๑────・═══・🌿・═══・────๑Narration du point de vue de Ryo
๑────・═══・🌿・═══・────๑
Après une semaine d'évitement maladroit, il était devenu indéniable que Toya avait pris une place insidieuse dans mes pensées, malgré tous mes efforts acharnés pour le maintenir à distance. Il n'y avait pourtant aucune raison à cela. Ce n'était pas comme si j'avais cherché à l'approcher ou à entretenir une quelconque amitié. Peut-être que le fait de vivre sous le même toit y était pour quelque chose.Les cours reprennent, et ce lundi matin, je me retrouve brutalement arraché à la bulle d'isolement que j'avais soigneusement construite. Le réveil, fidèle à sa réputation de machine infernale, refuse de sonner. Dans un moment de panique, je réalise que la date sur le calendrier indique une journée particulièrement chargée. Tout en grognant, je me jette hors du lit, bouscule dans la salle de bains et m'habille à la hâte. En attrapant mes affaires, je croise brièvement le regard de Toya, qui se prépare lui aussi pour sa journée. Il me lance un sourire léger que je m'efforce d'ignorer, accélérant mes mouvements. Sans un mot, je quitte l'appartement, le cœur battant sous la pression.
En arrivant devant le bâtiment de l'université, le signal sonore annonçant le début des cours retentit déjà. Super, je suis en retard. Une course effrénée s'engage alors que je vois le surveillant Gaichiro, un colosse à l'air toujours revêche, en train de fermer lentement le portail. Je pousse un peu plus mes jambes, espérant arriver à temps. Mais avant que je ne puisse atteindre le portail, celui-ci claque devant moi avec un bruit sec. Je lâche un long soupir d'exaspération en voyant Gaichiro s'éloigner sans un regard en arrière. Je réfléchis un instant, hésitant. Devrais-je simplement attendre le prochain créneau ou...
Je balaie cette idée et décide plutôt d'escalader le portail. Mon sac m'entrave, mais je parviens tout de même à passer de l'autre côté. Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je me précipite à l'intérieur, mes semelles claquant sur le sol de l'université. Une fois dans la salle de classe, je constate avec soulagement que le professeur n'est pas encore là. Je m'affale dans ma chaise habituelle, laisse ma tête tomber sur le bureau et cède au sommeil. J'avais encore passé une bonne partie de la nuit à jouer à des jeux vidéo et à discuter avec mes potes en ligne. Mes paupières se ferment presque immédiatement, lourdes de fatigue.
Je suis réveillé en sursaut par une tape sur l'épaule. C'est mon ami Kaito, un grand gaillard au sourire toujours franc, qui me secoue avec un mélange d'amusement et d'agacement. Je frotte mes yeux, encore englué.
Kaïto : Hé, Ryo ! On est en plein milieu du cours, tu vas vraiment dormir ?
Je lui lance un regard endormi avant de lui faire un signe de la main, le remerciant de son intervention. Je m'assieds plus droit, mon esprit encore embrumé, et me force à suivre le cours. Les mots du professeur semblent flotter autour de moi sans vraiment s'ancrer, comme des fragments de phrases dénuées de sens. Mon cerveau refuse de coopérer.
Soudain, un bruit à la porte attire mon attention. Un coup léger, presque timide. En relevant les yeux, je vois Toya entrer dans la salle, accompagné d'un de ses amis. Tous deux remettent des documents au professeur, apparemment pour des raisons administratives. Le contraste entre mon propre état de fatigue et l'apparence fraîche et enjouée de Toya me frappe. Il semble toujours si... calme, détendu, alors que je suis un champ de ruines émotionnelles à ce moment précis.
L'ami de Toya croise mon regard, et d'un petit mouvement de tête, il attire son attention vers moi. Toya me regarde à son tour, et un léger froncement de sourcils traverse son visage, comme s'il se demandait pourquoi je l'observe. Un soupir m'échappe, et je détourne rapidement les yeux, fixant un point imaginaire par la fenêtre. Ce moment d'interaction involontaire suffit à raviver en moi une tension que je m'efforce pourtant d'étouffer.
Une fois que Toya et son ami quittent la pièce, je tente de reprendre le fil du cours, mais mes pensées dérivent inexorablement vers lui. Je griffonne distraitement sur un coin de ma feuille de notes, et lorsque je jette un œil à mes gribouillis, je réalise que j'ai dessiné son visage sans m'en rendre compte. Agacé, je froisse la feuille et la fourre au fond de mon sac.
Lors de la pause, je décide de sortir pour me rafraîchir les idées. Les couloirs de l'université sont bruyant d'activité, des groupes d'étudiants se rassemblent pour discuter, échanger des blagues ou simplement profiter d'un moment de répit. Je me dirige vers les toilettes, me penche au-dessus du lavabo et m'asperge le visage d'eau froide. Le contact de l'eau glacée contre ma peau me réveille un peu.
Ryo : Ryo, reprends-toi
Murmuré-je à mon propre reflet dans le miroir.
Ryo : Ça ne peut pas continuer comme ça. Tu dois te concentrer.
Je reste un moment à observer mon visage dans le miroir, cherchant un peu de clarté mentale.
{ Pourquoi est-ce qu'il occupe autant mon esprit ? C'est ridicule. }
Lorsque je sors des toilettes, je croise à nouveau Toya dans le couloir, accompagné de son ami Tao. Je fais de mon mieux pour l'ignorer, mais alors que je passe à côté de lui, je sens une pression sur ma manche. Je m'arrête net et baisse les yeux pour voir la main de Toya qui agrippe légèrement mon bras. Un instant de silence plane entre nous. Il lâche ma manche, mais son visage est marqué par une expression de frustration.
Toya : Est-ce que je t'ai contrarié ?
Me demande-t-il d'une voix posée.
Toya : Tu... j'ai l'impression que tu m'évites. Je sais qu'on n'est pas proches, mais c'est vraiment pesant. On vit sous le même toit, tu pourrais faire un effort...
VOUS LISEZ
ColocÉrotique
RomanceToya, un jeune dessinateur talentueux et réservé, est sur le point d'emménager lorsqu'il se retrouve à partager son appartement avec Ryo, un colocataire mystérieux et distant. Si Toya mène une existence paisible, centrée sur ses créations artistique...