Séduis-moi

Chapitre 2 - Mission plan-cul

— Sérieux et qu'est-ce que t'as attendu pour te jeter sur lui et le déshabiller sauvagement ? S'écrie Kimie à travers mon téléphone.

Je l'éloigne de mon oreille afin de ne pas devenir sourde par les cris de surexcitations de mon amie. Assise sur mon canapé, j'attrape une part de pizza et l'englouti en à peine trois bouchées.

— Je te rappelle que j'étais dans la rue et que je suis une personne civilisée, rié-je. Et puis je t'avoue que je ne sais plus draguer. J'étais littéralement sans voix face à ce type !

— C'est vrai qu'il était beau, roucoule-t-elle.

— Tu ne l'as pas vu, lui rappelé-je.

— Oui, mais avec ta description, je l'imagine très bien. Beau, grand et brun. Avec des yeux couleur vert émeraude... Et ses muscles saillants...

— Je ne t'ai jamais parlé de muscles, gloussé-je amusée par l'imagination débordante de Kimie.

— Les garçons aussi beaux, sont obligatoirement musclés, ajoute-t-elle sur un ton sérieux. Et je suppose que tu n'as pas pensé à lui demander son prénom, ni son numéro.

— Non, en effet, je ne l'ai pas fait, risqué-je en me levant pour fermer la baie vitrée qui mène sur mon balcon. Tu ne trouves pas qu'il fait super froid ce soir ?

— Ne change pas de sujet, me sermonne Kimie. Je suis sûr que vous êtes même resté sur un vouvoiement super correct, je me trompe ?

Je lève les yeux au ciel agacé car elle a raison. Je suis encore une fois restée trop cordiale dans mon échange.

— Au final, peut-être que ce n'est pas fait pour moi les relations amoureuses... Et puis le célibat et moi, on est devenu de très bons amis à présent...

— Lynn, non ! Je t'interdis de baisser les bras, intervient mon amie. Tu es une magnifique belle brune, tous les mecs te dévorent du regard lorsqu'on sort ensemble. Alors tu vas prendre le peu de confiance en toi que t'as en stock et tu vas le bouffer !

— Le bouffer, t'es sûre ? Demandé-je perplexe.

— Oui, tu vas le bouffer ma poule, enfin t'en fais ce que tu veux tant que tu l'utilises pour affronter tes angoisses ! Tu es bien trop belle pour te laisser faner comme ça ! Je sais que tu ne t'en rends pas compte, mais je suis là pour t'aider à ouvrir les yeux.

— C'est gentil Kim ce que tu me dis, soufflé-je en refermant la boîte à pizza n'ayant plus faim. Mais je ne sais pas... Je ne sais pas si je suis prête à revivre une relation maintenant. Je ne veux plus me prendre la tête avec un garçon et qu'il abuse encore une fois de ma gentillesse.

— Eh bien, il existe les plans-cul ma chère amie, annonce Kimie sur un ton malicieux. Tu assouvis tes besoins naturels et tu ne te prends pas la tête dans une relation. C'est exactement ce qu'il te faut pour te remettre en piste ! Tu as vingt-deux ans, profites. Et puis pour avoir testé, j'approuve et valide à fond cette pratique.

Des plans-cul... Si je n'arrive pas à draguer, comment vais-je me laisser aller et coucher avec un inconnu pour un soir ? Cette idée me paraît obscène, bien qu'une certaine curiosité naît en moi à cette pensée. En soit, je ne peux pas savoir si cela me plaira si je ne teste pas, non ?
Kimie poursuit son discours en m'énumérant les règles fondamentales du plans-cul, qui sont de ne pas s'attacher, toujours vérifier que notre partenaire n'a pas de MST et s'éclater sans penser au regret du lendemain.

Après une heure d'appel, je raccroche pour aller prendre une douche bien chaude. J'allume ensuite la chaîne-hifi et mets de la musique pour combler ma solitude. Toute nue, je déambule dans le couloir en fumant un joint que j'ai roulé avant le repas et me détends dans la salle de bain. C'est une des routines qui me tient le plus à cœur. Fumer un bon joint, nue, avec de la musique... Hélas, je suis seule, je n'ai personne à qui exposer mes généreuses formes qui me valent le regard de travers des femmes accompagnées de leur mari aux yeux baladeurs. Je m'observe dans le miroir, mes yeux sont injectés de sang à cause de l'herbe, mes lèvres sont pulpeuses et d'un rouge cerise naturel. Lèvres que j'ai héritées de ma mère, contrairement à mes yeux bleus, qui eux viennent du côté de mon père.