Bienvenue en enfer

II. Rencontre

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J'étais assise sur un canapé pendant qu'il tapotait sur un écran sans avoir l'air de se soucier de moi. Le silence planait dans la pièce.

- Hum, hum, fis-je en me raclant la gorge pour essayer d'attirer son attention

Il ne leva même pas la tête. On ne va pas y passer la nuit quand même...:

- Tu veux me dire quoi exactement ?

Toujours aucune réponse. Il se fout de moi. Je pris un magazine qui traînait sur la table et me mis à le feuilleter sans grand intérêt. Finalement, Aaron posa son téléphone et se mit à me fixer sans un mot. Je sentais son regard sur moi, son regard me détailler. Je fis mine de ne pas le voir.

Sa voix rompit enfin le silence :

- Tu es bien Gabrielle Gardner ?

- Oui, c'est moi, répondais je en levant la tête.

- Bien, je vais t'expliquer certaines règles de la maison Gardner.

Sa voix était rauque et ses yeux étaient animés par la haine. Il plongea son regard noir dans le mien.

- C'est simple. Ici, je commande. Je suis le responsable de ce groupe. Maintenant, que tu en fais partie, tu dois m'obéir et suivre mes règles. Je ne supporterai pas la moindre objection Gardner. Compris ?

La manière dont il prononçait mon nom de famille me glaça le sang. Tout son être me terrifiait. Je ne sais pas comment je vais survivre avec un fou pareil. Deux choix s'offraient à moi à cet instant, sois je laissais passer au risque de me faire marcher dessus, sois j'intervenais au risque de me faire tuer sur-le-champ. C'est mon ego qui parla et choisit la deuxième option :

- Alors, j'ai tout à fait compris, mais j'ai quand même deux objections à faire.

Il fronça les sourcils, manière de me dire de la fermer. Mais je continuais :

- Primo, j'obéis aux ordres et suis les règles du FBI. Ici, tu n'es que messager de ces ordres, tu n'a rien d'autre à me dire. Secundo, tu peux m'appeler Gabrielle, même Gabi si ça te chante.

Il ne répondit rien, mais sa bouche fit un léger rictus signant ma mort prochaine. Il alluma une cigarette et la fumée vint me chatouiller les narines provoquant une quinte de toux.

- Sans vouloir te déranger Aaron, je suis asthmatique, dis-je entre deux toussotements

Il s'assit à côté de moi et cracha lentement toute sa fumée sur moi provoquant une deuxième quinte de toux.

- Primo, je sais que t'es asthmatique et j'en ai rien à foutre. Secundo, appelle moi Carter. On n'est pas amis. Et pour tes objections, je crois que ta cervelle de moineau n'a pas compris : pas d'objection permise.

- Tu t'appelles Aaron Cartner ? Ce n'est pas le nom d'un chanteur mort ça ? Ah non, lui c'est Carter.

Oups. J'avais encore parlé sans réfléchir. Il soupira :

- Je n'en sais rien, et je m'en fou complétement Gardner. Maintenant écoute moi bien.

Son visage se rapprocha dangereusement du mien et son souffle chaud vint caresser ma nuque. Il murmura à mon oreille :

- Gardner, je vais te donner un conseil. Fais profil bas et évite de m'énerver. Ou ton existence pourrait être plus courte que prévue.

Un frisson parcourut mon échine. Il est complétement ciboulé du cerveau ce mec. Je pris mon courage à deux mains et à mon tour m'approcha de son oreille :