Normal, qu'il n'y est personne à côté de lui, personne ne veut s'asseoir à côté d'un dérangé. Un vol de 8 heures à côté de lui. Pfff. Moi, j'étais pas au courant, il a pris sa place après seulement.
C'est là, le surnom que je lui avais attribué : dérangé.
Bien choisi je trouve
Parce qu'il m'avait mal regardé et qu'il avait été vraiment bizarre avec la secrétaire tout à l'heure.
Mais bon, avec les dérangés, j'ai l'habitude. Alors je pris place, et il me reluqua. Je n'y prêtais pas attention et m'engouffrais dans la rangée. Je sentis une douleur aiguë dans mon tibia et m'affala au sol.
Attends minute papillon, ce dérangé vient de me faire un tacle. Mais il est défoncé !
Ok, je ne suis pas encore tombée plus bas que ma dignité, alors je me relevais et le fixais droit dans les yeux.
Et ils sont trop beaux, bleu gris. On dirait un loup.
Il t'a fait un croche-pied et tu t'extasies devant la beauté de ses yeux, normal quoi ?
Okidodoki j'ai compris, j'arrête.
C'est qu'il se marrait ce gros con !
- Allô, tu te prends pour qui à faire des tacles ? Mbappé ? Fallait aller sur un terrain de foot et pas dans un avion alors.
Je m'assis alors sur mon siège et bouclait ma ceinture.
- Tu parles à qui comme ça ?
- Bah à toi, bouffon
- Répète un peu, pour voir
Et il sortit un revolver de sa poche. Normalement les armes doivent être retirées. Il n'a pas le droit d'en avoir dans l' avion, il ne peut pas en avoir même ! Il a dû passer au détecteur ? Comment a-t-il pu déjouer le portique de sécurité et les caméras
- C'est une menace le pistolet, parce que si oui, t'es au courant qu'on est entouré de témoin ? T'es pas aveugle à ce point là ?
- Non c'est pour l'atterrissage.
Et il enfila ses écouteurs sans fil, ne me prettant plus la moindre attention. Moi qui voulais savoir pourquoi il m'avait faite tombé, je n'aurais sûrement pas la réponse maintenant. Alors, je pris mon téléphone, et regardais le fond d'écran figée : il s'agissait d'une très vieille photographie de mon père et moi, nous en laissant. Les larmes me montèrent aus yeux quand j'entendis une voix rauque.
- Pourquoi tu chiales ?
- Pour rien, répliquais je sèchement
- La plupart des gens ne pleurent pas pour rien
- Bah peut-être que je ne fait pas comme la plupart des gens
- Ouais, bof, j'y crois pas trop. Montre moi ça
Et il me pris mon téléphone des mains. Il détoura longuement mon fond d'écran et ses yeux se posérent sur mon père. À ce moment précis, j'entendis sa mâchoire de serrer si fort que je crois qu'il devait saigner des gencives.
- Tiens !
Et il me rendit mon téléphone spontanément, comme si rien ne s'était passé. Qu'avait t-il pu bien voir en mon père ? Je ne veux pas chercher à comprendre. Il voit ce qu'il veut, il fait ce qu'il veut tant que c'est loin de moi. Taymen prit son propre téléphone et saisit un message. Dans un groupe sûrement, vu le nombre de réponses qui fusèrent. Je pris sur moi et sentis Morphée m'attirer avec force dans ses bras.
....
- Eh ! Eh ! Réveille toi, réveille toi. Putain, fait chier, pourquoi il y a fallut qu'elle se mette à côté de moi.
Je plissais mes yeux, attaquée par la lumière extérieure. Puis, j'entrepris de contenir ma surprise en voyant le dérangé pencher au dessus de moi. Il se ressaisit vite et se réinstalla confortablement sur son siège.
- Qu'est ce que tu me veux ? demandais-je avec une petite voix, encore en train d'émerger
- Moi rien, tu pleurais juste dans ton sommeil. Et tu criais aussi, comme une gamine, se marra t-il
Mince, j'avais oublié, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps mais quand même. Je pleure très souvent en dormant , la faute à mes traumatismes, suite à la mort par balle de mon père. Dans mes songes, je revois souvent son cadavre chaud, en tout point contraire à la balle gelée qui s'était figée entre ses deux yeux. C'est mieux si je me réveillais dans ses moments là, m'avait dit mon psychologue, mais commeje vivais seule, c'était un peu compliqué. Mais lui, il l'avait fait sans raison, alors j'apprécie.
- Merci
- Me remercie pas pour ça, tu ne me connais même pas.
Je venais de réaliser : je pleurais vraiment à chaude larmes. Mes joues étaient humides et mes yeux rougit. Une folle envie de continuer à pleurer me sautait à la gorge, mais il était hors de question de perdre, une fois de plus, ma dignité devant ce gars là. Mais là n'était pas le plus horrible : mon cauchemar refesait surface, et, comme chaque nuit, j'entendais un bruit sourd, puis je descendais les grands escaliers, puis j'accourais dans le salon et tenait fermement le cadavre froid de mon père dans mes bras. Un vide s'installa en moi quand je repensais à ce soir-là. Finalement je ne cherchais plus à comprendre et me rendormis, peut importait les cauchemars qui m'attendaient.
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Coucouu, alors vous en pensez quoi ?
Vous allez bien ?Désolée si j'ai mis longtemps à poster mon histoire, mais j'étais très occupée ces derniers temps.
Allez je vous laisse avec la suite,
Gros bisous et bonne lecture 😙
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Inconnus familiers
RomancePerdue, accrochée à son passé, Alice a autour d'elle, une carapace d'indifférence qui la sépare du monde extérieur. Mais elle a néanmoins su trouver du bon en l'humanité, en elle-même, malgré les épreuves. Lui n'a pas eu cette chance... Froid, dis...