Chapitre 13

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La nouvelle n'avait pas mis longtemps à se répandre à travers les États-Unis et au-delà. Désormais, et pour un certain temps selon Drake, Kiara était contrainte de se déguiser pour sortir afin d'éviter les journalistes qui semblaient inlassablement l'assaillir à chaque fois qu'elle se trouvait à l'extérieur. Elle avait perdu le contrôle de sa vie quotidienne, elle devait être constamment plus concentrée, attentive et vigilante, que ce soit lorsqu'elle se déplaçait en voiture ou sur de courts trajets.

Son mariage avait probablement atteint les oreilles de son cauchemar nommé Steeven Garcia, qui devait probablement élaborer un plan pour parvenir jusqu'à elle. Depuis la publication du communiqué il y a quelques semaines, elle avait la sensation d'être suivie, comme aujourd'hui par exemple.

La nuit étendait son manteau sombre sur la ville, qui demeurait étrangement éveillée malgré le temps froid. Les lumières dispersées des lampadaires vacillaient, projetant des ombres dansantes sur les trottoirs. La jeune femme qui sortait du mini-market, son sac de courses à son bras, avançait solitaire dans cette obscurité profonde en empruntant une petite ruelle humide et froide. Ses pas résonnaient comme des murmures sur le pavé désert.

Elle était enveloppée dans une doudoune sombre, portait un jean noir, une casquette légèrement abaissée cachant son visage, et des baskets, prête à courir au besoin. Les ruelles étroites étaient le théâtre de son périple silencieux, éclairées seulement par la lueur pâle de la lune. Les pas de ses chaussures résonnaient, réveillant brièvement l'écho endormi de la petite rue. Les enseignes lumineuses clignotaient faiblement, projetant des éclats timides sur les façades des vieux bâtiments. Des ombres furtives se glissaient dans les coins sombres, des murmures indistincts flottaient dans l'air.

Une femme non familière à l'art de l'autodéfense ne se risquerait pas à emprunter ce genre de chemin, contrairement à Kiara qui avait confiance en ses capacités de riposte en cas de danger imminent. Prendre des raccourcis, même dans des endroits réputés dangereux, ne la dérangeait jamais.

Son regard était à la fois dur et neutre. Tous ses sens étaient en éveil malgré la fatigue. Elle accéléra le pas pour retrouver le plus rapidement possible la civilisation, mais elle fut coupée court par une lame qu'elle esquiva de justesse, poursuivant sa course jusqu'à heurter une des poubelles. Surprise, elle manqua de faire tomber son sac, qu'elle rattrapa aussitôt avant de reculer de plusieurs pas en arrière. Elle s'y attendait, c'est pourquoi elle gardait son calme. Elle ferma les yeux, dénichant lentement son couteau de combat tactique noir de son fourreau sous son manteau, puis se mit en position de défense sans lâcher son sac. Il y avait les gâteaux préférés de son fils, et il était hors de question qu'ils tombent dans une flaque d'eau et se salissent.

Kiara entendit des pas courir et sauter d'un balcon à l'autre. Elle constata qu'elle aurait affaire à trois hommes, et elle avait raison lorsqu'elle fut encerclée par ces derniers. Cagoulés et capuchés, elle ne pouvait déceler qui ils étaient, mais elle était persuadée qu'ils travaillaient pour Steeven Garcia. La belle brune n'avait pas le temps de les scruter que l'un d'eux se mit à l'attaquer au couteau, suivi du second et du troisième. Elle esquivait et parait chaque coup qu'ils tentaient de lui infliger. Sa casquette se fit emporter par le vent, laissant tomber ses longs cheveux en cascade. Elle claqua de la langue d'un air agacé lorsqu'elle sentit une légère entaille sur son cou.

À en juger par leurs techniques, elle déduisit que c'étaient des individus aussi entraînés et compétents que des militaires. Comme s'ils avaient l'habitude de se battre, comme si c'était leur travail de se battre. Des tueurs à gages ? se demanda-t-elle en évitant à nouveau les coups.

Kiara planta son couteau dans le bras droit de l'un des individus, qui hurla de douleur avant d'effectuer une acrobatie arrière pour atterrir sur l'un des containers à poubelle. Une nouvelle attaque fut lancée par un geste brusque d'un autre assaillant. Sans un mot, la femme esquiva avec une agilité féline, glissant entre les mouvements maladroits. Ses mouvements étaient fluides, une danse mortelle dans la pénombre. Son corps était une symphonie de mouvements précis, chaque coup porté avec une grâce déterminée. Elle contrait les assauts avec une maîtrise impeccable, anticipant chaque geste de ses adversaires. Ses mains expertes semblaient être une extension naturelle d'elle-même, bloquant et ripostant avec une efficacité redoutable. Elle n'avait toujours pas lâché son sac de course.

Le Combat de l'ÂmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant