Chapitre 20

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EDEN

Putain de merde. Où est ce putain de Tee-shirt. Ca doit bien faire 5 minutes que je retourne la minuscule chambre de Cassie, enfin je crois que c'est son prénom, parce que je ne retrouve pas mon putain de tee-shirt. Je pourrais être plus rapide mais elle s'est assoupie et je ne veux pas qu'elle se réveille et qu'elle me cause, je ne suis pas d'humeur. Je le laisserai bien ici vu qu'en réalité, ce tee-shirt n'est pas à moi mais au club, sauf que dehors il gèle. Quoique, le froid pourrait calmer mon insatisfaction concernant cette journée plus qu'à chier, étant donné que baiser avec cette nana ne m'a soulagé qu'une demi seconde. Je suis claqué et ça n'aide pas, j'ai passé la nuit à chercher une putain de faille dans le bail du bar, à éplucher chaque ligne, chaque tournure de phrase, mais le contrat est bien ciselé. Il pourrait vivre dans un autre pays et ne jamais y mettre un pied, il aura toujours la moitié des parts. La seule solution serait de faire couler le bar. J'ai vu rouge quand les avocats m'ont dit ça, et depuis, mon cerveau est en marche forcée, il faut absolument que je trouve une autre alternative. Hors de question que je fasse couler Chez Joe, c'est l'œuvre de mon père, il ne mérite pas de perdre ça aussi. Malheureusement j'ai passé la nuit dessus et je n'ai rien trouvé, puis comme-ci la semaine n'était pas assez merdique, le pot d'échappement de ma S1000 est percé, j'ai du courir au garage aux aurores pour en choper un autre avant la course de ce soir. Et l'univers à décidé que c'était pas assez merdique vu l'arbitre pourri qu'on s'est tapé au match et qui mettaient faute sur faute à notre équipe, mais bizarrement, pas à celle d'en face qui les enchainaient pourtant.

ET JE TROUVE PAS CE FOUTU TEE-SHIRT !

Je regarde une dernière fois la fille allongée sur son lit avant de sortir, et c'est là que je le vois, qui dépasse de sous l'oreiller. Je l'enfile et me tire aussitôt.

Je referme abruptement la porte, et trace vers la sortie. Il faut que je file au bar avant de rejoindre Jack pour la course. Je presse le pas et parcourt la moitié du couloir quasiment vide quand je remarque une fille qui titube le long du mur, sa capuche relevée sur la tête. Un peu étrange de voir une étudiante bourrée dans les couloirs un samedi à cette heure. Je sais qu'il fait nuit de plus en plus tôt mais elle est quand même bien en avance sur l'heure de l'apéro. Je marche plus vite qu'elle, elle boite et ses pas sont saccadés, ce n'est que lorsque j'arrive près d'elle que je l'entends couiner. Un peu intrigué je l'avoue, je ralentis et je tique en reconnaissant ses chaussures. Et ses cheveux aussi. Attendez. Elle à bu de l'alcool ? Je croyais qu'elle ne pouvait pas ?

- Taylor ? Tentai-je doucement mais elle sursaute et se figea en entendant ma voix.

J'attends quelques secondes face à elle mais elle ne bouge pas, elle reste emmitouflée dans son manteau et la tête baissée. Sa respiration est bruyante, comme si elle venait de courir un semi-marathon alors qu'elle marchait à la vitesse d'un escargot avant que je ne l'arrête. Je l'appelle une seconde fois, elle reste toujours immobile. Si elle a bu comme ça, Adam va la tuer. Je lui retire sa capuche et elle se précipite sur ma main pour m'empêcher de le faire mais en vain, c'est trop tard. Je l'ai vue. Je reste pétrifié un instant, ne sachant pas ce que veut dire la boule qui grandit au fond de mon estomac et remonte jusque dans ma gorge. De la colère ? Du dégoût ? De la tristesse ? Non, de la haine. Pure et dure. Ses yeux rivés sur le bout de ses chaussures, j'effleure de la pulpe de mon pouce la plaie dégoulinante sous son œil mais recule aussitôt ma main alors qu'elle frémit.

- Qui t'as fait ça ? lançai-je d'un ton que j'aurai voulu plus tendre mais que je ne maîtrise plus tant le sang boue dans mes veines.

J'ai envie de tout brûler, des larmes ruissellent le long de sa joue, son visage est tuméfié, sa lèvre inférieure fendue sur le côté, son arcade et son œil sont déjà en train de gonfler. Qui peut oser faire ça ? Elle gémit alors que je pose une main sur son épaule pour la maintenir debout lorsqu'elle vascille. Qui est ce petit con qui à oser s'en prendre à elle ?

Fall for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant