silence radio

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𖧷

« Les galaxies, les amas de poussières, les astres s'éloignent les uns des autres inexorablement,Comme nous »

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« Les galaxies, les amas de poussières, les astres s'éloignent les uns des autres inexorablement,
Comme nous »

Adossée contre un énième rebord de carrelage, j'écoute. Y a cette nuée qui virevolte, ces sons lancinants qui se dispersent, y a la musique à peine trop forte, et ces rires qui flottent. J'les détestais ses bruits cafardeux, ces notes qui n'étaient plus mélodieuses. Seulement un ensemble de rythmes anarchiques, qui finissaient presque par me hanter. Et pourtant, je crois que j'en ai presque trouvé un réconfort finalement, il me donne l'impression d'être entouré d'âmes éthérées et de la candeur des cœurs loin des mœurs acerbes.


Alors maintenant, j'allume la radio quand les corps avides ont disparu, laissant la carapace des réminiscences prendre le contrôle de leurs cadavres. Le son écorché chancelle et j'me sens plus seule. Les voix presque mécaniques qui
chantonnent dans mes tympans, elles deviennent presque un peu trop présentes dans ma vie, un peu trop réconfortantes.

Je crois que je me suis jamais senti aussi seule entouré de tous ces gens qui dansent et qui flânent autour de moi.

Y a ce Toi qui es devenu du vide, comme un soupir qui s'étend bien trop longtemps, ce tu dont j'ai fini par oublier qu'il qualifiait.

J'me souviens, on regardait les étoiles, extase du ciel, j'les trouvais égocentriques à imploser comme des enjoliveuses, y en avait des milliers des astres insomniaques qui luisaient autour de nous.

Et pourtant, j'avais l'impression de me faire aduler par Érèbe lui-même, au milieu de la galaxie, j'étais seule à en crever.

J'men souviendrais à jamais de ta phrase fugace qui aurait dû s'esseuler dans le tissu fougueux de la nuit. Tu l'avais prononcé d'une voix chevrotante, qui se cousait inlassablement dans les nébuleuses de minuit.

" N, tu me fais penser à elles, aux étoiles filantes "

Tu avais sans doute raison, j'suis narcissique, j'écris des milliards de textes dénués de sens où je place des jolis mots, des mots, un peu cassés (c'est toujours plus joli les péchés. ) qui cherche à décrire mon existence.

Tu détenais la clé de la liberté dans le creux auburn de ton iris, mais je crois que j'ai fermé mes paupières somnolentes à cet instant fugace, elle s'est à jamais perdue dans ce camaïeu de bronze qu'était ta rétine.

Ce soir-là, je m'étais évadée comme une météorite.

Notre idylle avait trépassé sous les néons lunaires, l'ivresse de nos caresses, nos baisers endoloris, tes doigts velours devenaient âpres sous mon toucher, j'avais tout lacérer. Pour changer.

J'suis lâche, comme les étoiles en fuite, ou peut-être que j'adule sans doute un peu trop ma liberté, mon anarchie veule que je ne peux délaisser.

Foutaise de se dire que je m'étais jamais senti aussi insoumise qu'à tes côtés.

Je me souviens de toi, ce pantin qui danse en continu, pirouettes qui s'éternisent.
Tes lèvres gercées qui repentissaient sous mes iris mornes.
Tes doigts rugueux frôlant les miens, on déambulait dans les rues étroites de Montmartre, mes pieds se callant contre les pavés obliques, on était libres, les cris de l'ivresse, et la solitude de la nuit semblait jamais nous atteindre. On était loin de cette prison dorée, des vices de l'allégresse, seulement nos rires qui chancelaient jusqu'à l'aube. On était des funambules sur un fil d'adrénaline, et la nuit nous enlaçait d'un sourire magnanime, comme on dit la lune console nos douces afflictions.

Et l'errance devenait notre idéal, couronné par les coups mornes.

Tu me manques un peu (beaucoup) mon âme mécanique.

Pourtant, je suis incapable de ressortir ton nom, comme si te nommer reviendrait à briser l'osmose, cet interlude au pays de l'errance, non, je ne briserai pas cette transe.

Et ton odeur martyre à fini d'errer au creux des draps, comme un venin qui râpe ma peau à son habitacle, les murs paraissent crades sans ton toucher, mes lèvres paraissent fades sans tes baisers.

Ce tu, il qualifie tellement d'âmes, de fragments d'étoiles, ce pronom, il comble ce vide, il couvre les cris amers, il me fait oublier cette ombre éméchée et ses effleurements risibles.

Ce tu, c'est plutôt un vous, et dans ce cas sans doute que je pourrais vous souffler un, je vous aime. Et si tu m'aimes ne me le dis pas.

Et quand la radio se coupe, les étincelles fugaces paraissent lointaines, elles n'accablent plus les mélodies sourdes, je suis comme dénudée face au silence.

La symphonie muette a cessé au crépuscule de se jouer, les notes se sont émondées de la portée, tel un météore,
un peu comme nous au final.

Les étoiles filantes
M'embrassent comme du velours
J'allume la radio

-𝐍𝐒𝐊

801 mots


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☆ 𝗔𝗦𝗧𝗥𝗘 𝗜𝗡𝗦𝗢𝗠𝗡𝗜𝗔𝗤𝗨𝗘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant