SLAVE

00

00. Interlude

_____________________________________

certaines scènes de ce programme peuvent heurter la sensibilité des jeunes télespectateurs ⚠️

_____________________________________

2010

Nezahualcóyotl
Mexico; MEXIQUE
17H34

Le bruit que font le pneus du grand véhicule contre les voies abîmées du bidonville éttouffent mes larmes.

La fille un peu plus agée en face de moi a arrété de pleurer depuis quelque heures, je ne parviens pas à dépeindre les traits de son visage tant l'obscurité nous engloutit

__ arrète de pleurer! me dit celle à mes côtés

Sa voix est grave mais à la fois douce, je ne sais pas qui elles sont mais elles sont certainement plus agée que moi qui ai à peine dix ans. peut-être ont-elles quatorze, quinze ou seize ans.

je ne sais pas, je ne les connais pas.

Tout ce que je sais c'est que des affreux hommes sont entrés dans la maison et m'ont emmené ici seule, sans mes parents.

Elle me caresse les cheveux alors que je garde ma tête sur son épaule.
Elle est restée à mes côtés depuis la seconde où je suis monté dans cette fourgonette, elle a essuyer mes larmes quelque fois et a même essayé de me chanter une chanson afin de me consoler mais c'etait nulle et vain car tout ce que je veux c'est rentrer chez moi

dans ma cabanne
au Guatemala
aux côtés de papa et maman

Ces hommes masqués sont venus me chercher au beau milieu de la nuit, me reveillant alors que je dormais

Je me souviens que je rêvais de repartir à la plage dès les premiers rayons du soleil, que je quitterai l'école à la première sonnerie et irais trouver des coquillages au bord de l'eau mais j'ai le sentiment que je ne pourrais plus jamais le faire.

que plus rien ne sera comme avant.

Je passe une main sur mon visage pour essuyer mes sanglots et la morve, elle nettoie mon visage à l'aide de son t-shirt puis me sourit tant bien que mal

- tout va bien Chula! essaie t-elle de me rassurer alors que sa voix tremble

Elles etaient déja toutes dans le vehicule quand les hommes m'y ont jetté, depuis je n'ai vu ni la couleur du ciel ni de la terre. ça fait plusieurs heures que la voiture roule et que nous sommes enfermées dans cet espace sale et noir sans avoir bu ou manger quoi que ce soit.

Le vehicule s'arrète subitement. Les six autres filles se fixent dans les yeux, la porte arrière s'ouvre laissant passer la lumière du jour. Je me rend alors compte que la fille à côté de moi porte enfait une robe violette avec le dessin d'une licorne au centre, ses pieds nus sont rouges de sang, et une fleur fanée repose dans ses longs cheveux blonds bouclés, en regardant de plus prêt leur visage je me dis qu'elles ne sont finalement pas si agées, treize ou douze ans.

__ vous attendez quoi pour descendre bande de connaces

Je me redresse en sursautant comme toutes les autres. vu que nous nous trouvons au fond les autres descendent en premier tandis que celle qui s'est occupé de moi me sert fermement la main

__ nous sommes ensemble, je suis avec toi; me souffle t-elle

Nous nous levons et nous dirigeons vers la sortie quand j'aperçois un homme noir, chauve une cigarette entre les lèvres, c'est celui qui nous a crier dessus tout à l'heure. Il discute avec un autre homme dont les marques de brûlures sur visage me font froid dans le dos