3. L'enfer

21 2 3
                                    


Un sourire s'étire sur mes lèvres en lisant son message. Ce soir on sort.

Je commence par fouiller dans mon placard afin de trouver une tenue de soirée, Sara a choisi elle-même là où nous passerons notre soirée, ça promet. Je décide d'enfiler une paire de collants, une jupe noire, un haut sexy mais pas trop et je rajoute par-dessus un blazer noir, sans oublier des talons noirs. Histoire de pousser l'idée jusqu'au bout !

Je me regarde dans le miroir et lâche mes cheveux auburn, je rajoute quelques bijoux et me parfume, je passe ensuite au maquillage, je me fais un « dark féminine look » que j'ai vu ce matin sur internet. J'aime bien le rendu final, je me croirai presque sexy comme ça. J'envoie un message à mon acolyte pour la prévenir que je suis prête.

[Je suis prête ! Tu en es où toi ?]

[Je suis prête aussi ! On se rejoins direct au bar !] me répond-t-elle.

Elle m'envoie l'adresse du bar, je sors de chez moi en vérifiant bien d'avoir toutes mes affaires et d'avoir bien fermé la porte. J'ai hâte de retrouver mon amie, je ne suis pas sortie depuis longtemps et j'avoue que ça m'a pas mal manqué !

Sur le chemin, un mec m'interpelle.

-Salut ma puce... Me dit-il en se retournant sur mon passage.

Je l'ignore et continue ma route.

-Pourquoi tu me répond pas poupée ? Continue-t-il en commençant à marcher vers moi.

J'accélère le pas, je commence à trembler, je suis dans une ruelle assez calme, il n'y a pas de voitures, je suis seule avec lui...

-C'est bien tu viens de remarquer que nous sommes rien que nous deux ici...

Il continue de me suivre, mes mains tremblent, je sens mon cœur battre de plus en plus vite... Comment je vais me sortir de cette situation. J'ai peu de solutions actuellement, soit je cours (je suis en talons, c'est mort), je lui casse la mâchoire (je ne sais même pas ouvrir un pot de confiture, c'est mort), je hurle et j'appelle à l'aide (une chance sur deux que cela fonctionne, vaut mieux ne pas prendre de risque), je peux essayer d'appeler quelqu'un (cela peut l'énerver, je ne sais pas s'il est armé), je suis perdue.

-Chérie je ne vais pas passer toute ma soirée à tout courir après, sois tu viens maintenant, soit je viens te chercher et crois-moi que je ne fais pas dans la douceur. Dit-il en finissant sa phrase par un rire pervers.

Je comprends que cette fois je suis vraiment dans la merde....

J'ai peur.

***********************************************************************************************

-J'ai peur maman ! criais-je à haute voix.

-Ce n'est rien, c'est juste une piqure Émy tu vas-y survivre ! dit-elle d'un air méprisant.

Je n'ai jamais réellement reçu du soutien de ma mère, elle dénigrait chacune de mes émotions, comme si ce n'était rien.

J'avais de la chance, j'avais un toit, je mangeais à ma faim, mais j'avais des parents absents et lorsque je me confiais à ma mère...Je me sentais coupable d'exprimer ce que je ressentais. À force, j'ai appris à ne pas me laisser emporter par mes émotions, mais je pense qu'au fur et à mesure, j'ai appris à les enfouir, les ignorer...

Je n'étais qu'une enfant qui voulait de l'amour, s'amuser. J'avais bien un frère avec qui je jouais, avant... Lorsqu'il est rentré dans un collège, je n'existais plus, nos parties de WII et nos constructions de lego ne l'intéresser plus. Je me sentais seule, mais je culpabilisais de ressentir cela, pourquoi avais-je le droit de me plaindre alors que j'avais tout pour être heureuse, mais je ne l'étais pas.

Ma famille a toujours été comme ça, mon père au travail, ma mère dénigrante les rares fois où je me confiais et mon frère...que dire, je pense qu'à ses yeux j'étais devenue un boulet, une enfant en manque d'attention qui l'embête, et je crois que cela me rendait énormément triste.

Ma mère me frappait lorsque j'étais enfant, mais rien de bien méchant, je pense que simplement parfois, elle avait besoin de se défouler. Malgré tout cela, je n'arrivais pas à lui en vouloir, c'était ma maman... 

***********************************************************************************************

-VIENS ICI SALOPE, TU COMMENCES À ME GONFLER ! Hurle-t-il.

Cette voix me ramène à la réalité, je me retourne, il court, vers moi.

Je n'ai même pas eu le temps de crier qu'il saute sur moi, m'agrippe les poignets et me pousse contre un mur proche.

-Lâche-moi je veux juste rentrer chez moi. Dis-je calmement.

-Oh mon cœur, si tu penses que je vais laisser une beauté comme toi me passer entre les mains, tu te fais des idées. Dit-il en passant sa main le long de mon visage.

-LÂCHEZ-MOI TOUT DE SUITE ! Criais-je de toutes mes forces.

-Personne ne t'entend tu le sais ça ? Alors ferme la un peu que je profite...

Il commence à descendre sa main vers mes jambes, je sens les larmes couler, je ne peux pas bouger, il repose tout son poids contre le mur qui est derrière moi, je suis coincée. Je sens mon téléphone vibrer, surement Sara, si elle savait...

-Ne pleure pas poupée, ça m'excite encore plus ! Dit-il en riant.

-Sale ordure ! criais-je en lui crachant dessus.

Il me regarde, essuie sa joue et esquisse un sourire, le pire que je n'ai jamais vu.

-Tu n'aurais pas du faire ça ma jolie...

Il me gifla si fort que tout mon visage tourna vers la gauche, il recommença, puis encore. Je sens le monde tourner sous mes pieds. Je vais mourir ici...

Il redescend sa main vers mes jambes, je tremble tellement que je peine à tenir debout et il aime ça. Il remonte sa main vers mon ventre, puis ma poitrine, je pleure encore plus en essayant de me débattre, c'est impossible.

-Tout va bien ?

L'homme se retourna vers la voix qui nous interpella.

-Rien c'est ma copine, elle est un peu bourrée tout va bien merci. Répondis l'homme.

-AU SECOURS ! criais-je de toutes mes forces.

-FERME TA GUEULE SALE PUTE ! me répondit mon agresseur.

La voix se rapproche de nous. L'homme appuyé sur moi me chuchote à l'oreille :

-Je vais te retrouver et te violer jusqu'à que tu en meurs salope.

Sur ces derniers mots, il part en courant. Je m'effondre au sol, mon corps lâche prise, j'ai l'impression de chuter. Que vient-il de se passer ? Mes larmes coulent toutes seules.

La voix arrive à mon secours, j'ai l'impression d'entendre des choses mais c'est comme si chaque son était étouffé.

-Venez vite, elle est en train de faire un malaise. Un salopard l'a agressé, elle est mal en point.

Cette voix m'apaise après ce qu'il vient de se passer, j'ai l'impression de flotter, tout de suite tout devient plus paisible...



--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Woah, que dire... Ce chapitre est intense, je l'ai écrit en peu de temps mais je suis plutôt fière du résultat, j'espère que vous apprecierais! Merci encore pour votre soutien <3.

-Zoé :) 

AUMARICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant