Prologue

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Mon corps froid s'écrasa lourdement sur le sol.

« Ta mère s'est tuée par ta faute, ne me force pas à partir moi aussi. »

« Respire et je te tue, Iana. »

Je sursautai, prise de tremblements, en entendant le bruit de la balle pour la cinquième fois sortant de son canon. Je relevai les yeux vers lui, il avait son arme pointée face à moi, mais la balle s'était plantée dans le mur juste à côté de ma tête.

Une chance, hein...

Il s'avança à grands pas vers moi, tenant son arme à bout de bras. J'essayai de m'éloigner de cet homme, en reculant le plus possible, jusqu'à sentir mon corps heurter le mur. Il ne fit que quelques pas de plus, et maintenant il se trouvait à seulement quelques millimètres de moi, son canon pointé sur moi, sa main tremblait légèrement à son insu.

J'entendis à présent le bruit sourd qu'il fit en rechargeant son pistolet. Qu'il pointa à présent sur mon crâne.
Je ne pouvais pas bouger, dire le moindre mot.
La moindre respiration pourrait être fatale.
J'étais pétrifiée devant lui, tétanisée, il le savait.

Personne ne me sauverait.
Car je n'avais plus personne.
Ils m'avaient tous abandonnée.

Ce sont des menteurs.
Des menteurs.
DES MENTEURS.

« On ne veut plus de toi, tu nous causes trop de stress avec tes maladies mentales. »

Mon regard passa du canon de son arme à ses yeux bleus.
J'aperçus son visage déformé par le dégoût, dans ces yeux quelque chose que je n'arriverais pas à distinguer. Une sorte de...

Tristesse ? De regret ?

Puis, il me hurla ces mots :

« Pourquoi tu me fais faire ça, putain ?! »

Juste avant qu'il n'appuie une sixième fois sur la détente.

- P-pourquoi t-tu fais ça... ? Qu'est-ce que je t'ai fait de mal ?... dis-je d'une voix tremblante.

Mes sanglots résonnent dans l'espace infini de cette cellule sans lumière.

- Laisse-moi m'en aller... p-pitié...

J'avais peur.

Le pistolet dans mes mains est encore chaud, la détonation a explosé l'un de mes tympans.

- Je t'en supplie...

Mes larmes redoublent. Elles dévalent mes joues comme une chute d'eau, mon stress parcourt tout mon corps sans que rien ne puisse la freiner.

Je ressens de la pitié. Suis-je faible ?

Je ne suis pas faible.
Je ne suis pas faible.
Tu n'es pas faible, Earl.

« T'es lâche, Earl. Tu es faible. Je regrette de t'avoir comme fils. »

« Accepte-le, ta destinée n'est rien d'autre que la mort. »

Son destin ne lui appartient plus.
Il est mien désormais et elle le savait.

- "Iana... tu le sais, princesse... pourquoi je ne peux te laisser partir..."

L'existence, l'univers sont ainsi faits, chacun contrôle les autres, nous sommes simplement des pions, mon propre destin m'échappe, je ne suis qu'un vulgaire pion sur l'échiquier : la vie.

Nul n'est plus noir qu'une âme écorchée par la mort, la vie est simplement remplie de mensonges, de malheurs, tout ça n'est que poussière. La fuite. La solitude. Le Chaos. Nombreuses sont les victimes qui l'ont appris à leurs dépens.

Je suis le Chaos...
Je suis...
Earl Johnson.

Dears of desire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant