Chapitre 2 - La télévision

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Enfin rentrée chez moi après une journée de travail fastidieuse, toutes les journées de boulot se ressemblent mais pour rien au monde je ne quitterais mon travail. Non seulement je suis bien payée mais aussi je ne risque pas de m'ennuyer.

Après avoir ranger les dernières courses que j'ai faite avant de rentrer, je me mets directement aux fourneaux, il est 18h30 et mon ventre crie famine. Ce soir c'est risotto aux champignons. Je mets d'abord l'eau à bouillir à feu vif avant d'y plonger mon riz à risotto et sur une casserole à part, je fais griller des cèpes.

Une fois que le riz est suffisamment cuit, je l'égoutte en y laissant un peu de jus de cuisson, je vide une brique de crème dessus et y dépose mes champignons avant de mélanger. L'odeur du risotto a reparfumer tout mon appartement, avant de servir et d'y déguster, je laisse reposer pendant une dizaine de minutes.

Pendant ce temps, j'allume la télévision en quête d'un truc sympa à regarder, en zappant, je m'arrête sur la chaîne de dessins animé pour enfants et je m'allume une cigarette. Après que le premier épisode soit fini et que ma cigarette soit totalement consumée, je décide de passer à table.

Je me sers une cuillère et demie de mon fabuleux risotto, il est encore bien chaud et c'est plus agréable ainsi pour le déguster petit grain par petit grain. Je commence à manger mon risotto, il est tellement bon que mon assiette n'en fait pas long feu, je décide alors de me resservir une petite cuillère par gourmandise.

Pendant que je déguste mon risotto, les épisodes des dessins animé défilent sans que je comprenne vraiment leur sens, mais c'est drôle et les souvenirs remontent.

Ma mère rigolait avec moi devant les épisodes de Mr. Bean ou Zig et Sharko, que de bons souvenirs, ça me manque tellement que je manque de verser une larme ou deux dans mon risotto.

Je me fais tirer hors de mes pensées quand j'entends la télé faire un drôle de bruit, quand je l'a regarde, je remarque qu'elle ne fonctionne plus très bien, me voilà embêtée...

- Probablement un problème d'antenne. Me dit-je.

Je ferais peut-être mieux de l'éteindre et de la rallumer. Une sacré technique débile mais qui ne manque pas de faire son effet à tous les coups, mais pas cette fois-ci visiblement. Je devrais peut-être appeler mon opérateur pour savoir si un problème d'antenne n'a pas été signalé.

Je tape le numéro, en espérant qu'il soit encore là à cette heure tardive. Il sonne une fois et la célèbre petite musique d'ascenseur fait son apparition, ce qui commence fortement à m'agacer. J'attends une dizaine de minutes environ avant qu'on me dise que tous les opérateurs sont occupés et qu'il faut que je renouvelle mon appel ultérieurement.

Super.. Je viens de gâcher dix minutes de ma vie pour qu'on me dise que c'est mort pour ce soir.

Quelle soirée, j'espère que la télé sera revenue d'ici demain ou je risque de tuer quelqu'un. Pour éviter d'y penser, je me lève de ma chaise et commence à faire la vaisselle. J'entends toujours la télé faire un bruit affreux alors je décide de l'éteindre pour mieux me concentrer sur ma vaisselle.

J'eus à peine le temps de finir ma vaisselle que j'entends encore la télé faire des siennes, il me semblait pourtant l'avoir bien éteinte, elle déconne toujours mais j'arrive quand même à distinguer des images, on dirait des images de dessins animé... Je ne distingue pas très bien les images mais les couleurs sont tellement vives qu'elles me rappellent mon cauchemar... Du jaune, du rouge, du orange... Des couleurs qui rappellent beaucoup le style pop-art que les couleurs présentaient dans mon rêve...

Je m'approche de la télévision, le reflet de la lumière sur mes lunettes de repos heurte ma vue, je les enlève et me frotte les yeux avant de les relever vers la télé et tomber sur un véritable film d'horreur : Un visage d'homme à la peau tellement pâle qu'elle en est presque blanche, des yeux qui sortent de leurs orbites et un sourire édenté vraiment effrayant. 

Prise par la peur, je pousse un cri d'épouvante et tombe sur les fesses sur mon tapis, en tombant, l'image s'estompe petit à petit pour laisser un message accompagné de rire d'enfant en fond sonore : Lucie, Ugo, Cloé, Ilona, Fabio, Eliott, Rowan.

Le message s'efface comme si on effaçait un message écrit à la craie sur un tableau d'école, les rires d'enfants se taisent et ma télé se met à zapper sur milles et unes chaines de télévision : Télé-réalité, jeu d'argent, Euromillion, dessins animés. Les chaînes changent de plus en plus vite et le bruit grésillant de la télévision devient de plus en plus insoutenable, je me relève en furie pour éteindre le poste et saisie mon téléphone pour signaler un problème de piratage. 

Je compose le numéro mais dès la première sonnerie, mon téléphone raccroche, je réessaye mais cette fois-ci, en tapant sur la touche "Appeler", mon électricité se coupe brusquement, laissant mon appartement dans le noir complet.

- Oh non, par pure pitié, pas ça... Me dit-je à moi-même en laissant tombé mon téléphone sur le sol du salon.

Je me penche vers le sol pour le reprendre et activé ma lampe torche.

- En espérant que Mr. le concierge soit encore d'activité à cette heure tardive... Dit-je en saisissant mes clés d'appartement.

Je sors de mon appartement en claquant la porte, le bruit résonne dans l'allée, en posant mon pied gauche sur la première marche de l'escalier, je réalise que je suis sortie seulement avec ma robe de chambre en polaire rose et mes chaussons à l'effigie de Stitch. J'essaie de me rassurer en les regardant, un petit ricanement accompagné d'un sourire en coin s'échappe de ma bouche.

En arrivant au rez-de-chaussée, je remarque que toutes les lumières du hall d'entrée sont éteintes et que la seule source de lumière présente dans la pièce est la lumière verte du pictogramme de sortie de secours. Le concierge n'est pas ici, ce n'est pas nouveau, je me demande même si cet homme fiche quelque chose de ces journées, hormis boire du café à pleine cafetière...

Je vais devoir me débrouiller par mes propres moyens, à commencer par trouver le sous-sol et le disjoncteur de mon appartement, pour espérer ne pas finir ma soirée plongée dans l'obscurité. 

Je parcours les couloirs avec comme seule lumière, la lampe torche de mon téléphone comme seule source de lumière et mes jambes pour avancer difficilement, toutes deux tremblantes comme des feuilles. Certains bruits de craquement me font sursauter et manquent de me faire faire tomber mon téléphone pour la seconde fois. 

Après quelques minutes à avancer doucement, mais sûrement, dans les couloirs du rez-de-chaussée, je tombe enfin sur la porte menant au sous-sol, je pose la main sur la poignée en métal, son côté glacial me procure un frisson. J'essaie de l'ouvrir en la tirant, en la poussant, rien n'y fait, je réessaie de la pousser ou de la tirer encore plus fort, mais je n'obtiens rien hormis des grincements stridents.

J'ai compris, il me manque la clé, et si le concierge l'a constamment sur lui, je suis bien partie pour passer ma soirée dans le noir... Je tâche de rester optimiste et j'espère que ce vieux grincheux a laisser son journal des clés pour savoir si quelqu'un n'a pas pris la clé avant que le concierge ne parte.

Je reviens sur mes pas et je regarde quelques fois la batterie de mon téléphone : 26%, j'espère qu'il tiendra le coup encore un peu, au moins le temps que l'électricité revienne... Une fois arrivée devant le bureau du concierge, je passe par le petit hublot, à défaut d'avoir la clé accédant à son bureau, je fouille dans tous les tiroirs et les placards que je vois, cet homme est tellement désordonné que je me demande comment il fait pour se retrouver dans ce bazar.

J'ai beau fouillé dans tous les recoins, je n'arrive pas à trouver ce journal, je regarde encore autour de moi et je trouve un porte-clé contenant des clés vieilles et usées, en dessous, je trouve un journal avec une couverture en simili-cuir, toute vieille et usée elle aussi. En ouvrant ce journal, quelques feuilles tombent, des ordonnances, des factures et des photos de femmes presque nues, quel gros porc...

Je tombe sur des choses écrites avec une écriture en pâtes de mouches, quelques personnes de l'immeuble ont l'habitude de prendre la clé en journée car les plombs ont tendance à sauter à cause d'une machine à laver enclencher en même temps qu'un lave vaisselle, une personne a prit la clé du sous-sol quelques minutes avant que tout saute, mais le nom est illisible...

Où vais-je bien pouvoir trouver cette clé ?

Déconnectés - Le murmure des ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant