Chapitre 5 [FIN]

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« YongGuk,

Je ne sais pas si écrire cette lettre est vraiment nécessaire mais j'en éprouve le besoin. J'ai vu YongNam à mon réveil et il m'a dit que tu te sentais coupable pour ma blessure. Je te l'interdis. Peu importe ce que tu aurais pu dire à ce fou, il m'aurait planté, même si tu avais dit que j'étais infirmière. Je ne veux pas que tu penses que c'est de ta faute si je me suis retrouvée blessée.

J'ai vraiment cru mourir. Sur cette table, dans le bloc opératoire, on m'a dit que mon cœur avait lâché alors que ma blessure au ventre était enfin fermée. Tu sais, je l'ai senti que je partais. Mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas car je n'avais pas fait ce que je désirais le plus au monde depuis nos retrouvailles dans cet hôpital.

Si tu savais à quel point j'étais, dans un sens, heureuse que tu sois hospitalisé dans le même hôpital où je séjournais depuis longtemps. Je ne savais pas que tu étais devenu célèbre. C'est YongNam qui m'a expliqué ta situation. J'étais tellement heureuse pour toi et impatiente de te revoir. Mais lorsque je t'ai vu adossé à la porte de la petite pièce où je lisais une histoire pour les enfants, je suis restée un moment muette. Je ne savais pas quoi dire. Tu avais tellement changé. Tu n'étais plus le petit garçon qui me portait sur son dos quand je me fatiguais. Tu avais changé, tu étais devenu un homme et tu m'intimidais énormément. Mais j'ai pris mon courage à deux mains et finalement je t'ai adressé la parole. C'est aussi ce jour-là que je t'ai dit que tu ne te souvenais pas de moi. Je le savais mais j'vais besoin de te poser la question pour être sûre, pour voir si YongNam ne me mentait pas, pour voir si, même en ayant oublié mon existence, tu allais te souvenir. Mais rien. J'étais triste, en colère. Enormément de sentiments se sont mêlés en moi. Je ne savais plus où j'allais mais je ne voulais qu'une chose, retrouver le gamin de mes souvenirs qui m'appelait MyeonMyeon, qui me portait sur son dos, qui m'embêtait mais qui prenait soin de YongNam et moi. Mais rien de tout ça n'arriva. J'ai finalement accepté la réalité et j'ai décidé de reprendre à zéro avec toi. Qu'on se redécouvre, qu'on apprenne à se connaître encore une fois, qu'on reparle de nous, de nos vies respectives. Je voulais redevenir proche de toi et j'ai aimé te redécouvrir au fil de cette semaine. Mais le soir, je pleurais souvent. Je trouvais la vie injuste de m'avoir effacée de ta mémoire. J'ai un moment cru que je n'étais pas importante pour toi, que c'était pour ça que tu avais oublié tous les moments que nous avions partagé enfants. Mais maintenant, je ne pense plus ça. Mes sentiments pour toi, si longtemps contenus, ont refait surface aux premiers regards, aux premiers sourires, aux premières paroles échangés avec toi.

Avec toi à mes côtés, j'oubliais que j'étais hospitalisée depuis si longtemps, j'en oubliais mes problèmes de santé, je ne pensais qu'à toi, qu'à ta santé, qu'à te faire sourire, rire. Je voulais rester avec toi, dans cet hôpital. Et quelle peur lorsque ce jour-là je suis rentrée dans ta chambre et que cet homme se tenait là avec son couteau dans les mains. Tu as répondu que j'étais ton amie et il m'a sauté dessus. Tu as voulu me protéger mais c'était trop tard, son couteau avait planté ma chair. Je ne veux pas que tu te sentes coupable pour ça. Si je n'étais pas venue dans ta chambre ce jour-là, tu aurais été peut-être la victime et rien qu'à imaginer ça, mon cœur me fait mal et j'ai les larmes aux yeux. Je me fiche d'avoir été blessée, tant que toi tu n'avais rien, c'était pour moi l'essentiel.

Et ce jour-là, mon cœur m'a joué un mauvais tour. Tu ne le sais pas car YongNam ne voulait pas te le dire. Il ne voulait pas que tu restes dans cet observatoire à voir mon cœur me lâcher ainsi. Je l'ai senti quand il s'est arrêté. J'ai eu tellement peur et dans mon sommeil je t'ai appelé. Je ne voulais pas partir sans avoir fait ce que je voulais faire au moment où je suis rentrée dans ta chambre ce jour-là. Je me suis battue et mon cœur a survécu. Je refuse encore la greffe car je sais qu'il peut encore résister à un an de vie ou deux. Je sais que tu aimerais que je change d'avis mais je suis bien trop têtue pour écouter les conseils des autres même de la personne que j'aime le plus au monde.

I'm gonna be fine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant