Deux mois... Cela faisait exactement deux mois que Henry et moi nous ne nous voyions plus, que nous avions rompu. Deux mois ont passé depuis ce jour. Henry était allongé sur le ponton flottant au milieu du lac de notre maison au Texas, il était là, tout seul, allongé au soleil. Profitant du soleil qu'il ne devait que rarement apercevoir dans son château à Londres. Les arbres autour dansaient au rythme du vent, et les premières feuilles brûlées par les rayons du soleil commençaient à peine à tomber. L'eau était chaude, pas bouillante, mais suffisamment chaude pour ne pas réussir à refroidir le corps huilé et transpirant de Henry. Il faisait des aller-retours, essayant comme il le pouvait, de rafraîchir ses membres rouges écarlates, meurtris par les UV.
Je n'étais pas avec lui, j'étais allongé, sur l'herbe - qui d'ailleurs était fraîche -, un livre à la main, essayant d'occuper mes pensées.
Puis je me suis levé, je ne dirigeais pas mon corps, mon cerveau était seul maître de cette machine, et il me transporta alors vers Henry, plongeant dans l'eau - qui d'ailleurs était vraiment trop chaude - et grimpant ainsi difficilement à l'aide de l'échelle sur le ponton flottant au milieu de ce désert aquatique. Cette ambiance était propice, il faut me comprendre. Nous étions tous les deux sur le ponton, isolés, côte à côte. J'ai pris sa main et j'ai parlé :"Henry, je t'aime" - je ne savais pas ce que ça allait provoquer, mais si seulement j'avais sû. Putain. Je n'aurais rien dit.
"Merde... Merde, merde, merde !! Alex..."
Quel drôle de mot... Merde. Il veut tout et rien dire. C'était le premier mot que henry m'avait dit avant de s'avancer et de coller ses belles et tendres lèvres sur les miennes. Mais ce nétait pas le même "Merde". Non. Celui-là était différent. Mon nom aussi dans sa bouche était différent, il laissait un goût amère dans l'air. Comme s'il venait de prononcer le nom d'un parfait étranger, qu'il venait à peine de rencontrer dans un "dinner" sur la 45th Avenue. Non. Je n'étais pas un étranger à ses yeux, je ne pouvais pas l'être, après tout ce que nous avions vécu, tous les deux. Mes mots l'avaient contrarié, j'en étais sûr. Je n'aurais jamais dû lui dire ça, j'aurais dû ne rien dire et continuer. Continuer notre vie comme elle était. Je n'aurais jamais dû m'accrocher à lui comme je l'ai fait. Je n'aurais jamais dû l'aimer.
"Alex... Je ne...", Henry bégayait beaucoup, il cherchait ses mots peut-être par peur de me donner la réponse. "Je n'ai pas le droit Alex. Ma famille me tuerait s'ils apprenaient notre relation".
"Ta famille Henry," ai-je répondu. Ma colère montait et je sentais mon corps entier bouillir, s'embraser. Je n'arrivais pas à contenir cette colère mais malgré tout j'essayais, j'essayais pour lui. "Ta famille Henry, c'est ça le problème ! Tu penses ce qu'ils veulent, et tu fais ce qu'ils attendent de toi. Fais les choses à TA manière, Henry."
"Alex, je ne suis pas comme toi, un fifils à sa maman. Ma mère n'a pas le temps de régler les conneries d'un fils incapable de s'occuper de lui-même. Je dois suivre la tradition, la monarchie... ma famille."
Henry s'était levé entre-temps. Il tenait ses lunettes de soleil dans ses mains, essayant de se concentrer sur autre chose que les trois mots sortis de ma bouche. L'avais-je bousculé ? Était-ce des mots qu'il n'était pas encore prêt à entendre, surtout venant de moi ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.
"Henry ! Pour une fois s'il te plaît, fais les choses pour toi - et pour moi aussi ai-je pensé. Ta famille ne peut pas te contenir dans cette fonction jusqu'à la fin de tes jours ?"
Henry voyait que j'insistais, et que j'attendais une réponse de sa part. J'espérais qu'elle serait positive et qu'il prendrait enfin sa vie en main ; mais ce ne sont que des rêves, au fond je le sentais. Il finit par me décrocher un sourire, qui en premier temps, me parût positif, signifiant qu'il allait accepter notre relation et que nous allions vivre sans se préoccuper des diktats de la famille royale d'Angleterre. Mais j'ai vite compris que ce sourire n'était que celui de la compassion. Un sourire d'excuse et de gêne. Il était gêné de la réponse qu'il devait m'apporter.
"Si... ils le peuvent" Avais-je alors dit à voix basse, comme si le fait de le dire le plus bas possible pouvait alors effacer cette possibilité de vie : lui loin de moi.
Il plongea alors. Peut-être pour oublier... oublier ce qu'il venait de se passer, ce sur quoi nous n'allions plus jamais reparler de toute notre vie. C'était fini. Je me suis alors assis. Ou allongé. Je ne sais plus. J'ai regardé le ciel. Le soleil me brûlait les yeux, j'avais mal. Peut-être que cette douleur pouvait m'empêcher de penser à Henry ? Alors j'ai continué... je suis resté. Henry, lui, après notre dispute est directement parti. Il a plongé dans l'eau comme il en avait l'habitude lorsqu'il avait chaud. Mais il n'est pas remonté sur le ponton, il est sorti de l'eau, et je crois qu'il est parti. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé après. Des heures sont passées, je suis resté en plein soleil, en essayant d'oublier notre dispute, essayant d'oublier ces trois mots... Ils sonnaient étranges maintenant à mon oreille, comme déformés, ne possédant plus leur essence naturelle de beauté et de promesse qu'ils évoquent lorsque chaque personne sur Terre les prononçait. Non ils avaient changé.
J'ai plongé dans l'eau. Elle était froide.
VOUS LISEZ
not my fault.
Fanfic[rwrb fanfic] "Je l'aimais tellement. Henry était pour ainsi dire l'amour de ma vie, je voulais finir ma vie avec lui et devenir son roi - ou sa reine comme vous voulez. Mais il en avait décidait autrement. Il est parti. Me laissant au milieu du l...