— DITES-MOI QUE C’EST PAS VRAI !!!Un violent soubresaut nous pousse, Rauf et moi à radicalement stopper toute tentative d’action.
Moi non plus je n’arrive pas à la croire.
Hyung nous a découvert.
Je n’ose même pas deviner qu'elle est réellement la nature de son impression, tant il propage de la colère, de déception et de la haine à la fois. Je veux me persuader que je délire peut-être dû à l’alcool mais les arts parlent bel et bien d’eux-mêmes. J’ai du mal à quitter mon regard du sien malgré que j’en tremble de peur et que la honte me fout un nœud à l’estomac, comme si je venais de contracter un ulcère. Je peux même apercevoir une grosse veine pulser dans son cou, le Andreas que je connaissais n’existe plus. Et je crois qu’au grand jamais de ma vie, je ne l’avais vu rentrer dans une telle hargne ni afficher une telle déception.
Qui ne serait pas dans le même état que lui à cet instant ? Savoir que le Achi innocent qu’il s’était imaginé que je sois n’était en fait qu’un gay bon à bouffer la bite de son pote qu’il croyait lui aussi fermement hétéro venait de le déstabiliser. Hyung me détestera pour ce que j’ai fais, et rien qu’à l’idée de me l’imaginer, je n’arrive plus à contenir les larmes d’angoisse qui remontent très rapidement à la surface. Rauf me quitte dessus pour s’asseoir de l’autre côté du lit, remontant tout au calme son boxer et je peux l’entendre lâcher un soupir suivit d’un juron railleur. Mesure-t-il au moins la gravité de la situation dans laquelle nous avons plongés ? Il risquait de perdre de son meilleur ami et moi, mon grand-frère bien-aimé. J’accepterai de tout, mais au grand jamais je ne souhaite que son sourire et sa joie de vivre disparaissent, tout cela à cause des mes mensonges et écarts de conduite.
Nous l’avons déçus, on s’est joué de lui depuis le début et ça, il ne risquera pas de l’encaisser.
J’ai tant envie de sortir de ce lit pour lui expliquer à partir du tout début mais je suis bloqué dans les draps, couvrant le peu de dignité qu’il me restait et tête baissée de façon lamentable tandis que mes lèvres tremblotent.
— JE CROIS VOUS AVOIR POSÉ UNE QUESTION PUTAIN ! L’entendé-je à nouveau vociférer, ce qui provoque un nouveau frisson de peur en moi. WANG SASKYA DIS-MOI QUE C’EST PAS CE QUE JE CROIS ? DIS-MOI QUE JE VIENS PAS DE T’ENTENDRE GÉMIR COMME UNE PUTE DEPUIS LA CHAMBRE DE MON PRÉTENDU POTE POUR ENSUITE VOUS SUPRENDRE DANS CE LIT DE MERDE !
À chaque mot qu’il prononce, du même ton qu’il prend, je n’ose pas lui répondre ni relever les yeux pour croiser son regard déçu. Je finis par craquer et des gouttes de larmes dévalent sans frein sur mes joues. Ça me fait si mal, j’ai tellement mal au point où je crois que je vais manquer d’oxygène. Il se passe la main dans sa crinière ébène enmurmurant un : j’y crois pas.
Moi aussi j’aurai aimé rester dans le déni Hyung mais c’est parfaitement ce que tes yeux voient, je couche avec ton pote. Ai-je presque envie d’ouvrir ma putain de bouche pour rappliquer.
— Andreas, enchaîne Rauf en se levant maintenant pour aller à sa rencontre, ce que t’as vu...
— Toi t’approches plus d’un seul pas j’te préviens ! Le menace-t-il tout en pointant vers lui un doigt accusateur.
Sans prendre en garde cette menace, mon déjà ex amant s’avance toujours courageusement vers mon grand-frère, peut-être dans l’espoir de le persuader de comprendre. Et connaissant bien Hyung, ce ne serait pas gagné.
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𝖢𝗎𝗍𝗂𝖾 𝖡𝗂𝗍𝖼𝗁
Short StoryEn allant rester chez son grand-frère à Seattle, Wang Saskya ne s'attendait pas à être surpris dans la pire des situations possibles par le meilleur ami et colocataire de ce dernier. Mais là n'est même pas le pire. Il comprendra par la suite que cel...