Chapitre 9 - Léonor

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– Léonor, réveille-toi ! On va atterrir.
– Ouais ouais, je sais.

Il a fallu qu'il trouble mon sommeil ! Il me ment sur qui il est, il refuse de venir à une soirée qui n'est qu'au mois de janvier et en plus il me secoue pour me réveiller !

Il mériterait que je le frappe.

Je me redresse doucement tout en m'étirant mais son épaule me fait des signes pour que je pose ma tête dessus.

Je pensais que tout le vol serait agréable mais à partir du moment qu'il a décidé de se refermer sur lui, toute connexion entre nous bien qu'elle soit minime était rompue. C'est dommage ! Emilio a vraiment l'air d'être quelqu'un de bien. Un peu bourru et beaucoup trop renfermé mais j'ai l'impression que derrière ce bonhomme qui adore sa tranquillité, il y a quelqu'un qui est attentionné et très gentil.

Enfin bref, je ne le saurai jamais car je ne le reverrai plus dès que nous aurons atterri !

Bon honnêtement, ma tête posée sur son épaule est carrément en contradiction avec ce que je pense mais c'est extrêmement confortable ! De là où je suis, j'arrive à voir les autres passagers qui sont encore debout dans l'allée dont un homme en particulier.

J'ai le sentiment de l'avoir déjà vu quelque part mais où... Son visage est caché par ses grosses lunettes noires et une barbe rousse. Et son sourire, il m'en donne des frissons dans le dos !

Je crois qu'Emilio le regarde aussi car il est soudain tendu face au regard plus qu'insistant de l'homme.

En sentant son regard sur moi, je lève les yeux vers lui et je tente tant bien que mal de lui faire comprendre que quelque chose cloche. Malheureusement, il ne doit pas comprendre mon regard !

Je continue de le regarder en esquissant un petit sourire mais ce que j'entends me donne une énorme suée froide dans le dos. Emilio tourne rapidement la tête pour voir d'où venait le bruit.

Mais, moi je n'ai pas besoin de regarder autour de nous. Je croise ses yeux tout de suite après que le flash s'est fait entendre. Il nous a pris en photo !

Maintenant que je sais qu'il a pris une photo de nous, son visage me revient en mémoire. Cet homme était présent à la soirée d'hier soir pour prendre en photo tout ce qui se passait à l'extérieur de l'hôtel. Putain de paparazzi ! Il nous a bien embêtés hier soir lorsque David Guetta est arrivé au Plaza Hôtel, prêt à sauter sur lui pour pouvoir avoir des photos sous tous les angles.

Je n'ai aucune idée de ce qu'il peut faire de cette photo parce que soyons honnêtes, aucune alchimie ne peut être observée à travers sa photo. Je vois bien qu'Emilio est stressé par rapport à la photo mais je préfère ne rien lui dire...

Alors je fais comme si de rien était et lui tapote sur le bras pour lui parler.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as l'air hyper stressé comme si t'allais bondir de ton siège à tout moment.
– Oh euh ouais désolé... J'ai cru entendre un appareil photo mais j'ai sûrement halluciné à cause de la fatigue.
– J'ai rien entendu alors oui ça doit être dans ta tête ! j' accompagne ma phrase d'un petit rire pour détendre l'atmosphère.
– Bon bref, t'es prête ?
– Pour l'atterrissage ? Oui je suis prête !
– Bon tant mieux.

Et voilà, la conversation a disparu aussitôt qu'elle a commencé. Cette fois, j'abandonne ! J'en viens même à espérer que ce foutu paparazzi poste notre photo sur les réseaux comme ça Emilio n'aura pas d'autre choix que de me voir pour contredire une quelconque rumeur... Je sais que je suis mauvaise actuellement mais je ne vois pas pourquoi il agit comme ça !

Même s' il m'avait dit qui il était réellement, je ne lui aurais pas sauté dessus pour un autographe ou une photo.

J'ai hâte de descendre de ce foutu avion et de filer chez mes parents !

***

Enfin ! Je peux enfin sortir de cet avion de malheur !

Je récupère ma valise dans son compartiment, remercie le personnel et me sauve le plus rapidement possible sans me retourner pour voir si Emilio cherche à me dire au-revoir ou autre chose.

Je fuis tout simplement... J'avoue me sentir un peu lâche de faire ça mais tant pis !

Je fais au plus vite, en traversant à travers les autres passagers et je cours jusqu'au carrousel à bagages pour tenter d'intercepter ma valise le plus rapidement possible.

Je n'ai qu'une seule envie. Sauter dans les bras de mes parents après tout ce temps sans les voir !

Heureusement, je suis la première à arriver pour récupérer ma valise et par chance, je l'aperçois directement.

Je l'attrape et me remets à courir direction la sortie pour voir mes parents adorés !

La sortie est juste devant moi quand je sens une main sur mon épaule. Je me retourne, prête à lancer un poing dans la figure de la personne qui m'a touchée mais ce n'est qu'Emilio.

- Ah c'est toi !
- T'allais me frapper là ?!
- Non pas du tout ! Je vois pas de quoi tu parles...
- Je te signale que ton poing est encore levé.

Oups, je me dépêche de le baisser et le mets derrière mon dos comme si je voulais cacher quelque chose d'honteux. On croirait une enfant qui va se faire gronder, sauvez-moi !

- Je voulais simplement te dire au-revoir !
- Oh. Hé bien, au-revoir ! Profite bien de tes vacances chez ta grand-mère.
- Merci ! Toi aussi, bonnes vacances.

Je le regarde un peu gênée et tourne les talons pour cette fois, vraiment sortir de l'aéroport Charles De Gaulle.

Pas un regard en arrière, je suis trop occupée à chercher la voiture de mes parents. Je m'apprête à appeler ma mère lorsqu'une personne me touche l'épaule. Encore une fois ! J'​​​​​​​espère que ce n'est pas encore lui sinon je lui lance vraiment mon poing dans la figure cette fois.

Pour la deuxième fois en quelques minutes, je me retourne et observe ma petite sœur Léna. La claque que je me prends dans la tronche en regardant quelle belle femme elle est devenue. Ça ne fait que six mois que je ne l'ai pas vu mais l'impression qu'en ce court laps de temps, elle a changé d'une manière extraordinaire. Limite je ne la reconnais plus !

- Oh ma Léna ! T'​​​​​​​es ravissante princesse ! Tourne sur toi-même que je te regarde.

- Léonor ! Arrête, ça fait pas si longtemps qu'on s'est vu.

- Tu rigoles ! J'ai l'impression d'avoir laissé ma petite sœur de seize ans et que le temps que je revienne, tu as déjà plus de vingt ans.

- Quand même pas ! glousse-t-elle.

- Crois moi ! Je suis super contente de te voir...

- Moi aussi ! Mais tu t'attendais à ce que se soit maman et papa c'est ça ?

- Ouii... lui dis-je bredouille, de peur de la vexer.

- Ils ont eu un contretemps alors je suis venue avec Louis pour qu'on te ramène à la maison !

- C'est bien ce que je pensais. Ça me paraissait bizarre que tu sois venue toute seule.

- Bah oui, je conduis pas encore ! Allez viens sinon Louis va râler qu'on est trop longues.

- Ah notre cher frère, toujours aussi gentil avec ses sœurs !

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