Chapitre 2

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Iana Wilson

Je sortis de mon travail avec pour compagnie la pluie et l'orage qui résonnaient dans toute la ville. La soirée était terriblement longue.
Je pensais pouvoir sentir l'odeur de leur cigarette et de l'alcool qui imprégnait mes narines.
J'essayai de me couvrir avec ma veste, mais les gouttes redoublèrent d'intensité et devinrent de plus en plus violentes.

J'accéléra le pas, sentant l'eau perler sur mon visage et transpercer mes vêtements.

Les gouttes sous mes yeux pourraient faire penser à une mer si déchaîner que mon cœur pourrait s'arrêter. Mon visage rougi par le froid, j'essayai de pousser mes mèches qui obstruaient ma vision.

En levant les yeux, j'aperçus un éclair puis son grondement, l'intonation de ce dernier me fit sursauter.
J'ai toujours adoré ça.
L'orage, ce bruit soudain qui arrivait quand on s'y attendait le moins.

Le ciel est était noir un frisson me traversa le corps. Malgré tout, ce bruit était apaisant, moi qui aimais cette sensation de légèreté.

Les voitures et les motos éclaboussaient le trottoir, projetant des éclats d'eau dans toutes les directions. Cela créait une atmosphère particulière, mais pour moi, cela renforçait le sentiment d'être une ombre, une présence insignifiante dans cette agitation urbaine. J'avais l'impression de m'être perdue il y a bien longtemps, cachée derrière la lueur artificielle de la nuit.

La pluie, souvent associée à la mélancolie, semblait se fondre harmonieusement avec mes pensées. Mon anxiété me paralysait, me laissant impuissante face à mes propres démons. Je me laissais emporter par cette vague d'inquiétude, laissant chaque goutte pénétrer mes pores, comme si elle avait toujours fait partie de moi.

Malgré ma fatigue écrasante, je continuais à avancer. Les passants croisaient mon chemin, portant leurs parapluies comme des boucliers contre les éléments. Leurs rires joyeux résonnaient dans l'air, un son qui me semblait lointain, étranger. Mon propre rire s'était estompé, devenu un écho nostalgique dans ma mémoire. En observant ces inconnus, je m'imaginais leur vie, les possibilités de bonheur que la vie pouvait leur offrir. Leurs sourires illuminaient brièvement mon esprit.

Je pensai à la douche chaude que je vais pouvoir prendre en arrivant, je commençai à grelotter. Mes épaules se contractèrent, je remis mon sac sur mon épaule et je plongeai mes mains dans mon jean.

J'étais déjà trempée, mon parapluie ne m'avais pas aidée suffisamment.

L'immeuble n'était ni très grand ni très chaleureux. Les couleurs ternes, un blanc cassé presque délavé, avec un ancien violet décoloré sur certains côtés des murs, ne faisaient rien pour améliorer son apparence.

Tous les immeubles se ressemblaient et semblaient destinés à perdurer, même si cela aurait dû être le contraire. La plupart des habitants n'avaient pas les moyens de vivre ailleurs, et c'est pourquoi ils se retrouvaient ici.

En cherchant l'interrupteur, je tâtonnais contre le mur.
Finalement, je le trouvai et allumai la lumière dans l'entrée. Celle-ci clignotait de temps en temps, donnant une atmosphère lugubre à l'ensemble du bâtiment. J'escaladai les marches deux par deux en sortant les clés de mon sac. Mes pas résonnaient dans la cage d'escalier.
En tournant la clé dans la serrure, je pouvais sentir le silence pesant derrière la porte.

Ma veste tomba au sol et je me débarrassai rapidement de mes talons. L'eau formait une flaque sur le sol déjà abîmé.

j'ai besoin de cette douche pour me réchauffer. Mes vêtements trempés rejoignit ma panier à linge en volant et je fonça sous l'eau chaude.

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