Chapitre 1.

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Aujourd'hui, cela fait exactement quatre mois et dix jours depuis la mort de Lamine. Aujourd'hui marque la fin de mon veuvage. Et pourtant, je ressens toujours la même douleur de sa perte comme le premier jour. Je me sens seule, triste, faible et sans engouement. Rien ne me plaît plus. Je ne savais pas que perdre quelqu'un qu'on aime était si douloureux ! Ma meilleure moitié m'a laissée seule face à ce nouveau monde inconnu. Je ne connaissais plus une vie sans lui.
Il me manque atrocement. Je rêve de lui, je pense à lui, il est encré en moi. Cet homme a été mon pilier, mon mentor et la canne avec laquelle je m'appuyait quand mes jambes refusaient de m'obéir.
J'ai maigri et mon visage est devenu pâle à force de pleurer.

Le gens vont et viennent dans mon salon, ma famille, mes amis, mes collègues. Ils me renouvellent leur regret de ma perte et prient pour moi. Je me demande s'ils comprennent vraiment ma douleur profonde. La mort est le seul conseiller qui ne parle pas. Il est si mystérieux et frappe n'importe quand. Et la mort a frappé à ma porte et m'a pris un être cher. Je crois au destin, je crois en Dieu et je continuerai de prier pour le repos éternel de son âme.
Je pense à mon fils, orphelin à si bas âge. Il ne comprenait pas cette situation, il réclamait sans cesse son père, c'était dur de supporter cela. J'ai dû l'amener chez mes parents.

Vers seize heures, tout le monde est enfin parti. Je m'autorise un petit moment seule pour lire le coran. Lamine m'a toujours conseillé de toujours y tenir car c'est avec le rappel d'Allah que se tranquillise le cœur. Je ne cesse de prier pour lui à chaque prière, à chaque moment. Nous sommes tous des esclaves d'Allah et viendra le jour où nous répondrons de nos actes. Donc tâchons de faire de bonnes œuvres et prier pour nos morts est une aumône pour eux.

Quelq'un frappe à ma porte, me faisant lever les yeux de mon livre. C'est Ndela, la fille de Assan.

__ Oui ma fille ça va ?

__ Ça va bien tata Adé. Tonton Mansour est là. Il demande à te voir !

__ Dis lui d'entrer s'il te plaît.

Mansour c'est le meilleur ami de Lamine et l'homonyme de mon fils. Il a toujours été là dans les moments difficiles, du début jusqu'à maintenant. Il ne m'a jamais laissé tomber. Il m'appelle tous les jours pour demander de mes nouvelles, un ami en or qu'on ne voit que rarement de nos jours. Il est avocat et je crois savoir ce qui l'amène.

Il entre et me prend directement dans ses bras. Je retrouve beaucoup de réconfort auprès de lui. Il a toujours été très protecteur envers moi.

__ Salut ma femme chérie ! Me dit-il en s'asseyant à mes côtés, comment tu vas ?

__ Ça va bien Sora et toi avec le boulot ?

Je l'ai toujours surnommé comme ça car c'est un surnom que lui avait donné Lamine. Et j'aime bien l'appeler ainsi, ça me rappelle mon mari.

__ On est là hein à courir de gauche à droite. Je pensais beaucoup à toi. La dernière fois tu n'allais pas bien.

Il parle du jour où il m'a trouvé dans ma chambre toute seule, dans le noir total. J'avais entre les mains une photo de Lamine et moi quand j'étais enceinte. Je pleurais sans pouvoir m'arrêter. Je chassais quiconque qui entrait dans ma chambre. Je ne voulais voir personne et je refusais même de manger. C'était une période très sombre pour moi. J'étais dans le déni au début mais quand j'ai réalisé qu'il est vraiment parti et que je ne le reverrai plus jamais, j'étais devenue hors de contrôle.

__ Je suis désolée...

__ Chut.. Désolée pour quoi ? C'était tout à fait compréhensible et je ne sais pas ce que tu as dû endurer tout ce temps mais c'était pénible. Je te comprends, dit-il en effaçant mes larmes qui avaient coulé. Calme toi d'accord. J'aime pas te voir comme ça. Sois forte !

Les Âmes DestinéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant