Prologue

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La fin : 01 Mai 2023.



La peur, l'angoisse, la tristesse, la douleur sont toutes des émotions qui se déclenchent dans notre corps face à une circonstance, un évènement ou une pensée amère. C'est des réactions normales pour chacun de nous. Elles n'ont pas de forme et se distinguent très nettement de la joie, du bonheur et du plaisir. Et pourtant, face à l'adversité, on ne peut plus les contrôler. Elles viennent d'on ne sait où comme un volcan endormi qui explose un beau jour. C'est ce qui se passe dans mon cœur meurtri. Il est sur le point d'exploser de mille feux.

Je regarde le visage pâle de Lamine. Mon cœur se serre de douleur et d'impuissance. J'aimerais tant l'aider.
J'aimerais tant lui insuffler toute ma force.
J'aimerais tant lui dire que tout ira bien.
Mais hélas ça ne va pas. Ça ne va plus. Ça s'empire.
Mon mari traîne cette tumeur au cerveau depuis quatre ans. Au début ça a commencé avec des maux de tête qui devenaient de plus en plus atroces avec le temps. C'était horrible quand j'ai appris sa maladie. J'ai senti mon monde s'écrouler sous mes pieds. Lamine allait très mal.

J'ai mis ma vie en suspens pour lui. L'homme que j'aime de tout mon cœur se meurt et je n'y peux rien. Lamine c'est l'amour de ma vie. Je l'ai connu à l'université. Si au début j'avais de lui l'image du mauvais garçon beau, riche et arrogant avec le temps, j'ai appris à le connaître même si à l'époque on a pas eu l'occasion d'être ensemble. Il était déjà en couple mais on était tellement proche que sa petite amie Sonia en devenait jalouse. Malheureusement on s'était perdu de vu. Moi je suis partie au Canada continuer mes études mais je pensais sans cesse à lui. Et je regrettais de ne lui avoir pas déclaré mon amour.

Mais Dieu nous avait réuni à nouveau quand je suis rentrée au bercail. Il n'a pas tardé à me déclarer son amour et à vouloir m'épouser. C'est un homme bon au grand cœur, pieux et qui aime par dessus tout sa famille. Sa mère surtout, Yaye Nogaye. Contrairement à ce que je pensais, Lamine ne venait pas d'une famille très riche. Il a travaillé dur pour devenir riche mais il a toujours été humble et juste.

Il m'a toujours aimé, respecté, chéri et m'a donné un magnifique garçon. C'est pourquoi j'ai si peur de le perdre. Une larme roule sur ma joue à cette idée. Non, il ne faut pas qu'il me voit comme ça, faible et désemparée. Mais j'ai tellement la trouille. Cette séance de chimio qu'il vient de terminer l'a épuisé au point où j'ai senti toute force le quitter même celle de me sourire. Il dort profondément. Je lui caresse doucement la tête quand mon téléphone se mit à sonner. C'est la nounou de mon fils :

__ Allô Mia, comment tu vas ?

__ Ça va madame. C'est bébé Mansour. Il n'arrête pas de pleurer depuis tout à l'heure. Je n'arrive pas à le calmer. Que dois-je faire ?

Je sens de la détresse dans sa voix et les pleurs de mon fils me donnent la chair de poule.

__ Je suis toujours à l'hôpital. Écoute je vais t'envoyer de l'argent et l'adresse de la maison de mes parents...

Je sens une main sur mon genou. C'est Lamine. Il est réveillé et me demande de sa voix cassée qu'il veut voir notre fils. Je n'aimerais pas que bébé Mansour le voit dans cet état. Mais je vois qu'il a besoin de le voir.

__ Mia, amène le moi à la clinique. Je t'envoie l'adresse.

__ D'accord madame. À tout à l'heure !

Je raccroche et m'approche de Lamine. Il me regarde tendrement avec ses yeux si magnifiques qui ont un peu perdu de leur éclat. Je l'embrasse sur le front en faisant un effort monumental pour ne pas pleurer.

__ Ça va ? Dis-je doucement, comme si à moi même la question me faisait peur.

__ Ne t'inquiètes pas trop, me dit-il en serrant ma main. Tu m'as l'air tellement fatiguée. Tu devrais aller te reposer mon amour..

Les Âmes DestinéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant