Je te vois

33| Dysis

[NDA : Si vous voulez vous plonger dans l'ambiance, je vous propose d'écouter I wanna be yours ou Young and Beautiful]

      
                                  ♡
         

Tout est plongé dans un calme absolue, si bien que quand je sors de ma hutte, et que je découvre l'ombre de Lo'ak, une vague d'excitation vient faire battre mon cœur si fort que j'ai l'impression que tout le monde pourrait l'entendre.

— Hey, murmure-t-il avant de prendre ma main.

Il m'attire contre lui et dépose ses lèvres contre le haut de ma joue. Je souris dans le noir, fermant les yeux avant de serrer ses doigts dans les miens.

En m'écartant, j'arrive à voir les beaux traits de son visage, nettement. Il me sourit. Ses yeux sont plongés dans les miens, et je remarque que les arbres et les plantes fluorescentes se reflètent dans son regard. Sa peau est recouverte de petits points blancs, qui brillent dans la nuit comme des milliers d'étoiles.

— Suis moi.

Il se retourne et garde ma main jointe dans la sienne avant de nous guider dans la forêt. Je le suis en silence, ignorant où il veut nous emmener.

Autour de moi, les animaux s'agitent calmement dans les branches des arbres ou froissant les feuilles du sol. Des petits bruits délicats et doux qui nous accompagnent dans notre escapade nocturne.

Pendant une dizaine de minutes, Lo'ak me mène dans les bois sans un mot. Le silence n'a plus rien de dérangeant entre nous. Il a quelque chose de significatif ce silence. De communicatif. Mon pouce caresse le dos de sa main. Ses cinq doigts pressent les quatre miens.

Nous passons sur une longue racine qui est utilisé comme passerelle pour passer d'une rive à l'autre d'un gros ruisseau, d'où le paysage se reflète dedans. Je l'observe avec un sourire émerveillé.

— C'est encore loin ? je demande.

— Encore quelques mètres.

Il tire un peu sur mon bras pour que je me rapproche de lui, et quand mon corps arrive près du sien, il me laisse passer devant et passe une main sur ma hanche avant de me pousser vers notre destination. Ses doigts chauds viennent me provoquer quelques frissons, quand ils caressent ma peau avec douceur. Son souffle vient caresser mon dos.

— Ferme tes yeux, chuchote-t-il en posant ses mains pour couvrir mon regard. Je te guide.

Une de mes mains se pose sur la sienne, et je commence à avancer lentement, prudente, posant un pied puis l'autre sur le sol, tatonnant l'herbe sous mes orteilles, pour m'assurer de ne pas marcher sur quelque chose de douloureux.

Pendant encore quelques courtes minutes, j'avance, le regard voilé, sans savoir où nous allons.

Puis je le sens s'arrêter. Alors je m'arrête aussi.

Ses mains glissent lentement des mes yeux à mes épaules, avant de revenir autour de ma taille. Je regarde l'endroit magnifique qu'il nous a choisi. Une grande allée de buisson, aux fleurs mauves, ouverte légèrement afin de pouvoir laisser passer quelqu'un. Il n'y a pas beaucoup d'arbre autour, si bien que l'océan d'étoiles qui parcourent le ciel ne m'a jamais semblé autant visible.

Des grandes plantes grimpantes que je n'avais encore jamais vu, monte un peu au-dessus des buissons, et brillent telles des guirlandes.

Cet endroit est magique.

Je pose mes yeux sur Lo'ak sans mot et sourit.

— Viens avec moi.

Il s'agenouille pour passer en dessous du petit espace, tirant sur ma main pour que je le suive. Ce que je fais. Je franchis l'ouverture à sa suite, avançant sur mes genoux.

Puis nous nous retrouvons tous les deux isolés dans le petit cercle de buissons. Lo'ak se couche sur le sol et me tire jusqu'à lui. Je pose ma tête sur le duvet d'herbe fraîche et douce, et observe le ciel. Mon sourire s'agrandit.

— Qu'est-ce que tu en penses ?

— C'est magnifique, je murmure.

— Personne ne connaît cet endroit je pense. Du moins, ça fait des années que je m'y rends et je n'ai jamais vu personne d'autre. Il n'y a que toi.

Je tourne la tête vers lui pour lui sourire. Ses yeux se posent sur moi et il soutient mon regard.

— Je suis la première personne à qui tu montres cet endroit ?

— Oui, et tu seras probablement la seule.

Son commentaire me réchauffe le cœur. Je me redresse et dépose un baiser sur le haut de sa mâchoire, posant ma main sur l'autre côté de son visage.

— Dysis...

— Oui ?

— J'avais quelque chose à te demander.

Sa voix prend une toute autre assonance. Il semble étrangement angoissé. Ou plutôt nerveux.

— Je t'écoute, je dis gentiment, pour l'encourager.

— Maintenant que tu es une Omaticaya...

Ça fait seulement quelques heures que j'ai été nommée Omaticaya... j'ai l'impression que ça fait déjà des jours.

— Non oublie, c'est bizarre.

— Dis moi. Je ne te jugerais pas Lo'ak.

— Ok... bon je sais que tu es encore jeune, mais maintenant que tu es une Omaticaya, tu peux... enfin tu sais... tu peux te... joindre à l'un de nous. Enfin je dis ça comme ça, s'empresse-t-il d'ajouter, pour que tu saches.

Je me redresse sur le coude afin de pouvoir le regarder. Il détourne le regard, mal à l'aise, ce qui me fait sourire. Sincèrement, je savais déjà ce qu'il m'a dit, mais je n'aurais jamais pensé qu'il me le dirait.

— Ce n'est rien Lo'ak. Ne sois pas gêné.

Il ne me regarde toujours pas, alors je pose ma main sur son menton et le force à tourner les yeux vers moi.

— Je suis jeune, c'est vrai, mais je pense que j'ai déjà choisi avec qui je voulais passer le restant de mes jours.

Quelque chose brille dans son regard, et il se redresse à son tour. Je fini par m'asseoir, la main toujours posée sur son menton, et il s'assied en face de moi, sans me quitter du regard.

— Vraiment ?

Je hoche la tête.

— Mais j'ignore si cette personne souhaite la même chose, je murmure d'un souffle, en ne regardant dans les yeux.

Il ne bouge pas, si bien que j'ai peur qu'il ne comprenne pas qu'il est la personne concernée dans ma phrase.

Puis il hoche la tête à son tour. D'abord lentement, puis très frénétiquement. Mon cœur s'emballe aussitôt. Le temps semble même s'arrêter rien qu'à ce mouvement de tête.

— Oui.

Je souris. Encore plus fort que tout à l'heure. Encore plus fort que toutes les fois où j'ai souris en sa présence. Encore plus fort que n'importe quelles fois où j'ai souris, à n'importe quels moments de ma vie.

Je me penche légèrement pour l'embrasser, avant de prendre ma tresse entre mes mains, prête à me lier à vie avec le garçon qui se tient devant moi.

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Hey hey

Désolé du retard les loulous, j'avais un petit problème d'inspiration.

Bon, on ne juge pas le fait qu'ils ont 15 ans (je pense, je sais même plus) on lit pour le plaisir, hein ?

Bisous

~Pe_001E23~