Chapitre 1

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Les rayons du soleil percutaient la baie vitrée d'un salon désordonné, éclairaient les piles de livres, les plantes presque fanées par le temps et le manque d'eau. Un véritable chaos. Celui qui logeait ici devait bien être au sein d'une frénésie propre à lui-même, le rangement n'était pas son fort. Les murs étaient cachés par de nombreuses feuilles où la plume de cette habitant était inscrite, une écriture plus qu'indéchiffrable mais dont la calligraphie tenait d'un lettré pur et dur. Des citations, des phrases, des poèmes, tout type de chef d'œuvre. On pouvait se demander comment faisait il ? Un homme, aux yeux fermés, ronflait paisiblement, couvert d'une petite couverture pour ne pas prendre froid.

Le sommeil l'avait gagné avec douceur la nuit précédente, il dormait tel un enfant dans les bras de sa mère. Une sonnerie, tout à coup, le sortit de cet état, le réveillant en sursaut et avec douleur. Un réveil de taille moyenne, vibrait et sautillait de pleine force ! La main du garçon s'aplatit sur l'objet qui arrêta instantanément son action.

Ce dernier se redressa, frotta ses paupières encore troublées par la lumière du lever du jour et tenta d'observer ses alentours. Non surpris du bazar qui se dressait face à lui, le jeune homme regarda l'heure sur sa pendule et une angoisse le prit instantanément, il était en retard. Aussitôt, il se leva d'un bond, attrapa quelques vêtements qu'il enfila, prit sa sacoche remplie de diverses feuilles et cahiers puis partit en direction de son lieu de travail.

La rentrée venait de se pointer tel un animal prêt à sauter sur sa proie tout comme son retard. Il jeta un coup d'œil sur sa montre, il ne lui restait plus que cinq minutes pour arriver.

Merde, se dit-il.

Le jeune homme ne disait pas souvent des jurons mais cette fois-ci, il n'avait rien d'autre en tête. Courant aussi vite qu'il pouvait et sentant le drame venir jusqu'à lui, par chance, ses pas le conduirent à l'heure prévue. Epuisé par cette course intense, il se présenta à l'accueil de l'établissement scolaire pour enfin comprendre que sa montre était en avance.

- Réglez-là, monsieur. Cela pourrait vous porter préjudice ! ajouta la petite femme devant lui s'occupant de ce que l'on appelait la vie scolaire.

- Je tâcherai d'y penser, madame, répondit-il avant de se diriger en vitesse vers sa salle de cours afin d'accueillir ses élèves dans le meilleur des délais.

Sur le chemin, il régla sa montre à l'heure précise, ne perdit pas de temps puis à l'aide de sa clef, ouvrit la porte de la salle vide encore. On entendait au loin les cris de certains étudiants encore peut-être trop jeunes. Déposant ses affaires en vitesse et entendant la sonnerie retentir dans les couloirs, il se recoiffa et remit sa veste correctement. Le jeune homme souhaitait faire bonne impression au près de sa classe, c'était primordial.

Avant qu'il ne puisse s'enfuir, la vieille femme lui avait remis quelques papiers comportant cinq listes d'élèves ainsi que son emplois du temps. Une nouvelle année débutait au sein du lycée Winston Churchill.

Il se dirigea vers la porte de sa salle, l'ouvrit délicatement, attendit que la sonnerie s'arrête pour autoriser les jeunes étudiants à pénétrer à l'intérieur. Chacun s'installa à une place prise au hasard, certains à côté de leurs proches, d'autres assis près d'inconnus. Voyant cette scène particulièrement spectaculaire, un sourire s'afficha sur le visage de ce professeur presque troublé par sa nouvelle classe.

Tout en attendant que le bruit cesse, il analysa ses alentours. L'un d'entre eux attira son attention, ce dernier était particulièrement bruyant et perturbateur à la vue de sa bouche remuant comme jamais et de son style vestimentaire atypique. Peut-être un manque de confiance ? Il le découvrirait bien assez tôt.

The Enchantment (SOUS AUTO ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant