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Je m'assois sur l'herbe derrière le lodge, où personne ne peut me déranger. Je plonge mon regard dans la lune attrayante qui me réchauffe instantanément.

Elle a toujours été ma protection et mon guide dans cette vie affreuse.

Chaleureuse, la lune m'a accueilli depuis petite me protégeant des démons terrifiants de ma mère.

Je soupire et m'allonge complètement, regardant le ciel magnifique du Kenya. Je me perds dans la beauté céleste en contemplant l'infini, lorsque je sens sur ma droite qu'il s'installe près de moi.

– Qu'est-ce que tu veux ? lui craché-je.

Ethan étire son dos et s'allonge aussi, j'installe alors une distance raisonnable entre nous. 

– Je n'ai pas le droit d'être ici ? répond-il, d'un air innocent.

Je roule des yeux.

– Quel hasard, tiens !

Du coin de l'œil, je vois ses lèvres s'étirer en un sourire au coin, et je replace ma tête correctement pour me perdre à nouveau dans la voie lactée.

– Tu aimes bien les étoiles ?

Je fronce les sourcils, je rêve où Ethan essaye de faire la conversation ?

– Sérieusement, qu'est-ce que ça peut te foutre ?
– Qu'est-ce que t'es rabat joie !

Je laisse le silence planer, et une pensée me traverse l'esprit, Ethan a tout entendu.

Il va me prendre pour une faible.
Il va utiliser mes confessions contre moi.

C'est donc pour ça qu'il me parle ?

– Tu n'as même pas intérêt à me prendre par pitié Ethan.

Il racle sa gorge et je le sens se mettre de profil pour me regarder attentivement. Il me trouble mais je tente de faire abstraction à cela.

– Pourquoi aurais-je de la pitié pour toi ?

Son ton ne transmet aucune émotion, ce qui m'énerve.

– Rien, laisse tomber, ordonné-je, sèchement.
Pour ce que tu as dit ?
– Laisse tomber, répété-je.

Malgré tout, il continue de parler, et je me retiens de ne pas lui sauter dessus pour l'étrangler à mains nues.

– Je suis loin d'avoir de la pitié, si tu veux savoir.
– Je t'ai dis que je ne veux pas.

Ma voix tremble de colère, et je tente de me contrôler.

– En fait, c'est plutôt l'inverse. Je n'aurais jamais pensé que tu as vécu une enfance difficile. C'est plutôt admiratif, je comprends maintenant pourquoi tu es à fond dans ce concours, c'est plus qu'un projet pour toi.

Je me tourne de profil et le regarde, écoeurée.

– Je n'ai pas besoin de ta compréhension, Ethan. Je suis la femme que je suis maintenant, le passé ne m'appartient pas.
– Au contraire, il fait de toi, la personne que tu es à présent.

Il se racle la gorge et lève les yeux vers le ciel comme pour se donner du courage, puis me dit d'une voix rapide :

– C'est dur à dire, mais tu es une battante.

Je ne sais pas si je dois prendre ces paroles comme un compliment mais je reste sur mes gardes, et me retourne sur le dos.

– Comme je te l'ai dit, je ne veux rien savoir.
– Laisse-moi finir.

Derniers BattementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant