Chapitre 16 : Toscane

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Chiara

Des bruits incessants finissent par me réveiller, je décide donc de me lever pour jeter un coup d'œil. Je voyais mon père dans le salon avec plein de valises autour de lui.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- On s'en va temporairement, tu as besoin de t'éloigner de tous ces problèmes.

Depuis quand se montre-t-il souciant à mon égard ?

- Nous partons à Toscane prendre l'air dans une de nos maisons.

- Pourquoi ce revirement soudain ? Nous n'avons jamais fait des vacances en famille.

- Toutes ces histoires m'ont fait réaliser que je n'ai pas assez profité de mon unique fille.

Mon père n'a jamais été présent dans ma vie, il était toujours occupé pour diverses choses. J'ai été confrontée à la vie d'adulte beaucoup trop tôt alors le fait qu'il le réalise enfin me donnait espoir en une famille uni et souder, bien que nous ne soyons pas totalement au complet.

- D'accord, je m'habille.

J'ai opté pour aujourd'hui une tenue assez décontractée, une jupe mi-longue avec un t-shirt basic et des baskets, quant à mes cheveux, j'ai fait un chignon à l'arrache.

Avant de rejoindre mon père, je prends tout de même le temps de prévenir Shane ainsi qu'à Mattéo de mon départ.

"Je pars à Toscane temporairement, on se revoit très vite.

Chiara."

Ils acquissent.

Je finis par rejoindre mon père dans sa voiture, j'enfile mes écouteurs et profite de la vue qui s'offre à moi. Nous finissons par arriver à Toscane, j'avais oublié à quel point cette ville est magnifique et l'air est tellement pure. Des associés qui travaillent avec mon père sont déjà sur les lieux, ils viennent nous aider avec nos bagages.

- On ne devait pas se retrouver qu'à deux ?

- Je dois assurer notre sécurité malgré tout.

Je préfère ne pas prêter attention aux hommes de mon père, au lieu de ça, je me précipite dans notre immense maison, les fenêtres sont tellement grandes que la lumière du jour éclaire toutes les pièces.

~

Cela faisait maintenant quatre semaines que nous sommes partis de la Sicile pour venir à Toscane une autre ville toute aussi paisible. Au début, j'avais régulièrement des nouvelles des garçons, mais au fils du temps cela a fini par cesser sans savoir réellement pourquoi.

- Quand est-ce que j'en aurais fini avec ces médicaments ? Je vais mieux maintenant.       Disais-je

- Tu dois les prendre tous les matins parce que sinon tes traumatismes pourront resurgir. Dit-il en me tendant de nouvelles boîtes

Il est vrai que grâce à ça mes cauchemars cessaient me faisant carrément oublier le fameux événement traumatisant. Mon père surveillait que je les prennes correctement, cela ne me dérangeait pas bien au contraire puisque je pouvais grâce à ces médicaments obtenir son attention envers moi. Sauf que cela n'a pas duré aussi longtemps que je le pensais, plus les jours passaient plus il redevenait comme avant, c'est-à-dire occupé par le travail...

Néanmoins, lorsque mon père s'en va quelques petites heures, j'en profitais pour appeler les garçons. Et aujourd'hui, c'est ce que je comptais faire, mais leurs lignes étaient coupées. Je le prends très mal, eux qui étaient habituellement toujours disponibles et du jour au lendemain impossible de les joindre.

Je m'empresse d'aller dans ma chambre furieuse, mais les mains de mon père se posent sur mes épaules me faisant retourner pour me mettre face à lui. Il a cet air dramatique au visage, mais cela sonnait faux.

- Il y a un souci ? Demandais-je en apercevant plusieurs camions s'approchant de chez nous

- J'étais obligé, tu finiras par me comprendre que j'ai fait ça pour ton bien. Dit-il en me tendant un papier

Confuse, je me hâte de le lui prendre.

- Tu n'as pas fait, ça rassure moi, je t'en supplie...

Ma voix se mettait à trembler lorsque je poursuis la lecture, il était inscrit que mon père donnait l'ordre d'exploser notre maison principale ainsi que chez Shane.

- Dit moi que c'est faux !

- Je l'ai fait pour toi, Chiara.

Il m'explique en détail ce qu'il s'est passé, il a envoyé une fausse lettre à mon nom le destinataire étant Shane. Cette lettre évoquait ma volonté de me suicider à cause de ce que j'ai vécu et que cela aura lieu chez moi. Ce qui est totalement faux !

Mon père poursuit en disant qu'il est arrivé très vite et qu'évidemment, je n'étais pas sur les lieux. Une fois qu'il a mis les pieds dans ma chambre les explosifs se sont enclenchés. Et en ce qui concerne Mattéo, les hommes de mon père ont surveillé à ce qu'il soit exactement posé sur le fauteuil du salon pour activer les bombes qui se trouvaient juste en dessous.

- Et c'est pour cette raison que tu m'as emmené ici ?

Je hurlais de colère, de tristesse de toutes les émotions néfastes qui existent.

- Tu m'as une nouvelle fois menti, comment as-tu pu me faire ça !

Cela était tellement fort que je suis prise d'un mal de tête ressemblant à des coups de marteau incessant.

- Si nous étions restés là-bas, tu l'aurais compris et puis de toute manière cela est trop tard notre maison ainsi que la sienne ne sont plus que de la poussière. Je vais reconstruire la nôtre soit dit en passant.

- Quelle conne putain ! Tu t'es servi de mon nom, de moi pour...tuer

- Mon sang coule dans tes veines, je te l'ai déjà dit, maintenant reprends toi et sois digne ! On ne peut pas ramener les morts à la vie de ce que je sache.

- Rester digne ? Ce que tu as commis est ignoble !

- Je t'avais prévenu chaque homme à sa faiblesse et tu l'étais pour eux.

La culpabilité me rongeait de l'intérieur. Mon cœur se compressait d'une telle manière que respirer me devenait impossible.

Je ne pouvais pas rester une seconde de plus ici. J'enfile rapidement un de mes jeans et un t-shirt en emportant avec moi les colliers offerts par Shane. Je m'empresse de prendre une des voitures de mon père, je n'ai jamais conduit seule de toute ma vie, mais cela m'emportait peu, je me devais de retourner en Sicile alors j'accélère le plus possible.

À force de rouler, les routes se faisaient de moins en moins visibles, à cause, de mes larmes.

Une vie peu communeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant