Depuis toute mon enfance, j'avais été considérée comme une paria par mes camarades. C'était vrai, j'étais pauvre et je ne pouvais étudier que grâce à ma mère, qui avait sacrifié sa vie pour moi. Elle ne pouvait pas me payer d'école, alors elle obtenait une aide en travaillant en tant que femme de ménage dans les établissements que je fréquentais.
La vie était une lutte constante contre le mépris et le jugement. Les autres enfants me montraient du doigt, se moquaient de mes vêtements usés et de ma situation précaire. Pour eux, j'étais l'intruse, la fille dont la place n'était pas ici.
Ma mère, qui ne montrait aucun signe de fatigue pour me donner une chance dans ce monde, travaillait d'arrache-pied pour assurer notre subsistance. Les sacrifices qu'elle faisait étaient palpables, de son visage épuisé aux longues heures qu'elle passait à nettoyer les locaux des établissements scolaires que j'arpentais.
Malgré toutes ces difficultés, elle avait toujours un sourire sur le visage et des mots d'encouragement dans son cœur. Elle me répétait sans cesse que l'éducation était la clé pour sortir de cette spirale de pauvreté. Alors, je continuais à avancer, portée par la conviction que l'instruction était ma seule échappatoire.
Chaque jour, je me rendais à l'école avec la tête haute, ignorant les moqueries et les regards condescendants. Ma mère m'avait inculqué la fierté de ma propre valeur, et je m'accrochais à cette dignité malgré les épreuves.
Puis vint le jour où ma mère décida de prendre un nouveau poste en tant que femme de ménage dans un internat pour garçons. Elle croyait que cette opportunité nous offrirait une stabilité financière plus grande, mais cela marqua le début de mon cauchemar. Un cauchemar dont je ne soupçonnais même pas l'ampleur à ce moment-là.
- Mais maman, c'est un internat pour garçons. Je ne vais comme meme pas devoir effectuer mes études parmi eux. dis-je, stupéfaite de son annonce.
Elle me prit les mains avec tendresse, son regard empreint de préoccupation.
- Charly, ma chérie, je sais que ce ne sera pas facile, mais c'est une opportunité que je ne peux pas laisser passer. L'argent que je gagnerai là-bas nous permettra d'avoir une vie meilleure. Tu mérites plus que ce que la vie t'a offert jusqu'à présent.
J'essayai de comprendre sa perspective, mais la réalité me frappait comme une vague glaciale. L'idée d'abandonner les seules amies qui se foutaient bien de ma situation, la seule lueur d'espoir à l'idée d'arrêter de démanger de ville en ville, d'enfin avoir un chez moi était encore une fois parti en fumé. Les larmes commencèrent à perler dans mes yeux, mais je m'efforçai de les retenir.
- Ma chérie, je sais que c'est difficile à accepter, mais parfois, il faut faire des sacrifices pour un avenir meilleur. Je ne veux pas que tu connaisses les mêmes difficultés que moi. Cette opportunité est une porte vers un monde où tu pourras atteindre tes rêves, même si cela signifie que tu devras recommencer à ta vie dans une nouvelle ville.
Ses mots résonnèrent en moi, empreints d'amour et de prévoyance. Je savais que ma mère ne prenait pas cette décision à la légère, et son regard empli de détermination me poussa à accepter cette nouvelle réalité.
Le jour du départ était enfin arrivé vers ce fameux internat. Notre vie tenait juste dans 2 grandes valises et 2 sacs à dos. C'est triste de voir toute sa vie se résumer à ça.
Nous étions installés dans le train en direction de Burford, la petite ville où se trouvait l'internat pour garçons. Les paysages défilaient à travers la fenêtre du train, mais mon esprit était ailleurs, perdu dans la réflexion sur ce nouveau chapitre qui s'ouvrait devant moi.
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LEGITIMATE GAME
RomanceOn dit souvent que la vengeance est un plat qui se mange froid. J'étais encore une adolescente lorsqu'il a anéanti ma vie, et maintenant, c'est à mon tour de le regarder sombrer dans l'ombre qu'il a lui-même créée. À l'époque, contrainte de déménage...