Chapitre 2e

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Les souvenirs s'avèrent parfois efficaces pour provoquer des sensations érotiques facilitant la masturbation. Dans les souvenirs de Ted McKlein, le centre de l'érotisme se dévie tantôt vers des objets tantôt vers des parties exclusives du corps, abstraction faite du reste. Ses souvenirs sont devenus une boîte fétichiste où il puise des sensations érotiques pour compléter ses rapports sexuels dits normaux. Il arrive à se satisfaire et à atteindre l'orgasme généralement grâce à la masturbation, en souvenir de ses scènes sexuelles passées réalisées avec des femmes différentes tout en se concentrant sur une partie du corps de chacune d'entre elles: les seins de Nadine Saladain, les fesses de Johanne Estinord, les lèvres charnues et sensuelles de Daphney St-Fleur, les jambes de Jennifer Miliard et la superbe hanche de Krishna Pauyo.
Comme forme d'exhibitionnisme sans exposition génitale, Wedelène et Ted par exemple faisaient des appels téléphoniques obscènes et ils s'envoyaient des sextos dont le contenu est plein d'avances grossières.
- Je t'inviterais à contempler mon corps et mes intimités, évoqua-t-elle.
- Ah ouais.
- Il faudrait que tu aies le goût de te cacher dans un endroit d'où, en tant que voyeur libertin, tu pourrais observer sans être vu, moi qui me dénude, qui fais ma toilette intime ou même mes besoins physiologiques, ou mieux encore qui fais l'amour avec un autre partenaire sexuel.
- Tout cela me semble terriblement excitant. Néanmoins, je proposerais une scène candauliste où j'en profiterais pour me masturber devant la contemplation, voire peu après.
Ted se rappelle une fois avoir éprouvé un doux plaisir provoqué par de simples frottements, frôlements ou attouchements avec une aide ménagère désinvolte dont les seins caressaient son avant-bras avec intensité. C'est à ce moment qu'il a débuté l'expérience de la masturbation.
- Puisque tu en parles, je me rappelle avoir fait une expérience sexuelle déviante avec un partenaire. On faisait l'amour alors qu'il éprouvait un besoin de m'obliger à enfoncer le majeur dans son anus pour arriver à se stimuler et à se satisfaire érotiquement.
- Comment ça se passait, s'enquit-il.
- C'est plutôt une pratique homosexuelle, mais parfois, elle est pratiquée aussi dans les rapports hétérosexuels. Assez souvent, lorsque je refuse car je trouvais cela répugnant et anti hygiénique, il s'excite sexuellement en manipulant manuellement ou à l'aide d'objets divers son propre anus.
- Changeons de sujet. J'ai l'impression que tu te plais bien de t'habiller, te raser les cheveux comme si tu étais de l'autre sexe. Je peux avoir une explication sur l'origine du travestisme qui est chez toi?
- Ouais, je m'y plais bien. Cela va sans dire. Tu n'aimes pas me voir ainsi?
- Disons plutôt que je me sens parfois dans une relation ayant des troubles de l'identité sexuelle.
- En fait, j'ai toujours été ainsi. C'est peut-être dû à la mauvaise habitude qu'ont mes parents, qui désiraient un garçon plutôt qu'une fille, à m'habituer à m'habiller et à me raser les cheveux comme si j'étais de l'autre sexe. Mais ne t'en fais pas, j'ai atteint une maturation psychosexuelle suffisante qui m'a permise de surmonter cette déviation induite.
- Comment en es-tu sûre ?
- Le travestisme n'est chez moi qu'un signe d'excitation érotique. Je n'ai donc pas une conscience anormale de mon propre sexe. Je suis une femme dans un corps de femme.
Avant d'en arriver à faire suite à ces échanges aliénistes, voici comment tout cela avait commencé.
Une notification de messagerie WhatsApp est apparue à son écran de téléphone, Ted a vu un numéro non enregistré qui continue à écrire lorsqu'il a cliqué dessus pour lire.
- Allô Monsieur McKlein! Comment allez-vous ? Avez-vous l'habitude de réaliser des thérapies pour des personnes souffrant de zoophobie ? C'est Wedelène Régis.
Évidemment, c'est elle: une jeune femme de 28 ans que McKlein avait reçue en consultation psychologique dans son cabinet de psychologie qui se trouve au 22, rue de la Marquise, Delmas 83. Elle a été recommandée par sa sœur Frédeline Régis, médecin spécialiste en anesthésie. Accompagnée de son mari Schadrac, elle avait suivi avec succès une séance de thérapie de couple. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait encouragé sa sœur à voir McKlein, le psychologue.
Lors de la consultation psychologique, Wedelène tenait un discours qui dénotait une profonde souffrance émotionnelle dûe à une déception amoureuse. En conséquence, elle en était arrivée à une importante baisse d'estime de soi. C'était évident car elle m'a rappelé cette phrase d'Adolphe, marquis de Custine: " Les femmes sans charme sont comme les poètes qu'on ne lit [...]". Elle a une laideur rebelle qui supporte le rire, crée du malaise et suscite la curiosité en se demandant si elle ne serait pas malfaisante. Elle n'a ni argent ni beauté. On ne pouvait rien profiter d'elle pas même de son intimité, vu que son corps n'a aucun attrait particulier. Elle s'était permise de m'écrire dans l'espoir de vérifier si son sentiment pour moi serait réciproque. Ce que je lui ai fait croire pendant une semaine. Elle était en plein dans un beau rêve.

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⏰ Dernière mise à jour : 7 days ago ⏰

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