~ segment 21 ~

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Sur le pourcentage total de la population humaine mondiale, il existe 15 à 25% de personnes qui, sans avoir de pouvoirs surnaturels, perçoivent de façon plus intense que la moyenne les émotions et sentiments : la majorité est considérée comme marginale et jugée très rapidement alors qu'à la base, elle (mise pour cette majorité) n'a pas choisi de naître comme cela et ne peut rien y changer car c'est mère Nature qui en a décidé ainsi. De façon globale, ces humains tout-à-fait exceptionnels sont appelés Hypersensibles. Et East en faisait parti.

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~ EAST ~

J'étais à un moment de ma vie où j'avais l'impression d'avoir tout perdu. J'étais prise au piège, et ne pensai plus rien avoir à perdre. Plusieurs émotions gambadaient, et de façon désordonnée dans ma tête. Ma peine était intenable et j'allai craquer étant donné que tous ces sentiments enfouis au fond de moi refirent surface, plus intenses que je ne l'aurais cru.

L'air se fit rapidement de plus en plus rare et je me courbai instantanément pour tenter de toucher le sol : mon objectif étant de me mettre en position latérale de sécurité¹. Pourquoi est-ce je faisais cela alors que j'avais des envies suicidaires ? Je n'en savais rien. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que je m'attachais à cette ignoble vie qui m'en avait fait baver, qui ne m'avait jamais donné de réel bonheur, sinon très bref...

Je n'en pouvais pourtant plus de cette triste vie alors pourquoi continuer à lutter ? À quoi ça servirait au final ?

Je laissai finalement libre cours à mes larmes et m'entendis bien vite pleurer bruyamment. Je me fichai du bruit que mes lamentations et mes pleurs produisaient jusqu'à un moment donné, lorsque quelqu'un frappa à la porte : il s'agissait de la jeune femme de tout-à-l'heure. Sa façon de frapper tout en m'appelant me donna connaissance de son inquiétude vis-à-vis de ma condition. La pauvre essayait de me calmer, de me rassurer mais l'effet fut inverse sur moi : je sentais une poussée de colère pulser au fond de mon cœur. Qui était-elle pour me dire qu'elle me comprenait et que tout irait bien ? Que savait-elle de moi ? Et si ça se trouvait, était-elle, elle aussi une fille arrachée à sa famille pour travailler avec cet homme masqué. Ou pire, elle était son esclave. Alors elle n'avait qu'à se taire ! Il n'y avait pas de raison de faire comme si tout allait bien et qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar...

Cette dernière réflexion me fit penser à ma génitrice que j'aurais rejoint le soir-même si les circonstances avaient été différentes... Était-ce ça mon karma pour tous mes méfaits ?

La jeune femme entra finalement et m'aida à me lever malgré mes protestations. Ce fut dans un élan de honte que je lui demandai de me laisser marcher seule, chose que je n'aurais jamais dû faire puisqu'au bout de deux pas, je perdis totalement conscience...

...

Une odeur de givre comme celle de mon eau de parfum parvint à mes narines alors que mes yeux lourds peinaient à s'ouvrir. Cependant, j'aimais le confort de la chose sur laquelle je me trouvais : ça devait être mon lit ! pensai-je. Je serais bien restée allongée là pour toujours mais il fallait que je me réveille. J'avais le vif espoir que tout n'avait été qu'un long mauvais rêve.

J'entendis après plusieurs tentatives d'ouverture de mes globes oculaires, une voix féminine familière s'adresser à quelqu'un ; malheureusement pour moi, impossible de les discerner. Ce qui était sûr en tout cas, était que je n'étais plus dans l'autre chambre et espérai me trouver pour le coup, dans ma chambre, dans mon appartement, chez moi ...

L'Alpha Dominant et la Luna SoumiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant