Les Âmes Destinées

Chapitre 7.

Viviane Rose Dasylva

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Il est déjà vingt deux heures et toujours aucune trace de Ousmane. Je l'attends impatiemment dans le salon, et d'habitude il ne rentre pas si tard. Tout le monde est déjà couché dans la maison. Il faut avouer que ce matin on a eu une petite dispute et je n'aime pas me coucher sans régler mes problèmes avec avec mon mari. Je sûre qu'il fait exprès de rentrer tard pour me punir d'avoir encore une fois exagéré. C'est en partie de ma faute. Mais qu'est-ce que j'y peux ?

D'aussi loin que je me souvienne, je ne sais pas ce que c'est d'avoir une vraie famille jusqu'à ce que je rencontre Ousmane et sa famille. J'ai grandi dans un orphelinat jusqu'à l'âge de douze ans. Ce sont les bonnes sœurs qui m'ont donné le nom de Viviane Rose car elles n'ont trouvé sur moi qu'un bracelet avec un seul nom dessus : Rose. Quand on m'a abandonné devant la porte de l'orphelinat je n'avais que deux mois. Je ne connais même pas mes origines. Ce qui est bizarre c'est que j'ai des yeux verts foncés. Les gens trouvent ça bizarres alors que j'ai le teint marron. L'explication logique c'est que l'un de mes parents devait être métisse et du coup devait avoir les mêmes yeux que moi.

A mes douze ans, j'ai été dans une famille d'accueil. Rien ne s'est passé comme prévu. Mes parents d'accueil me donnaient certes quelques cours du soir car j'avais dépassé l'âge d'aller à l'école. Mais je ne m'y sentais pas bien. On me maltraitait, je travaillais beaucoup et je n'avais aucun moyen de sortir dehors. J'ai dû supporter cela pendant six ans avant que je ne m'enfuis et retourne à l'orphelinat. Je ne connaissais que cet endroit de toute façon. Je leur ai proposé mon aide puisque j'ai un peu étudié. C'est comme ça que j'ai commencé à y travailler et à gagner un peu d'argent par la même occasion.

Un jour, le bâtiment dans lequel j'étais logée avec certaines autres orphelines majeures a pris feu et c'est ce jour là que j'ai rencontré Ousmane. J'avais tellement peur car j'étais la responsable de ce bâtiment mais il a su me rassurer quand lui et ses collègues pompiers sont arrivés. C'est un cours circuit très vieux qui a cédé ou un truc de ce genre. Je ne me rappelle pas trop car pour la première fois de ma vie je venais de voir un homme très beau avec de si magnifiques yeux. Mon cœur battait fort du coup. Je croyais que de telles personnes n'existaient qu'à la télé. Et quand il s'est présenté à moi sous le nom de Ousmane Dasylva, j'ai été de suite charmée. On a échangé nos numéros et plutard il m'invitait quelques fois à déjeuner et c'est comme ça qu'on est tombé amoureux l'un de l'autre et on a fini par se marier. Je l'aime tellement cet homme. Quand j'ai rencontré sa famille, j'ai crû que ce n'était qu'une illusion. Ils étaient tous gentils avec moi et ils le sont toujours.

Mon problème c'est que je suis paranoïaque et Ousmane ne supporte pas cela. Parfois j'ai l'impression qu'il ne me comprend pas vraiment. J'ai vécu toute ma vie sans famille. Je ne sais même pas d'où je viens. J'ai peur de le perdre et de me retrouver seule, sans personne. Je vis avec cette peur constamment si bien que je ne savoure même pas mon bonheur d'être avec lui alors qu'il m'a sorti de la misère vers la lumière et a fait de moi sa femme. Je dois apprendre à contrôler ma peur, cette impression que je vais perdre tout ce que j'ai acquis, qu'il va finir par se lasser de moi et aller voir ailleurs.

Je sursaute quand la porte d'entrée s'ouvre. Il est là devant moi, dans son uniforme de pompier, si beau et si grand. Je suis impressionnée comme toujours devant son charisme naturel. Moi je suis très petite à côté de lui et il me taquine toujours en disant qu'un jour son cou allait se briser à force de se baisser au moment de m'embrasser.

__ Vivi ! Qu'est-ce que tu fais là jusqu'à pareille heure ? Me demande t-il surpris et je sens de l'irritation dans sa voix.

Notre dispute de ce matin ne lui est pas encore passée. C'est qu'il est parfois rancunier cet homme.