Chapitre 45

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Le bac commence ce matin et c’est un peu la panique à bord. Camille nous a aidé Margot et moi, à réviser durant toute la semaine, mais nous n’avons pas réellement eu le temps de nous voir en dehors des cours et des révisions. Malheureusement, après la semaine de bac, ça ne sera pas tellement mieux. Certes, nous aurons notre weekend à Madrid avec mon père, mais ensuite elle devra corriger des dizaines de copies et nous ne pourrons pas nous voir beaucoup non plus. Dans tous les cas, mes pensées sont presque exclusivement dirigées vers ces examens qui m’attendent et je n'ai pas eu beaucoup de temps pour penser à Camille.

Elle a dormi à la maison cette nuit afin d’essayer de me détendre un peu, mais ça n’a pas vraiment fonctionné. C’est facile pour elle, cette semaine la seule chose qu’elle va faire c’est s’asseoir dans une salle, répéter le même discours trois ou quatre fois par jour et surveiller que les adolescents boutonneux en face d’elle ne triche pas. C’est vraiment cool d’être prof finalement, on a la belle vie ! Bon, avant que les profs me tombent dessus, ceci est une blague, je sais pertinemment que c’est un boulot chronophage, sinon nous aurions bien plus de temps pour nous voir avec Camille !

***

Nous sommes devant la salle de classe et je suis vraiment en plein stress. Je sais que ce n’est “que” le bac, que je suis sûre de l’obtenir, mais comme je l’ai déjà précisé précédemment, c’est surtout pour ma mère que je veux une mention. Je sais qu’elle aurait voulu que j’ai de bons résultats. En tout cas c’est ce qu’elle me demandait lorsque j’étais au collège et je pense que mon brevet avec 18/20 de moyenne est la preuve que je suis capable d’avoir de bonnes notes quand je me bouge un peu les fesses.

Ce matin, c’est l’épreuve d’histoire géo, celle que je veux le plus réussir bien sûr, et c’est Camille qui est chargée de nous surveiller. Elle nous fait donc entrer tout en nous offrant son plus grand sourire (oui, j’ai le droit au même que les autres, c’est ça de sortir avec une de ses profs, j’en suis presque jalouse et je vois dans ses yeux qu’elle en est parfaitement consciente puisqu’elle glousse silencieusement).

- N’oubliez pas de déposer vos affaires devant mon bureau. Ne gardez que ce qui est essentiel. Votre nom est écrit sur la table qui vous a été désignée. Je ne veux en aucun cas voir vos téléphones sur vous parce que cette fois-ci vous risquez bien plus qu’un simple zéro. Si l’épreuve contient un croquis, j’espère qu’aucun d’entre vous n’aura l’idée d’utiliser des feutres parce que je pense que mes collègues et moi-même avons suffisamment insisté sur le fait d’utiliser des crayons de couleurs. Sur ce, je vous souhaite à tous bon courage et que le sort puisse vous être favorable.

Quelques rires se font entendre puis elle distribue à chacun d’entre nous une copie double ainsi que le sujet d’examen. Elle retourne ensuite au tableau, note les heures de début et de fin d’épreuve puis nous accorde le droit de regarder le sujet. Elle me fait un clin d'œil discret en découvrant elle-même les différents exercices proposés puis s’assied comme à son habitude, sur son bureau. Je me demande à quoi sert sa chaise. L’épreuve majeure est de l’histoire et la mineure, une photo à commenter. Dommage, j’aime bien les croquis, c’est du par coeur et c’est assez simple à reproduire. Je me lance donc dans la composition, l’épreuve d’histoire. Le temps semble filer à toute vitesse et, lorsque je commence la deuxième épreuve, Camille annonce qu’il ne reste plus que trente minutes. Toutes les infos s'enchaînent dans ma tête et heureusement, je connais le sujet sur le bout des doigts. Je dépose le stylo pile à la fin du temps imparti et dépose ma copie sur le tas, juste devant Camille qui m’interroge du regard, visiblement aussi stressée que moi avant le début de l’épreuve. Je lui réponds par un pouce en l’air que normalement tout s’est bien déroulé. En tout cas, j’en ai l’impression. La dernière fois que j’ai pensé ça, je me suis retrouvée avec une mauvaise note… Mais bon, cette fois ci c’est différent, j’ai vraiment un bon préssentiment.

L'amour a ses raisons que la raison ignoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant