PROLOGUE - été 1940

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Été 1940. Son dernier été.

Les rues devenaient vides, ou presque. Le jeune garçon courait aussi vite qu'il le pouvait, il fallait faire vite, très vite avant que les soldats SS ne trouvent la planque. Le cœur battant, notre blond découvrit enfin pourquoi les rues étaient si désertes.
Ils avaient été plus rapides.

Là-bas, devant l'immense porte de l'immeuble se trouvait tout un groupement de personnes, toutes ces personnes attendaient la même chose, ils attendaient de voir qui avait été trouvé par les soldats. Qui étaient les malheureux juifs déportés.

- Non non non... Laissez-moi passer !

Notre blond ce faufila entre les villageois et met sa main sur sa bouche, effrayé. Là, devant lui, sa meilleure amie et sa famille étaient trainés par les agents nazis, tous juifs, un brouhaha se fit entendre dans la foule, ce brouhaha si loin aux oreilles de notre héros. Qui lui, n'était pas juif, mais bisexuel et en théorie il devait ce cacher du moins... pas tant que son secret restait sien.

Le commissaire du village ce plaça face à la foule et observa de ses yeux glacés les habitants. Le silence se fit et, dans un français bancale, l'homme prit la parole :

- Les traitres du Führer seront exécutés !

Puis, ce fut le cauchemar. Notre héros vit son tuteur, jeté au sol. Il serrait les dents et regardait le commissaire, qui restait impassible.

- Contre le mur.

L'oncle cracha au sol et se laissa plaquer au mur, son regard doré lançant des éclairs de haine totale. Néanmoins, ce regard s'adoucit quand le neveu croisa sa vision.
Notre héro était au premier rang dans cette foule, ayant de petites larmes. Le SS prit la parole :

- Avez vous des proches ?

Ils devaient éliminer les rebelles à la racine, éliminer toutes personnes qui pourraient chercher à se venger, tout membre de la famille. Inspirant un grand coup, l'oncle sourit tristement pour enfin mettre fin à son silence.

- Cela fait bien longtemps que je vis seul.

Personne ne releva. Tous savaient que l'homme avait un neveu, que ce neveu était à quelques mètres de l'oncle. Mais, il y avait une règle. Personne ne laisserait qui que ce soit ce faire avoir s'il peut être sauvé. Pour l'oncle c'était trop tard. Pour cette famille également. Mais... Pour ce petit blond, non... Il pouvait encore être sauvé. Ainsi, le cordonnier du village tira le blond derrière son collègue et mit sa main sur sa bouche. La femme du cordonnier elle, plaça ses petites mains aux oreilles afin d'étouffer la détente qui n'allait pas tarder. Le cordonnier serra notre héros contre lui fortement, aidé par son collègue qui parvenait à cacher le trio.
La foule de villageois, eux, se mit à se serrer à faire quelques pas en arrière, tous aidaient d'une manière ou d'une autre, personne ne se soumettait vraiment à la collaboration.

L'oncle de notre héros baissa la tête. Même les mains liées, même connaissant son sort, ses pensées étaient tournés vers son neveu. Une dernière prière destinée à ce dieu s'il existait vraiment, un dernier espoir et...
La détente se fit entendre.

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