toutes tes affaires ici.

Je ressentais à ce moment-là, de l'excitation, un autre pays signifie l'inconnu. Mon père ne m'a donc pas fait apprendre à parler plusieurs langues pour rien. Je me dépêche de faire mes bagages.

- Je dois encore prendre ces médicaments là-bas tous les matins ?

- Oui, c'est nécessaire.

- Ce n'est pas à vie rassure moi.

- Tu as oublié ta blessure à la tête ?

Je me rappelle soudainement qu'il y a quelques semaines, j'ai fait une chute lors d'une randonnée et selon lui, elle a failli m'être fatale.

- Ah oui, à cause de mon traumatisme crânien ?

- Tu t'en es souvenu rapidement, c'est la preuve que tu dois encore prendre ces médicaments, ils fonctionnent parfaitement sur toi.

Sur moi ?

- Ça dépend, il m'arrive parfois d'avoir des flash-back sans pour autant savoir ce qu'il s'y passe, mais ça a le pouvoir de me donner la chair de poule.

Son visage semble s'être assombri durant quelques millisecondes.

- Ton infirmière m'a prévenu que c'est normal cela n'est qu'éphémère. Prêtes pour partir ? On y va.

C'est parti pour une nouvelle aventure qui m'attend !

Une vie peu communeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant