Chapitre 2

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   Chapitre 2 : Il se croit sorti de la cuisse de Jupiter

-Merci d'être là Elena, m'adressa la gérante de l'association gentillement.

-Pas besoin de me remercier, souriai-je.

Les enfants handicapés passaient du bon temps à ce que je voyais. Ils dessinaient, riaient. Je les envies de temps à autre ; eux, ne perdent jamais leurs innocences, ils ne subissent jamais la transformation que nous tous vivent.

-Ely, tu peux m'aider avec mon dessin ?, me demanda une jolie fille trisomique Sara.

- Bien sur. Qu'est ce que tu veux dessiner ?

Elle sembla penser un moment, les yeux fixés droits devants elles et la main sous le menton. J'adore ces airs réfléchis et concentrés qu'ils ont.

-Une plage. Comme celle de l'été dernier, avec ma mère. Ma mère, elle, je ne la vois plus. Mais mon frère m'a dit qu'elle est montée dans le ciel et qu'elle nous regarde. Donc, si elle voit mon dessin de là haut, elle saura que je l'aime beaucoup et qu'elle me manque. Du coup, elle reviendra, n'est ce pas ?

Je la regardai tristement. Elle avait perdu sa mère dans un accident tragique l'année dernière, et elle pense toujours qu'elle en est la cause.

-Oui, elle saura. Tu aurai besoin de peinture bleue pour l'océan. Attends moi ici, je vais t'en apporter.

Je me dirigeai vers la salle de provisions et commençai à chercher le pot de peinture. Je levai les yeux et le trouvai perché sur une étagère beaucoup trop haute pour que mon petit mètre cinquante puisse l'atteindre.

Je poussai toutefois mon corps sur les pointes de mes pieds et essayai d'atteindre le pot avec mes doigts. Ce qui s'avérait être une mission très délicate parce que voyez-vous, mon doigt n'était pas encore revenu dans sa place initiale. Ce fichu pot de peinture me paraissait soudain comme le supplice de Tantale.

BOUM

Je suis tombée.

Encore.

Non sérieux, qui en est surpris ?

J'étais sur le point de masser mon arrière douloureux quand j'entendis quelqu'un ricaner bruyamment derrière moi.

Je me retournai.

Non, c'est impossible. Dites moi que je rêve s'il vous plait.

Alex Bale. Mon nouveau cauchemar incarné.

A la vue de mon visage, Alex dut me reconnaître car son sourire s'estompa et une lueur indéchiffrable ( de peur peut-être ? ) éclaira ses yeux. Une lueur qui fut vite remplacée par une autre moqueuse. Il récupéra son visage impassible à la vitesse de l'éclaire.

-Tu sais, si tu veux vraiment m'impressionner, tu devrai changer de tactique. Etre allongée comme ça sur le sol est loin d'être attirant.

Je rougis d'embarrassement  mais aussi de rage.

-Tu te crois sorti de la cuisse de Jupiter ou quoi ?

Il tressaillit. Pour la première fois, je l'avais pris de court.

Je profitai de ce moment de stupeur et me relevai tant bien que mal sur mes pieds.

Je voulais reprendre mon assaut vers le pot mais impossible de donner une autre occasion à Alex pour se moquer de moi. Tout Badboy qu'il est, il n'a aucun droit de le faire.

Plongée dans mes pensées, je ne vis pas Alex s'avancer d'un pas dans ma direction. Je ne pus m'empêcher de reculer. Là, il avait l'air encore plus impressionnant que dans le lycée.

-Elena, c'est ça ? demanda-t-il, le sourire moqueur ayant réapparu sur son visage.

-Ou..oui, balbutiai-je.

Stupide.

Ta gueule.

Il s'avança d'un autre pas. Je reculai d'un autre, jusqu'à ce que je me retrouve coincée entre le mur et cette... espèce de.. d'Adonis.

Bravo l'insulteuse.

Je remarquai alors que ses iris n'étaient pas d'un gris uniforme, mais cerclés de bleu pale et frangés de longs cils. Je me troublai sous son regard pénétrant. Pourquoi diable mon pouls s'emballait-il ainsi ? J'avais beau ne pas craindre qu'il s'en prenne à moi physiquement ( ou peut-être si... ), il demeurait beaucoup trop proche pour que je ne me sente pas mal à l'aise.

Pas séduisant. Juste très proche.

LOL

Il allongea sa main dans ma direction et j'eus un moment de déjà vu. Mais la main remonta en haut et revint alourdie d'un pot. Un pot de peinture bleue.

-Tiens et la prochaine fois évite de traîner par terre devant moi, ricanai-t-il avant de tourner le talon et de rejoindre la porte.

-Hé attends, qu'est ce que tu fais ... ici ?

Je n'eus pas le temps de terminer ma question. Alex avait déjà quitté la pièce. Je ne l'avais jamais vu dans les parages et il n'avait certainement pas la personnalité idéale du volontariat. Alors que dibale faisait-il ici ?

J'espère qu'au moins il n'était pas venu pour se moquer.

En soupirant, je sortis de mon tour. J'ai comme une impression qu'Alex risquerait d'être ma nouvelle boite de Pandore.

Et je n'aime pas ça.

                                    *.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

Je pris ma veste et sortis du bâtiment. J'avais passé toute la journée dans l'association et j'avais presque oublié l'incident avec Alex.

Presque

Je fis taire cette voix intérieure et me dirigeai vers la plage. Il me restait encore un peu de temps avant d'entrer à la maison et j'avais besoin de marcher un peu.

J'enlevais mes scandales et laissai le sable fin chatouiller mes pieds, tel une soie rencontrant une peau meurtrie. Mes yeux commencèrent à s'accoutumer à l'horizon allongé qu'offrait la mer. Ici, il n'y a pas de murs. Il n'y a qu'un étendu qu'à perte de vue. Et ça me plaisait énormément.

Savoir qu'aux quatre coins de l'Hexagone, des hommes ou des femmes pourraient eux aussi se laisser aller devant ce spectacle éblouissant et naturel me plaisait aussi.

Je fermai les yeux et entendit le son du vent et de l'eau danser et chanter. Ils avaient l'air heureux... libres.

Contre mon gré, des flots de souvenirs jaillissent dans ma mémoire. Je luttai pour les stopper mais ils continuèrent à déferler, à se succéder tels les innombrables vagues de la mer.

La sonnerie de mon téléphone retentit, me faisant sortir de cette guère intérieure que je perdais.

C'était ma mère.

-Oui maman, répondis-je d'une voix rauque que je ne me connaissais pas.

-Ely, tu es ou ? on t'attend pour le dîner, dit-elle. J'entendis le rire de ma sœur derrière sa voix. Cette mélodie me fit sourire.

-Je suis en route.

-D'accord. Je t'aime Ely.

-Je t'aime aussi maman, répondis-je avant de raccrocher.

Je me levai et essuyai du dos de la main une larme que je n'avais pas vu venir. Cette larme représentait la douleur et la tristesse. Désormais, ça fait parti du passé. J'ai une petite famille qui m'attend et qui m'aime. Je ne peux pas me permettre de retomber dans le même sombre gouffre.

Enfin, je l'espère.

****

Bonjour !

Je voudrai remercier les premiers lecteurs, merci pour votre temps et pour vos commentaires, ça fait énormément plaisir. :)

Je sais que ce chapitre n'est pas vraiment à la hauteur donc je m'excuse d'avance.

xoxo

Safe From LoveWhere stories live. Discover now