L'inévitable se présenta sous les traits de Luchanan qui me surpris les seins à l'air, en train de frotter la chemise contre moi. Perdue dans cette envie irrépressible, je reculais néanmoins sans trouver d'échappatoire. Il descendit prudemment dans l'eau et s'approcha doucement. Je me retenais de me jeter sur lui, serrant la chemise à me planter les ongles dans la main. Il se colla contre moi, m'écrasant contre le rocher, heureusement sans trop d'aspérités. Il posa les avant-bras sur la roche de chaque côté de ma tête, et je le vis serrer les poings. Je l'attrapais et le serrais contre moi, au point de me faire mal dans les bras. Je me voyais tirer sur sa chemise, et le repousser contre le sable pour lui grimper dessus. J'en avais envie. Mon corps me brulait, ma poitrine désespérait de ne sentir que le tissu, et la seule chose qui m'obsédait était la trique que je sentais contre ma hanche dénudée à travers son pantalon. Mais je résistais. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas que cela se passe comme ça. Son souffle brulant contre ma nuque me rendait folle à chacune de ses expirations. Je me surpris à respirer encore plus vite pour frotter mes seins encore un peu plus contre lui. Mon entrejambe était prêt à s'empaler sur n'importe quoi qui aurait pu avoir une forme un tant soit peu allongée. Même une branche aurait fait l'affaire. Un coquillage un peu long, un fourreau... J'eus même l'idée de ces fameuses dagues. J'étais prête à les utiliser pourvu que je les aies à portée de main.
Je me rendis compte alors à quel point cette pulsion pouvait être dangereuse. Le côté psychologique était déjà dévastateur, mais pour peu que l'on cède à la pulsion physique avec n'importe quoi...
Il m'écrasa encore un peu plus contre le rocher. Il était nettement moins musclé lorsque j'avais Eyluc face à moi. Le Capitaine Luchanan était vraiment bien doté en muscles durs et parfaitement dessinés. Je brulais de l'intérieur de ne pouvoir me satisfaire.
Je voulais...
Je devais...
Je plantais mes ongles dans son dos. Il se raidit encore un peu plus contre moi, me coupant presque le souffle. J'essayais de le frapper mais sans succès. Il ne bougea pas d'un millimètre. Je devenais hystérique. Il me fallait quelque chose, n'importe quoi ! Je sentais l'eau s'écraser contre ma hanche à chaque vague, comme un assaut infini. Cette démarcation franche entre mes jambes plantées dans l'eau froide, et mon buste transpirant de désir. Pour peu que l'eau se soit mise à bouillir, je n'en aurais pas été surprise.
Mais rien n'arrivait. Il ne me toucha pas. Je n'arrivai pas à le faire céder. Et pourtant il en avait envie, oh ça oui ! Je sentais son sexe aussi dur que la pierre et aussi brulante qu'une roche en fusion, mais il ne fit rien pour se soulager. Rien pour me soulager. Je crus mourir de cette envie.
Lorsqu'il se recula délicatement, je l'entendis grogner. Il me rattrapa avant que mes jambes ne faillissent. Je m'aperçus alors que si le désir était toujours là, latent, j'avais repris le contrôle de mon corps. J'étais épuisée, à fleur de peau. La sueur sécha rapidement et bientôt je fus prise d'un frisson glacé. Il m'enfila sa propre chemise, à peine moins mouillée que la mienne et nous remontâmes en silence vers la plage. Il était très tard... ou très tôt, au choix. La plupart des groupes dormaient, certains manifestement ivres morts. Les braises mourantes nous éclairaient encore suffisamment pour que nous puissions rejoindre notre feu sans marcher sur personne. Carmen discutait à voix basse avec Chess. Osreik ronflait ostensiblement à coté, mais le reste de mon équipage était absent.
- Sheitan chasse le dahu avec ... je sais plus. Ils sont partis par là...
Elle fit un geste vague de la main. Il était plus probable qu'ils reviennent avec des chevilles cassées qu'avec un dahu... En espérant qu'il ne se prenne pas la tête avec les bleus. On n'avait pas besoin de ça. Serak, un autre de mes marins vint me poser la main sur l'épaule.

VOUS LISEZ
La fin d'Orloos.
FantasyLe Capitaine Orloos est recherché à travers les sept mers et même au delà. Après une longue chasse à travers les Océans, le Capitaine Oshara a trouvé son repaire. Malheureusement Orloos lui est tombé dessus avant qu'elle ne puisse avertir la marine...