𝖢𝗎𝗍𝗂𝖾 𝖡𝗂𝗍𝖼𝗁

XXII

    Honnêtement, je crois avoir pris la décision la plus pourrie de toute mon existence.

   Non seulement à cause de ça je me lamente perpétuellement sur moi-même au fil du temps qui passe, mais je suis aussi convaincu que malgré le fait qu'hyung et moi essayons d'agir comme s'il ne s'était vraiment rien passé, notre relation ne sera plus jamais aussi proche de celle que nous avions. Or si j’étais resté avec Rauf je me serai épanoui dans ma sexualité, il se moquait même de devoir dire à sa famille être gay, une preuve que ses sentiments à mon égards étaient bels et bien forts. Mais voilà, idiot que je suis, j’ai réussi à tout gâcher et il se fera trop tard si jamais je voulais le revoir.

   J’ai perdu l’amour de ma vie, et j’ai aussi choisi de perdre mon grand-frère. Oui, j’ai décidé qu’il serait préférable de le faire car Andreas était la cause de ma peine actuelle, comment aurai-je pu pardon’er son geste ? S’il tenait réellement à moi, il m’aurait soutenu comme l’a fait Mindy, il ne m’aurait pas jeté la première pierre !

  Je me souviens encore lorsque les évènements ont eu lieu, à la seconde semaine succédant mon retour au pays, lorsque j’avais décidé de confronter Hyung, lui faire part de mon ressenti une bonne fois pour toutes comme me l’avait conseillé Mindy.

— Andreas il faut qu’on parle. L’avais-je interpellé alors qu’il était sur son ordinateur dans son ancienne chambre, à manipuler je ne savais quoi.

  Il me regarda par-dessus son épaule uniquement avant de vaquer à sa préoccupation.

— Je suis occupé.

— Je vais parler, t’auras pas besoin de dire quoi que ce soit ! Entrai-je dans la chambre tandis qu’il se retourne pour me fixer.

— Tu veux quoi ? Je te l’ai déjà dit, tu ferais mieux de te répondre en mains avant qu’il ne soit trop tard. Me sermonnait-il. J’ai pardonné le fait que te sois laissé baisé par le quel type que je croyais être mon pote, je l’ai accepté, j’ai repris la responsabilité d’être ton grand-frère, tu veux quoi de nouveau ? Tu ferai mieux d’aller te coucher et d’oublier tout ce qu’il te tracasses. S’en retournait-il alors sur son clavier.

  Serrant fortement mes poings alors que mes lèvres tremblotaient, je pris une grande poussée de souffle pour pouvoir me lancer, n’en revenant pas de ce que je m’apprêtais à dire.

— Je veux que tu disparaisses de ma vie !

  Il arrêta tout mouvement et se retourna pour me regarder d’un air ahuri, comme s’il ne m’avait pas bien entendu.

— J’en peux plus t’entend ? Je supporte plus que tu sois constamment sur mon dos, à me contrôler comme un gosse ou à croire que je suis encore un saint ! Oui, j’ai grandi et non, je suis plus le gamin parfait que tu croyais être après être allé en Amérique. J’ai toujours aimé me faire jouer avec mon cul t’as compris ? J’aime les hommes merde ! Et j’étais amoureux de Rauf, il était le premier q-qui m’avait fait découvrir ce que ça faisait d’être aimé mais ça tu le comprendras pas parce que ce sentiment, tu l’as jamais expérimenté ! Et lorsque t’as appris ce qu’on avait fais tu m’as traité de pute, toi mon propre grand-frère. Et t’ouais dire que tu serais toujours à mes côtés et que tu me soutiendrais quoique je fasse. Alors pourquoi ne pas juste accepter le fait que je sois gay putain ?! Je reconnais ne pas avoir été honnête mais tu sais quoi Andreas, t’es le pire et saches que j’te déteste d’avoir tout gâché de la sorte ! À mes yeux t’es plus mon grand-frère, et scabes que lorsque tu retourneras en Amérique tu n’existeras plus pour moi !